C’est un début…
Hugues Gonnot
En matière de luxe, tout le monde sait que les Allemands tiennent le haut du pavé depuis 30 ans. Les Japonais ont réussi à se rapprocher mais les Américains restent encore à la traîne. Il a fallu un investissement de plus de quatre milliards à Cadillac pour commencer à remonter la pente. Chez Lincoln, l’antique Town Car est avant tout réservée au marché des taxis et limousines. La LS est donc le seul porte-drapeau de la marque dans le segment des automobiles. Y a pas de pression !
Carrosserie
Ça commence mal… Les designers ont confondu élégance et personnalité. Même en rouge, la LS reste anonyme. Elle compense son manque de charisme par un certain charme, mais cela s’arrête là. Se démarquer uniquement par une grille chromée, désolé, mais c’est un peu juste. Pour 3000 $ de plus, vous pouvez vous offrir l’ensemble esthétique LSE qui comprend, entre autres, des jantes chromées spécifiques de 17 pouces, une face avant, des bas de caisse et des boucliers modifiés. Enfin, le coffre s’avère profond mais d’une hauteur limitée.
Habitacle
En entrant dans l’habitacle… ça ne s’arrange pas. Certes, l’équipement est d’un très bon niveau (ce qui a toujours été la force des américaines). Mais le design général et la qualité de certains matériaux manquent de fini. Lincoln veut inspirer le luxe en adoptant vaguement un design rétro (puéril ?) pour les compteurs. Ça fait joli à côté du système de navigation. Oui, bien sûr, il y a des touches de chrome et des appliques en bois, mais ça manque de cohérence et trop d’éléments semblent sortis d’autres modèles Ford moins huppés. Au moins trouve-t-on les commandes de façon intuitive. Ford a visiblement consenti un effort, mais donne l’impression de s’être arrêté en chemin. Là où la LS se rattrape, c’est en termes de volume intérieur : on a de la place pour les coudes et pour la tête, à l’avant tant qu’à l’arrière. Sans être somptueux, le confort des sièges se montre tout à fait honorable. L’insonorisation aussi est réussie.
Mécanique
Pour la LS, Ford avait réalisé un gros investissement dans le développement d’une plateforme inédite, la DEW98, incluant un nouveau train arrière à bras asymétriques. Depuis, celle-ci a fait sa niche aussi dans la Jaguar S-Type, la Thunderbird et la nouvelle Mustang. Les moteurs offrent de bonnes valeurs de puissance et de couple ainsi que des consommations relativement raisonnables, mais ne se distinguent pas particulièrement par leur agrément d’utilisation. Dans tous les cas, on trouve une boîte automatique à cinq rapports. Déjà, l’absence d’une boîte manuelle peut amener à douter du sérieux de Lincoln dans sa tentative de doter la LS d’une image plus sportive. Mais en plus, la commande en elle-même est d’une inconsistance navrante, spécialement la commande séquentielle (non offerte avec la V6 de base) : nul !
Comportement
Après des années de traction dans ce segment, Lincoln est revenu à la propulsion. Bonne idée, car la LS démontre un assez bel équilibre sur la route, même si c’est le confort qui prévaut encore. On note une légère prise de roulis en virage. Le freinage se montre simplement dans la bonne moyenne.
Conclusion
La LS offre un bon équipement, des moteurs puissants et une tenue de route homogène pour un prix compétitif. Mais le vrai luxe, c’est l’attention aux détails. Ford n’a pas encore compris que pour lutter avec les Allemands, il ne suffisait pas d’aligner de bons chiffres sur le papier. La véritable expérience de conduite est affaire de toucher, d’odeur, de visuel… Sur ce plan, la Lincoln déçoit car elle n’est simplement pas à la hauteur de la concurrence qui soigne, qui chouchoute (parfois même jusqu’à l’obsession) les sens du conducteur. Doit persévérer…
Forces
•Équipement •Volume intérieur •Tenue de route saine
Faiblesses
•Style intérieur et extérieur générique •Commande de boîte à revoir •Pas de boîte manuelle
Nouveautés en 2005
•Modifications des équipements de série et des options
2e opinion Michel Crépault
• Que de potentiel ! Il en fallait pour oser s’attaquer aux Audi, BMW et Mercedes-Benz dans le créneau des intermédiaires de luxe. Côté carrosserie, ça augurait plutôt bien. Après tout, le styliste est allemand. En ce qui concerne la cavalerie, le V6 et le V8 viennent à la rescousse quand on les sollicite. Et le confort est plus qu’honorable. Où est le problème alors ? Le manque d’audace. On a vu cette audace émerger à la naissance de la LS, quand on nous a offert une boîte manuelle… aussitôt retirée en faveur d’un sélecteur Selectshift. Où est la suspension musclée ? Où sont les instruments qui nous arracheraient des oh et des ah ? Infusons au moins à la LS des gènes de routière un brin féroce et Ford marquerait un grand coup.
C’est un début…
Hugues Gonnot
En matière de luxe, tout le monde sait que les Allemands tiennent le haut du pavé depuis 30 ans. Les Japonais ont réussi à se rapprocher mais les Américains restent encore à la traîne. Il a fallu un investissement de plus de quatre milliards à Cadillac pour commencer à remonter la pente. Chez Lincoln, l’antique Town Car est avant tout réservée au marché des taxis et limousines. La LS est donc le seul porte-drapeau de la marque dans le segment des automobiles. Y a pas de pression !
Carrosserie
Ça commence mal… Les designers ont confondu élégance et personnalité. Même en rouge, la LS reste anonyme. Elle compense son manque de charisme par un certain charme, mais cela s’arrête là. Se démarquer uniquement par une grille chromée, désolé, mais c’est un peu juste. Pour 3000 $ de plus, vous pouvez vous offrir l’ensemble esthétique LSE qui comprend, entre autres, des jantes chromées spécifiques de 17 pouces, une face avant, des bas de caisse et des boucliers modifiés. Enfin, le coffre s’avère profond mais d’une hauteur limitée.
Habitacle
En entrant dans l’habitacle… ça ne s’arrange pas. Certes, l’équipement est d’un très bon niveau (ce qui a toujours été la force des américaines). Mais le design général et la qualit