Une allure de berline sport
Par Gabriel Gélinas
Dans la catégorie des berlines intermédiaires, Mazda n’était pas dans le coup avec la 626. À preuve, seulement 606 exemplaires ont été vendus au Québec l’an dernier. À titre de comparaison, mentionnons que plus de 7000 Honda Accord et plus de 5000 Toyota Camry, les valeurs sûres de la catégorie, ont été vendues au cours de la même année. Avec une concurrence aussi bien établie et l’arrivée de la nouvelle Nissan Altima qui connaît une progression spectaculaire, Mazda se devait de renouveler sa berline intermédiaire dans l’espoir de reconquérir un marché perdu depuis longtemps. Pour ce faire, le fabricant mise sur le style et la performance avec la nouvelle 6. La Mazda 6, est une véritable nouveauté puisqu’elle a été élaborée sur une toute nouvelle plateforme exclusive à ce modèle et qu’elle n’a rien à voir avec la 626 précédente.
Carrosserie
Premier constat : l’allure est résolument plus sportive, et la Mazda 6 berline a presque l’air d’un coupé. Les lignes sculptées dans le capot, la calandre expressive ainsi que les feux arrière transparents lui confèrent beaucoup de caractère et contribuent à donner à cette intermédiaire une allure de berline sport. Dans un premier temps, la berline sera le seul modèle offert sur notre marché, mais notez qu’une version à cinq portes ainsi qu’une familiale s’ajouteront à la gamme au cours de l’année.
Habitacle
À l’intérieur, la Mazda 6 propose un habitacle spacieux et confortable et une certaine recherche dans l’aménagement de la planche de bord. L’équipement de série est très complet avec 6 coussins de sécurité gonflables et la climatisation. On peut cependant relever quelques points faibles : l’assise des sièges avant est plutôt courte, et le dégagement pour la tête est limité aux places arrière qui ne comptent pas de véritables appui-tête. Le volume du coffre dépasse 430 litres ce qui est supérieur à la Honda Accord.
Mécanique
Pour ce qui est de la mécanique, Mazda propose deux motorisations : un 4-cylindres de 2,3 litres développant 160 chevaux et un V6 de 3 litres faisant 220 chevaux, celui qui équipait notre voiture d’essai. À la base, le moteur V6 est le moteur Duratec développé par Ford et adapté par Mazda à cette voiture, Mazda faisant partie depuis plusieurs années de la grande famille Ford. Pour ce qui est de la puissance, elle n’est pas aussi élevée que celle du V6 de la Nissan Altima ou de la Honda Accord; on parle d’un déficit de 25 chevaux par rapport à l’Altima et de 20 chevaux par rapport à l’Accord. Cela dit, 220 chevaux c’est tout à fait convenable pour une voiture de cette taille et de ce poids. Cependant, le modèle de base, quant à lui, fait appel au moteur à 4 cylindres qui souffre d’une carence en couple à bas régime; les accélérations sont nettement moins satisfaisantes qu’avec le V6.
Comportement
Sur la route, le comportement de la Mazda 6 surprend beaucoup. La direction est précise, et les suspensions ont été calibrées en fonction de la performance. La voiture se comporte comme une berline sport, ce qui est plutôt rare dans la catégorie des intermédiaires. Il faut également lui accorder une bonne note au freinage, puisque la 6 fait appel à des freins à disques aux 4 roues. De toutes les berlines de cette catégorie, la Mazda 6 est celle dont le comportement sur la route est le plus sportif. Si l’agrément de conduite est important pour vous, la Mazda 6 ne vous décevra pas. Cependant, on peut dire que cette voiture a les défauts de ses qualités dans la mesure où l’on ressent très bien toutes les bosses et les imperfections de la route, ce qui affecte le confort. De plus, les bruits de vent sont assez présents à vitesse d’autoroute. Donc, dans le cas de la Mazda 6, il faut être prêt à faire de légers sacrifices pour obtenir une tenue de route performante.
Conclusion
La Mazda 6 n’aura aucun problème à faire oublier la 626, en raison de son style et de son comportement nettement plus performant. Ces deux facteurs font en sorte qu’elle mérite d’être considérée au même titre que les valeurs sûres de la catégorie comme les Honda Accord et Toyota Camry.
Forces
Un design réussi Une tenue de route performante Un freinage performant Le volume du coffre étonnant
Faiblesses
Le dégagement limité pour la tête aux places arrière Des bruits de vent et de roulement La puissance un peu juste du moteur à 4 cylindres L’assise des sièges avant trop courte