Dinosaure
Benoit Charette
On se demandait si Infiniti allait conserver son pachyderme sur la route, même après avoir vendu seulement 160 exemplaires au Canada l’an dernier (30 au Québec). Il semble bien que oui. Ce véhicule est la preuve de l’appétit sans limite des consommateurs américains pour les véhicules qui cultivent le gigantisme. Dans quel autre pays Nissan aura-t-elle fabriqué pareille bête.
Carrosserie
Physiquement, Infiniti ne fait pas dans la dentelle. Sa calandre intimidante, sa taille de mammouth et ses portes surdimensionnées laisse un message très clair sur sa vocation. Tout comme à son lancement en 2004, le QX reprend les éléments de base de l’Armada de Nissan, et les deux véhicules empruntent le même châssis à échelle de la camionnette Titan. Malgré la taille impossible à dissimuler du QX, Infiniti a fait un bon travail pour donner une certaine élégance à l’ensemble.
Habitacle
On peut jouer au football dans le QX56 tellement l’intérieur est grand. Il s’agit d’un des rares véhicules sur la route à pouvoir accueillir en tout confort 7 ou 8 occupants, selon la configuration, en tout confort. Même un adulte au gabarit imposant sera très à l’aise sur la troisième banquette. De plus, il reste encore assez d’espace pour une bonne quantité de bagages à l’arrière. Ou vous pouvez au choix vous transformer en déménageur d’occasion. Lors d’un petit congé, l’an dernier, j’avais réussi à engouffrer dans les 2750 litres d’espace à l’arrière deux sacs de golf avec chariot, deux vélos, de l’équipement de camping et tous les bagages pour le séjour avec un peu d’espace en prime. La conduite se fait également dans une atmosphère sereine. Les 32 kilos supplémentaires de matériau insonorisant en comparaison de l’Armada offrent une meilleure protection contre les bruits extérieurs; et le tableau de bord, d’une laideur peu commune chez Nissan, est de loin plus joli chez Infiniti.
Mécanique
Détenteurs de carte AIR MILES, Pétro-Points ou autres, vous serez heureux d’apprendre que le QX 56 fera rapidement de vous un membre platine. Les 320 chevaux du moteur V8 de 5,6 litres ne battent pas de record de puissance, mais les 2 677 kilos de cette masse à quatre roues motrices le font travailler très fort, et la boîte de vitesses automatique à 5 rapports donnerait de meilleur résultat au chapitre de la consommation avec un ou deux rapports de plus. Bref, même si le ministère des Ressources naturelles annonce une consommation moyenne de 15 litres aux 100 kilomètres, sachez que la réalité est beaucoup plus près de 18 et dépasse facilement les 20 litres aux 100 kilomètres si vous êtes plusieurs à bord. Ai-je besoin de vous souligner les pronostics pour ceux qui font du remorquage.
Comportement
Vous connaissez le proverbe : « Chassez le naturel et il revient au galop. » Il s’applique très bien au QX. Malgré de nombreux efforts pour rendre la conduite plus coulée, les gènes du camion demeure prédominants. L’énorme masse demande au conducteur d’être prévoyant quand vient le moment de freiner car, en plus d’être spongieuse, la pédale de frein demande du muscle et une longue distance pour stopper le véhicule. Il n’est pas recommandé d’attaquer un virage, le roulis vous rendra malade, vous et vos passagers. Il faut donc pratiquer la modération à tous les chapitres. Le QX ne manque pourtant pas de puissance et est capable de franchir un 0 à 100 km/h en 7,7 secondes pour environ 20 $ de carburant.
Conclusion
Véhicule d’une autre époque, ce dinosaure mobile trouvera encore çà et là quelques adeptes. Ses qualités intrinsèques ne sont pas remises en cause, mais dans un mode automobile qui se réinvente, on doit se poser la question : « Est-ce que quelqu’un a encore besoin d’un tel véhicule pour une utilisation au quotidien ? » Ils se font de plus en plus rares, il faudrait en faire une version hybride rechargeable, ce qui donnerait peut-être une seconde vie à ce style de véhicule.
FORCES
Puissance moteur
Capacité de remorquage
Habitacle spacieux
Silence de roulement
FAIBLESSES
Consommation élevée
Encombrement
Poids