Trois fois bravo !
Par : Daniel Rufiange
Les coups de maître sont rares dans l'industrie de l'automobile. Ford a eu son modèle T – 15 millions d'exemplaires vendus, ça se souligne en cette année du centenaire -, GM sa Chevrolet 1957, et j'en passe. Il suffit de bien peu de choses pour permettre à un constructeur de connaître du succès avec un modèle en particulier. La ligne est très mince entre la gloire et le déshonneur. Mais cette fine démarcation, les entreprises possédant du flair savent justement la tracer. Avec la Mazda3, non seulement le constructeur japonais a-t-il visé juste, mais il a forcé la concurrence à revoir sa façon de travailler. Encore dans le coup la Mazda3 ?
Carrosserie
Habituellement, l'appréciation d'un design automobile demeure liée au goût. Toutefois, quand un modèle en particulier fait l'unanimité, force est de reconnaître le coup de crayon génial des concepteurs. À l'inverse, il faut décrier à haute voix une horreur qui passe de la planche à dessin à la production. Dans le cas de la Mazda3, non seulement le design fait-il l'unanimité, mais les lignes plaisent encore, cinq ans après sa naissance, signe qui ne ment pas. Si la Mazda3 n'expose pas trop de rides après tout ce temps, c'est qu'on lui a appliqué une recette bien simple. De belles courbes anguleuses, aucune disproportion entre l'avant et l'arrière, et des lignes à la fois modernes mais classiques. Le résultat : une bagnole encore belle après cinq années.
Habitacle
Le succès d'une belle relation réside souvent dans la beauté intérieure des individus, les plus expérimentés se porteront garants de mes dires. La même logique s'applique à l'automobile. Il ne faut pas se fier uniquement à l'apparence. Une belle enveloppe au contenu fade laissera un goût amer. Ainsi, Mazda s'est appliquée et a mis le paquet à l'intérieur de sorte qu'on soit tout autant séduit quand on prend place à bord. La présentation est de bon goût et vieillit aussi bien que la carcasse. Un seul reproche à l'éclairage qui tend un peu trop vers le rouge; agressant le soir ! Pour ce qui est des places, elles sont accueillantes, mais la prochaine génération bénéficierait de plus d'espace à l'arrière où les plus grands doivent systématiquement mettre à l'épreuve leur capacité de flexion.
Mécanique
Il y a trois engins au catalogue, question de satisfaire tous les goûts et toutes les bourses. En version de base GX, Sport GT et GS, on a droit au 4-cylindres de 2 litres. Ce moteur de 148 chevaux offre une puissance très acceptable et ne ruinera pas vos fins de mois. En option sur les modèles Sport GS et Sport GT, le 4-cylindres de 2,3 litres de 156 chevaux est plus vigoureux mais aussi plus gourmand. Quant à la MAZDASPEED3, elle reçoit une version turbocompressée à injection directe de carburant et offre 263 chevaux pour un plein d'émotion et quelques pleins supplémentaires de carburant. Chaque version reçoit la boîte de vitesses manuelle à 5 rapports – 6 pour la MAZDASPEED – et des boîtes automatiques sont également offertes dans toutes les versions sauf la MAZDASPEED. Peu importe, toutes effectuent de l'excellent boulot.
Comportement
Ce qui surprend le plus au volant d'une Mazda3, c'est son équilibre, surtout quand on la compare à ses concurrentes, toutes plus récentes en passant. Par équilibre, j'entends une direction précise et communicative, un freinage efficace ainsi qu'une tenue de route prévisible et rassurante. Elle est agréable à conduire, que ce soit tendrement ou enragée sur une route sinueuse. Cette voiture répond toujours bien à nos requêtes.
Conclusion
Au Québec, les ventes de la Mazda3 concurrencent celles de la Civic, ce qui n'est pas peu dire. On ne peut qu'admirer ce coup de maître du fabricant japonais et souhaiter qu'on ne gâte pas la sauce en voulant trop l'épicer lors de la prochaine génération. En attendant, il est toujours possible de se régaler en se portant acquéreur de cette voiture au charme auquel il est difficile de résister. Encore dans le coup ? Pas à peu près !
Deuxième a is : Francis Brière
En attendant la Mazda2, le constructeur japonais connaît un succès monstre avec son modèle d'entrée de gamme. Agréable à conduire, confortable et abordable, la Mazda3 est encore aujourd'hui un excellent choix pour l'acheteur d'une compacte. Seules réserves : la consommation de carburant et le manque de verve du moteur. Avouons cependant que Mitsubishi ne fait guère mieux avec la Lancer. Du reste, en optant pour une Mazda3, on ne se trompe pas. La quantité phénoménale qu'on retrouve sur nos routes au Québec témoigne du fait que cette voiture est grande-ment appréciée. On ne la choisit pas pour avoir l'exclusivité, mais pour la tranquillité d'esprit. Espérons que la valeur de revente ne soit pas affectée par l'abondance d'offres sur le marché des véhicules d'occasion.