Pour elle ou pour lui ?

Daniel Rufiange

La division Jeep a introduit pas moins de 4 nouveaux modèles sur le marché au cours des 6 dernières années, dont le tandem Patriot/Compass. Si cette stratégie d’offrir des véhicules jumeaux demeure questionnable, on est moins inquiet quant à leur génétique toute Jeep. Digne porte-étendard de la marque, le Compass offre les qualités d’un utilitaire sans ruiner son propriétaire. A-t-on cependant besoin de lui ET du Patriot ?

Carrosserie

Les deux véhicules partagent la même plateforme qui est celle de la Dodge Caliber. Seules les lignes extérieures viennent les différencier. Celles du Compass sont nettement plus arrondies et féminines que celles du Patriot, plus définies, tranchées et masculines. Pourtant, les acheteurs de Compass se divisent également selon les sexes alors que 70 % des acheteurs de Patriot sont des hommes.

Si la mine du Compass est plus efféminée, elle n’en déplaît pas moins. L’avant porte la signature célèbre de Jeep, et c’est fait avec goût, y compris ces sourcils ronds qui surplombent les phares avant. À l’arrière, la forme arrondie du Compass le rend plus discret. Enfin, remarquez cette poignée de porte arrière plantée dans le pilier C plutôt que sur le panneau; c’est du plus bel effet mais tant qu’à y être, pourquoi ne pas avoir fait la même chose avec la portière avant ? 

Habitacle

À l’intérieur, Jeep a beau faire des efforts, on retrouve les mêmes problèmes récurrents; j’ai nommé ici la qualité des matériaux. Toutefois, l’assemblage m’a semblé en progression, du moins sur les modèles essayés. J’ai le pardon plus facile compte tenu de la facture exigée pour ce véhicule. Ce qui est plus triste, c’est que certains de ces matériaux trouvent niche à l’intérieur de produits plus coûteux mais ça, c’est une toute autre histoire.

Les sièges sont confortables à l’avant, et la position de conduite est bonne, peu importe notre gabarit. À l’arrière, les passagers aimeront moins. L’espace est bon, mais l’assise est un peu raide, et le soutien pour le bas du dos, trop présent et inconfortable. Le revêtement intérieur en cuir atténue cet inconfort. Derrière, on a droit à un espace de chargement intéressant une fois les banquettes arrière 60/40 rabattues, jeu d’enfant qui s’exécute à la simple tirette d’une ganse. Le plancher obtenu, presque plat, peut  alors accueillir 1518 litres de matériel.

Mécanique

Sous le capot, deux options. D’abord, celle du moteur à 4 cylindres de 2,4 litres, de série sur les trois versions du Compass. Cet engin n’est pas un exemple de haute technologie. D’abord, les 173 chevaux annoncés sont plus des poulains en pleine croissance que des étalons adultes. Ceci dit, ce moteur qu’on retrouve aussi dans le Journey sied mieux au Compass, moins lourd. Les accélérations sont correctes mais très bruyantes. Une boîte de vitesses à variation continue – CVT – est offerte pendant qu’une bonne vieille boîte manuelle à 5 rapports équipe le véhicule de série. Un moteur à 4 cylindres de 2 litres est proposé en option mais puisqu’il s’accompagne de l’horrifiante boîte CVT, oubliez-le !

Comportement

Je m’attendais à pire du comportement routier du Compass… mais aussi à mieux ! Du côté des plus, mentionnons une excellente douceur de roulement et un niveau de confort fort appréciable. J’ai même éprouvé beaucoup de plaisir à piloter une version à boîte manuelle. En contrepartie, la tenue de route est moins rassurante, la pédale de frein est spongieuse, et la direction se veut un peu trop assistée pour offrir une réelle communication avec la route; il faut doser ses attentes ! Du travail reste à faire pour rendre sa conduite inspirante.

Conclusion

À tout ceux qui recherchent un petit utilitaire compétent pour affronter les quelques bordées de neige hivernales auxquelles nous avons habituellement droit, le Compass représente une alternative à considérer, surtout en raison de son prix. Il demeure un passe-partout, et  sa consommation ne gâchera pas vos vacances d’été.

Points forts

–        Rapport qualité-prix intéressant

–        Génétique signée Jeep

–        Consommation raisonnable

Points faibles

–        Intérieur à perfectionner

–        Fiat, des moteurs SVP !

–        Boîte CVT insupportable

–        Évitez les options; ce ne sera plus une bonne affaire !