Bon concept, exécution imparfaite
Par Philippe Laguë
Les véhicules multisegments prétendent offrir le meilleur des deux mondes : le confort, l’agrément de conduite et la consommation de carburant d’une automobile, combinés à l’aspect pratique d’un VUS. De bien nobles intentions qui méritent vérification.
CARROSSERIE
Les stylistes de Mazda ont eu le coup de crayon inspiré, ce qui n’est pas étonnant car cette marque se démarque nettement des autres constructeurs japonais en matière de design. Les formes très sculptées du CX-7 évoquent la sportive RX-8, et ce n’est pas un hasard : Mazda affirme que son CX-7 n’est pas un croisement entre une familiale et un utilitaire, mais plutôt entre un utilitaire et une voiture sport.
HABITACLE
Autre point fort des Mazda : leur présentation intérieure. On retrouve la même audace, la même originalité qu’à l’extérieur. L’instrumentation du CX-7 est regroupée dans une nacelle comprenant trois gros cadrans dont la lecture est aisée. Les commandes sont bien placées, accessibles, et les grosses mollettes en facilitent la manipulation.
À l’arrière, le dégagement pour les jambes est un peu juste; la hauteur du véhicule lui confère cependant une bonne garde au toit. La banquette ne procure cependant aucun maintien latéral à ses occupants. C’est un peu mieux à l’avant, mais on en prendrait encore plus. En revanche, il n’y a rien à redire, côté confort.
La visibilité ne fait pas partie non plus des points forts de l’habitacle; la ceinture de caisse surélevée réduit la surface vitrée à l’arrière. Autre détail perfectible : l’insonorisation, qui laisse filtrer des bruits de roulement.
MÉCANIQUE
Pour appuyer les prétentions sportives du CX-7, on lui a refilé un 4-cylindres de 2,3 litres à injection directe, suralimenté par un turbocompresseur. Un choix qui se défend, car ce moteur est généreux en couple, et ce, à tous les régimes. Il peut donc aussi bien convenir à une voiture aux prétentions sportives qu’à un véhicule ayant une vocation plus utilitaire.
Le temps de réponse propre aux engins turbocompressés est à peine perceptible, tandis que les accélérations et les reprises se comparent à celles d’un V6. Sa souplesse permet par ailleurs de profiter pleinement de sa plage d’utilisation. Mais cette mécanique raffinée a un talon d’Achille : sa soif. Même si on s’en tient à une conduite normale, le CX-7 est gourmand, alors imaginez si on décide d’ouvrir les gaz… Pour limiter les dégâts, vous pouvez toujours opter pour la version à deux roues motrices.
La tâche de gérer les 244 chevaux a été confiée à une boîte de vitesses automatique à 6 rapports qui, elle, ne mérite que des compliments. Les passages sont fluides, les rapports, bien étagés, et cette boîte se marie fort bien à un moteur suralimenté. Toujours dans le rayon mécanique, mentionnons également le bon travail des freins, prompts et efficaces.
COMPORTEMENT
L'idée de donner un caractère sportif à ce véhicule multisegment fonctionne : il n'y a ni roulis, ni tangage, et la caisse est d'une rigidité impressionnante. La tenue de route est rehaussée par une monte pneumatique performante et la transmission intégrale. La direction brille par autant par sa grande précision que par sa rapidité, ce qui permet d'exploiter au mieux l’agilité étonnante de ce multisegment. Je résume : on n'a pas l'impression une seule seconde de conduire un VUS et, pour autant que je suis concerné, c'est très bien ainsi. Oubliez cependant les excursions hors route avec le CX-7 : l'aventure, ce n'est pas son truc.
Et le confort dans tout cela ? Eh bien, ce n'est pas mal non plus, mais certains trouveront la suspension un peu ferme. C'est le prix à payer pour avoir des prestations routières de haut calibre.
CONCLUSION
Les promesses ont été tenues : le CX-7 brille par son comportement routier, plus près de celui d’une voiture sport que d’un véhicule à vocation familiale ou utilitaire, tout en se montrant polyvalent. L’envers de la médaille, c’est sa consommation élevée, comparable à celle d’un VUS traditionnel, et des irritants comme son insonorisation perfectible et son habitabilité décevante à l’arrière.
FORCES
– Design réussi (intérieur et extérieur)
– Moteur souple et vaillant
– Freinage puissant
– Comportement sportif
FAIBLESSES
– Habitabilité décevante
– Bruits de roulement
– Visibilité perfectible à l’arrière
– Gros buveur
NOUVEAUTÉS EN 2010
Aucun changement majeur (à confirmer)