Pour famille sportive
Par : Benoit Charrette
Le CX-7 évolue au sein d'une catégorie fortement encombrée; on y retrouve les Ford Edge, Acura RDX et bien d'autres. L'utilitaire de Mazda profite toutefois de deux atouts : une carrosserie bien tournée et un comportement routier dynamique. Suffisant ?
Carrosserie
Les stylistes du constructeur japonais ont eu la main heureuse au moment de dessiner les formes du CX-7. Le résultat les a d'ailleurs inspirés pour créer le CX-9. La calandre enveloppée, les ailes généreuses, la ligne de caisse rompue à partir des glaces arrière… s'amalgament de belle façon. Au chapitre des mesures, le CX-7 navigue entre les eaux du RDX et de l'Edge.
Habitacle
L'accès à bord du véhicule est assez facile, même si la garde au sol est élevée. Seul véritable irritant : des seuils de porte élevés et dont le plastique qui les recouvre résistera mal au frottement des chaussures. Le conducteur bénéficie d'un bon dégagement pour les jambes, mais celui pour la tête est limité par la présence du toit ouvrant, de série sur la version GT. L'absence de volant télescopique, une caractéristique de série du côté des Edge et RDX, est étonnant, d'autant plus que la compacte Mazda3 en est doté. Une fois le siège reculé pour obtenir un dégagement suffisant pour les jambes, le conducteur de grande taille trouvera alors le volant un peu trop loin, entraînant une fatigue prématurée des bras durant de longs trajets. La visibilité vers l'avant est perturbée par les larges piliers du pare-brise et leur inclinaison prononcée. Mazda a toutefois ajouté de petites glaces à leur base. Belle idée. Le large pilier arrière et la ligne de caisse élevée limitent celle des trois quarts arrière. L'instrumentation logée dans trois cadrans est facile à consulter, tandis que les commandes sont bien placées, sauf celles de la radio. Vous voulez changer de station ? Vous réglez le volume. Vous voulez régler le volume ? Vous changez de station. Agaçant ! Les matériaux utilisés sont de bonne facture, mais le plastique utilisé pour la partie supérieure de la console à deux niveaux fait plutôt bon marché. L'habitacle filtre, par ailleurs, difficilement les bruits de roulement. Les occupants des places arrière trouveront la banquette basse, mais le dégagement pour la tête et les jambes est suffisant. Les personnes de plus petite taille devront négocier avec une visibilité latérale limitée. L'espace de chargement est de bonnes dimensions. Afin d'en augmenter la capacité, de pratiques leviers montés sur les parois intérieures permettent d'abaisser aisément le dossier de la banquette. Une idée heureuse.
Mécanique
Contrairement à Ford qui utilise le V6, Mazda a greffé un moteur à 4 cylindres turbocompressé dans son CX-7. Au moment d'accélérer, le CX-7 manque d'enthousiasme. À ce titre, il est moins rapide que le V6 de 3,5 litres utilisé dans la première génération du CX-9, pourtant plus lourd, et moins rapide que le moteur à 4 cylindres, lui aussi turbocompressé, du RDX. Les accélérations manquent également de progressivité. Du reste, les reprises sont énergiques. Parfait pour dépasser. La boîte de vitesses automatique à 6 rapports fonctionne en douceur, mais son harmonie avec le moteur n'est pas toujours parfaite. À froid, elle tarde parfois à rétrograder. La consommation moyenne atteint 13,1 litres aux 100 kilomètres.
Comportement
Le CX-7 assure un comportement pratiquement comparable à celui d'une Mazda6. C'est l'une de ses forces. La suspension est ferme et gomme parfois plus difficilement certaines imperfections de la route. La portée est, du reste, confortable. Le véhicule aborde les virages prononcés avec aplomb. Les grosses roues de 18 pouces qui équipent les 2 versions en pénalisent toutefois la maniabilité. L'interminable diamètre de braquage complique les manœuvres de stationnement. Les freins effectuent leur travail avec efficacité.
Conclusion
Le Mazda CX-7 est toujours dans le coup. L'utilisation d'un V6 aurait peut-être attiré davantage la confiance des acheteurs qui jettent plutôt leur dévolu sur le Ford Edge. Pour un prix somme toute comparable, vous pouvez également opter pour le Toyota Highlander, plus spacieux. À moins que vous ne vouliez pas vous ennuyer au volant.
Deuxième avis : Francis Brière
D'un point de vue purement marketing, on ne peut dire que Mazda a raté son coup avec le CX-7 : un véhicule bien présenté, solide, doté d'un habitacle confortable et vendu à un prix correct. Loin de moi l'idée de nier ses qualités. En revanche, laissez-moi vous parler de ses défauts. Puisqu'on l'achète pour la famille (n'est-ce pas ?), on s'attendrait à plus d'espace, surtout à l'arrière. En ce qui concerne l'espace de chargement, on repassera. Ces fameuses silhouettes athlétiques de multisegment sont bien à la mode, mais peu logeables pour y stocker des objets. Quant à son moteur turbo, il a du mal à étancher sa soif. Soyons indulgents ! Le CX-7 tient la route !