Second début
Par Philippe Laguë
La Mazda6 a subi l’an dernier une première refonte très attendue car le modèle précédent n'a jamais été en mesure de menacer les ténors de la catégorie. Pourtant, la première génération se distinguait de ses ternes compatriotes par son allure plus européenne et se déclinait en plusieurs configurations, une rareté dans ce créneau. Et pourtant, les acheteurs lui ont souvent préféré des modèles concurrents.
CARROSSERIE
La gamme s'est rationalisée, avec la disparition de la berline à 5 portes et de la familiale. Une seule configuration, donc, livrable en deux versions (GS et GT). Sur le plan esthétique, c'est franchement réussi, plus encore que le modèle précédent : la nouvelle Mazda6 a un petit quelque chose de Jaguar et elle demeure la plus belle berline japonaise et l'une des plus belles de sa catégorie.
HABITACLE
Mazda se distingue aussi des autres marques nippones avec des habitacles décorés de façon plus éclatée, sans verser dans l’excès. La touche sportive est toujours présente, en conformité avec l’image de la marque. Non seulement est-ce agréable à l’œil, mais c’est également assemblé avec sérieux, et les matériaux sont de meilleure qualité que dans le modèle précédent. L’amélioration la plus notable concerne cependant l’insonorisation; la Mazda6 se classe maintenant parmi les meilleures.
Les baquets sont bien rembourrés mais fermes, ce qui accentue le penchant européen de cette japonaise. Le maintien latéral est cependant insuffisant; à l’arrière, il est inexistant. L’habitabilité bénéficie grandement des dimensions accrues du nouveau modèle, de sorte que les passagers arrière disposent d’un bon dégagement pour les jambes ainsi que pour la tête, malgré la forte inclinaison du toit.
MÉCANIQUE
Lors de sa refonte, la Mazda6 a vu la cylindrée de ses deux motorisations augmenter et leur puissance grimper. Tout cela est bien beau sur le papier, mais à l’usage, le résultat est mitigé.
Commençons par le 4-cylindres : roulement plus doux, plus de souplesse lors des accélérations et des rétrogradations, les ingénieurs ont fait leurs devoirs. Mais sa consommation est supérieure à celle des modèles concurrents.
Les mêmes commentaires s’appliquent au V6. D’abord, ce moteur manquait vraiment de puissance et de couple face aux autres V6, ce qui n’est plus le cas. Côté raffinement, il se rapproche aussi des meilleurs de la catégorie. Le hic ? La consommation, encore elle.
Seule la boîte de vitesses automatique à 6 rapports est offerte avec le V6, tandis que le 4-cylindres peut aussi être jumelé à une boîte manuelle, également à 6 rapports. Ces deux boîtes effectuent du bon travail : l’automatique assure des passages fluides, mais elle est parfois un peu lente. La manuelle est un modèle de précision.
COMPORTEMENT
Les voitures japonaises sont rarement excitantes à conduire, et c’est encore plus vrai dans la catégorie des intermédiaires. L’exception qui confirme la règle demeure la Mazda6. Cette berline possède un aplomb qui n’est pas sans rappeler celui des voitures allemandes.
Ferme et précise, la direction n’a rien à voir avec celles de ses compatriotes, trop souvent surassistée. Au volant d’une Mazda6, on sent encore quelque chose. Et le rayon de braquage est beaucoup plus court que sur l’ancien modèle.
Sans être sportif, le comportement est plus affirmé que celui de n’importe quelle autre voiture de cette catégorie. Et le plus beau dans tout cela, c’est que le confort n’a pas été sacrifié. Au contraire, la nouvelle 6 a plus que jamais cette douceur de roulement qui est la marque de commerce des voitures japonaises.
CONCLUSION
Avec la nouvelle Mazda6, le constructeur d'Hiroshima n'a jamais été aussi bien outillé pour rivaliser avec les trois ténors japonais que sont les Toyota Camry, Honda Accord et Nissan Altima. Cette nouvelle mouture est plus spacieuse, plus confortable, mieux insonorisée, plus puissante et encore plus agréable à conduire, tout en étant moins chère que ses compatriotes. Le hic, c'est que ses deux motorisations consomment plus que celles des trois ténors. Il s'agit, du reste, d'un problème qui afflige plusieurs modèles de la gamme Mazda, et ce constructeur devra y remédier car cela risque de refroidir les ardeurs de plus d'un acheteur.
FORCES
– Réussite esthétique
– Présentation intérieure
– Insonorisation améliorée
– Habitabilité accrue
– Toujours la plus agréable à conduire
– Prix concurrentiel
FAIBLESSES
– Configuration unique
– Maintien latéral des sièges déficient
– Consommation décevante
– Boîte automatique un peu lente
NOUVEAUTÉS EN 2010
Aucun changement majeur (à confirmer)