La balade des gens heureux
Par : Alexandre Crépault
Le concept et les valeurs de l'Eclipse se sont beaucoup modifiés depuis l'apparition du modèle au début des années 90. Dans le temps des bonnes vieilles DSM (identification donnée aux deux premières génération produites sous la bannière Diamond-Star Motors née de la collaboration entre Chrysler et Mitsubishi), l'Eclipse était perçue comme une sérieuse voiture sport. D'ailleurs, grâce à une mécanique turbocompressée et une traction intégrale, l'Eclipse et ses jumelles, l'Eagle Talon et la Plymouth Laser, ont dominé les courses d'accélération sport compacte pendant tout près d'une décennie. Aujourd'hui, toutefois, il est plus réaliste de considérer l'Eclipse comme une voiture de touring.
Carrosserie
Pour 2009, Mitsubishi révise légèrement les lignes de son Eclipse. La géante bouche trapézoïdale toute en noir se démarque du modèle précédent et crée un lien de parenté avec la nouvelle génération de Lancer. Par ailleurs, on ne peut faire autrement que de remarquer la forte ressemblance avec le style des récents fascias avant d'Audi ou même de la nouvelle Nissan GT-R. La section arrière de l'Eclipse a aussi droit à sa dose de muscles. Dites adieu au gros pare-choc ballonné et bonjour à un nouveau serti en son centre d'une insertion de plastique noir. Quant à l'aileron en forme de demie lune, il nous rappelle celui de la génération 1995-1998 de l'Eclipse, probablement la plus belle jamais dessinée. D'autres détails visuels, comme les nouvelles roues de 18 pouces et les embouts d'échappement sportifs, complètent le nouveau look de la voiture.
Habitacle
Aller jusqu'à dire que l'intérieur de l'Eclipse m'excite vraiment serait probablement un mensonge. La vérité est que la cabine dessert ses occupants intelligemment, mais sans plus. Les boutons sont là où on s'attend à les trouver. Pour un coupé sport, l'espace n'est pas une denrée rarissime. Les sièges sont confortables et soutiennent adéquatement pour une conduite sage et tranquille. Le système de son Rockford-Fosgate est formidable et fait mal paraître certaines voitures beaucoup plus coûteuse. En somme, si le côté rationnel de l'habitacle mérite une bonne note, l'aspect émotionnel se rabattra sur AC/DC ou Céline…
Mécanique
Un duo de moteurs est disponible. Sur le modèle GT, on retrouve le même 4 cylindres de 2,4 litres qui anime la Lancer. Il produit 162 chevaux et exactement la même quantité de couple. Le modèle GT-P, pour sa part, propose un V6 de 3,8L qui expédie 265 CV et 262 lb-pi de couple aux roues avant. Dans les deux cas, la transmission manuelle est proposée de série, mais seule la version GT-P a droit à une sixième vitesse. C'est le même scénario avec les boîtes automatiques facultatives qui proposent 4 et 5 vitesses respectivement.
Comportement
Comme je l'annonçais, il ne faut plus percevoir l'Eclipse comme une bombe mais bien comme une touring sportive. Si votre intention est de vous attaquer à des chronos, allez plutôt voir du côté de l'Evo ou même de la nouvelle Lancer Ralliart. Autrement, l'Eclipse exécute un très bon boulot en tant que moyen de transport quotidien. Le modèle GT se déplace honnêtement, tandis que le V6 réussit à remuer pas mal d'air. En fait, avec le V6, les accélérations sont carrément brutales. Les roues avant en prennent d'ailleurs pour leur rhume et le couple excédentaire grimpe jusqu'au volant. On atteint aussi rapidement les limites d'adhérence de l'Eclipse en virage. En combinant le poids du V6, l'absence d'un différentiel à glissement limité et un calibrage des suspensions porté sur le mou, on se retrouve rapidement avec un sous-virage important. Heureusement, les freins à disque aux quatre roues veillent au grain et ralentissent la voiture de façon rassurante.
Conclusion
Le rôle de l'Eclipse n'est plus de jouer aux voitures de course. Dommage : si on lui greffait le train roulant de l'Evo, on aurait affaire à une sacrée bête. En revanche, l'Eclipse se comporte bien entre le bureau et la maison. Ajoutez-y quelques beaux week-ends ensoleillés avec le toit baissé du modèle Spyder et on pourra facilement flirter avec le bonheur.
Deuxième avis : Frédéric Masse
"Une voiture de tourisme au tempérament sportif", c'est de cette façon que j'avais qualifié la jolie Eclipse lors de mon rapport complet de l'an dernier. Rien ne change. L' Eclipse demeure une voiture agréable à conduire, mais tout de même lourde et loin de rappeler les performances des modèles turbo et à transmission intégrale du temps. Qu'on choisisse le 4 cylindres, qui génère un meilleur équilibre, ou le puissant V6, on sait qu'on aura une voiture " sous-vireuse " dans les courbes et lors des escapades plus corsées. Toutefois, pour une sportive à traction et malgré un nez qui a tendance à vouloir mener, l'Eclipse, Spyder ou pas, fait encore tourner les têtes et, souvent, pour bien des acheteurs, c'est bien suffisant pour faire pencher la balance.