Voiture recherchant second souffle
Amyot Bachand
La Rio a constitué une solide base pour Kia : une voiture économique à bas prix, dotée d’une qualité de construction acceptable. Mais la concurrence coréenne s’est intensifiée au point où la Rio s’essouffle un peu.
Carrosserie
La Rio se conjugue en deux modèles : la berline et la cinq portes. Cette dernière, baptisée RX-V, n’offre qu’un seul bloc d’options, le groupe Commodités, alors que la berline compte quatre versions, la S, l’Anniversaire, la RS et la LS, ces deux dernières regroupant des groupes de commodités et la climatisation. En 2005, Kia lance une édition anniversaire de la berline avec tachymètre, climatiseur et déverrouillage à distance, et ce à un prix compétitif. J’ai préféré la RX-V à la berline. Elle est plus jolie, à mon goût, et nettement plus pratique avec son volume de chargement plus vaste et modulable. La RX-V compte sur un hayon et sur des dossiers de sièges inclinables alors que les berlines ne disposent pas de cette option. Ces dernières possèdent un coffre profond et logeable, mais son accès étroit rend le chargement délicat. La forme angulaire de l’ouverture du coffre permet de manoeuvrer facilement un sac de golf. Pour les amateurs de tuning, les Kia se prêtent bien au jeu des modifications de carrosserie ; les jupes, par exemple, l’enjolivent avec goût.
Habitacle
À l’avant, on accède facilement aux sièges. On découvre une finition intérieure honnête, démontrant un bon agencement des plastiques et des tissus dans des teintes pâles, mais pas trop salissantes. On se ménage une très bonne position de conduite parce qu’on peut ajuster l’assise de deux façons (fesses et cuisses), ainsi que le dossier et le volant. Les versions RS et LS comptent aussi sur un appuie-bras à droite pour les longues randonnées sur l’autoroute. L’instrumentation et les commandes, facilement accessibles, se manipulent bien. Le passager avant profite d’un bon dégagement, mais l’arrière doit être réservé à de jeunes enfants, car le renflement et l’angle du dossier leur conviennent mieux. La chaîne audio (RS, LS et RX-V) se classe dans la bonne moyenne et compte un lecteur CD. Au chapitre du rangement, j’ai aimé les trois plateaux, utiles pour laisser traîner le cellulaire, la monnaie et les clés…
Mécanique
Le point faible de la Rio est son groupe motopropulseur. Si vous êtes un conducteur doux, économe et pas trop pressé, vous l’aimerez. Accouplé à la boîte automatique, il s’avère très lent, mais progressif. Les changements de rapports passent alors presque inaperçus. Loin d’être fougueux, le 1,6 litre devient bruyant et rugueux lorsqu’on le brusque. Même si la grille de la boîte manuelle est lâche et la course du levier longue, je la préfère nettement à cause des performances de base qu’elle assure. Avec la boîte automatique, j’ai noté 18 secondes pour atteindre les 100 km/h alors qu’on le fait en 12 secondes en version manuelle. Les dépassements nécessitent près de 16 secondes si on enlève la surmultiplication de la boîte automatique. Au chapitre du freinage, bonne nouvelle, l’ABS sera de série dans les versions RS, LS et RX-V : on retranchera sûrement 4 à 5 mètres des 42 qu’exige l’arrêt de 100 km/h à 0.
Comportement
Je m’attendais à pire. Sur une belle route, la Rio s’avère douce et silencieuse. En courbe, même serrée, on note peu de roulis et peu de sous-virage, grâce aux pneus Hankook (LS). Les Kumho laissent tomber plus tôt. Les routes bosselées viennent gâter la quiétude : le débattement limité à l’avant entraîne un sautillement perceptible au volant et dans l’habitacle.
Conclusion
Face à la concurrence, la Rio RX-V tient encore son bout grâce à son côté pratique et à sa ligne toujours dans le vent. Kia a trouvé une formule gagnante avec sa Rio mais devra revoir sa boîte à succès bientôt. La Spectra, sa soeur aînée, lui montre le chemin.
Forces
•Douceur de roulement •Aspect pratique (RX-V) •Position de conduite
Faiblesses
•Manque de chevaux •Boîte automatique (performances) •Débattement de la suspension
Nouveautés en 2005
•Édition anniversaire (berline RS), ABS de série (RS+ et RX), direction assistée dans tous les modèles
2e opinion Alexandre Crépault
• La Rio étant l’une des voitures les moins chères sur le marché, il est normal de ne pas s’attendre au grand luxe. La mécanique est juste, la finition flirte avec le marché aux puces et l’équipement a été confiné au strict nécessaire. L’ABS n’est même pas offert en option, c’est tout dire. Alors pourquoi considérer l’achat d’une Rio ? Tout simplement parce qu’il s’agit d’un moyen de transport économique, fiable pendant au moins les cinq années que dure sa garantie, spacieuse, voire ultraspacieuse en version RX-V. Et pour les budgets un peu plus souples, la Rio Tuner reçoit un lecteur MP3, des roues en alliage léger de 15 pouces, un ensemble d’effet de sol, et j’en passe. Le tout pour à peine 1500 $ de plus que le modèle de base. Toute une affaire !