Vous avez dit Galant ?
Par : Francis Brière
Tous les fabricants d'automobiles ou presque proposent une berline intermédiaire dans un marché ultra concurrentiel. Pour Mitsubishi, l'entreprise s'avère vaine. Malgré ses qualités indéniables, la Galant n'a su faire son nid au Québec. En 2007, seulement 126 exemplaires ont trouvé preneur. Mitsubishi aura beaucoup de mal à franchir le cap de la centaine en 2008. Pour une raison qui m'échappe, rares sont les automobilistes qui osent considérer la Galant quand vient le temps de se procurer un véhicule de cette catégorie. Allez donc savoir pourquoi…
Carrosserie
Si la silhouette des modèles ES et GT semble plutôt anonyme, celle de la Ralliart se distingue par son allure plus agressive. Des roues plus généreuses et des garnitures de bas de caisse en font une berline plus gracieuse. Autrement, on pourrait affirmer qu'elle ne ressemble à rien, mais qu'elle n'inspire rien non plus. Sa ligne inclinée de l'arrière vers l'avant nous rappelle que ses rivales japonaises lui volent la vedette. Ce n'est pas un reproche, je veux simplement mentionner que la Galant affiche une mine plutôt ordinaire aux yeux des curieux qui se demandent bien de quelle voiture il s'agit !
Habitacle
Ici, la Galant connaît des ratés. À vue de nez, les sièges (tout cuir pour la Ralliart) nous semblent invitants, d'autant plus qu'ils sont garnis d'une belle couture distinctive. Malheureusement, notre fessier fait la rencontre d'un pouf mal conçu dont il se lasse très rapidement. Non seulement ces sièges offrent-ils peu de maintien latéral, mais l'assise est de forme convexe, ce qui donne l'impression de reposer au-dessus du fameux pouf et de rouler de droite à gauche quand on effectue un virage. Cette mauvaise position de conduite désavantage la personne de grande taille, alors que sa tête touche pratiquement au toit. En revanche, les places arrière laissent tout l'espace nécessaire aux occupants afin qu'ils profitent d'un trajet confortable. Même les appuie-tête procurent un doux moment de détente ! En général, l'intérieur présente des matériaux de bonne qualité et une belle finition. Les commandes de la planche de bord sont faciles à manipuler grâce aux boutons de bonnes dimensions. Le modèle Ralliart était équipé d'un système de navigation par satellite dont l'écran est situé à la bonne hauteur. Voilà qui mérite une bonne main d'applaudissement…
Mécanique
Mitsubishi vous offre la Galant ES pour environ 24 000 $, un prix alléchant si l'on considère les modèles concurrents. En revanche, cette version est équipée d'un petit moteur à 4 cylindres de 2,4 litres développant 160 chevaux. Qu'on se trouve à l'intérieur du véhicule ou qu'on l'observe de l'extérieur, difficile d'ignorer le fait que la Galant est une voiture de bonnes dimensions. Si le moteur de petite cylindrée fournit un bon rendement et une plus faible consommation de carburant, le V6 rend la conduite plus dynamique et fournit suffisamment de vélocité pour répondre aux besoins d'urgence. La Galant Ralliart profite également d'un V6 MIVEC qui produit 258 chevaux. Sans affirmer qu'il arrache le bitume au coin de la rue, cet engin donne amplement d'énergie au véhicule.
Comportement
En raison d'un rayon de braquage assez long, le stationnement dans les centres commerciaux relève de la prouesse. On ne s'ennuie pas au volant de la Galant, mais son comportement routier n'impressionne guère. Nous pourrions le qualifier d'honnête étant donné que la voiture est maniable et plutôt agile malgré sa taille. En revanche, on note du roulis en virage serré et un léger effet de couple dans le volant lors de fortes accélérations. La suspension ferme de la Galant nuit quelque peu au confort des occupants.
Conclusion
Si Mitsubishi a connu du succès avec sa Lancer depuis deux ans, on ne peut malheureusement en dire autant de la Galant. Il s'agit d'un bon véhicule possédant des qualités qui méritent considération. En revanche, ses irritants calment sans doute les ardeurs des quelques acheteurs potentiels qui manifestent un intérêt.
Deuxième avis : Daniel Rufiange
Pour s'imposer dans un créneau, il faut offrir un produit capable de se démarquer. La Gallant, bien que nantie d'arguments intéressants, arrive à court face à la Honda Accord, à la Toyota Camry et, maintenant, à la Chevrolet Malibu. Sans être laide, sa calandre très ordinaire, son arrière quelconque et son profil anonyme sont insuffisants pour séduire les acheteurs. Ceux qui la privilégient découvrent une voiture spacieuse, bien construite et vigoureuse. De plus, elle est pratiquement garantie à vie ! Mais quand on prend place à bord, une position de conduite trop haute et une présentation très neutre nous plongent dans l'indifférence. Pratiquement au bord du gouffre il y a quelques années, Mitsubishi sort tranquillement de l'ombre, notamment grâce à des produits comme la Lancer. Ne lui reste qu'à appliquer cette recette à la Galant…