Le luxe abordable, mais…
Jean-Pierre Bouchard
Au cours des dernières années, Hyundai s’est taillé une place enviable dans le coeur des consommateurs en offrant des véhicules abordables, bien équipés et dotés d’une qualité de fabrication honnête. Avec la XG, le constructeur de la Corée du Sud ajoutait une nouvelle corde à son arc. Hyundai n’a toutefois jamais vraiment déployé de grands efforts pour en vanter les mérites. La XG350 propose pourtant ce que nombre de rivales n’offrent pas toujours pour le prix, soit habitabilité, équipement et confort.
Carrosserie
La XG350 revient inchangée pour l’année-modèle 2005. Elle revêt toujours une robe un peu vieillotte, qui reprend des caractéristiques d’autres berlines concurrentes. Calandre, feux arrière, rétroviseurs extérieurs et accents de chrome rappellent certaines berlines américaines, anglaises ou japonaises, actuelles et passées. Une transformation beauté façon contemporaine aiderait assurément la voiture la plus cossue du constructeur à sortir de son cloître.
Habitacle
La XG350 propose un habitacle assez spacieux pour accueillir quatre occupants dans de confortables sièges habillés de cuir. Les baquets avant dotés de réglages électriques offrent de bons supports lombaires et latéraux. La banquette arrière convie deux personnes à y prendre place. Elles pourront notamment y apprécier le bon dégagement pour les jambes. Le coffre, qui dispose d’un seuil bas et d’une ouverture large, offre un volume de chargement fort intéressant, qui peut être augmenté grâce aux dossiers inclinables dans une proportion 60/40. À l’instar d’autres produits du constructeur coréen, la qualité de la finition de la XG350 connaît une belle amélioration. Les appliques de tableau de bord en similibois ainsi que le volant et le pommeau du levier des vitesses gainés de cuir apportent une certaine touche d’élégance. En outre, et c’est là une des forces de Hyundai, la XG350 regorge de caractéristiques que d’autres offrent en option : siège du conducteur avec mémoire, climatisation automatique, chaîne audio dotée de six haut-parleurs, toit ouvrant, par exemple. L’aînée de la famille Hyundai peut même se targuer de n’offrir aucune option !
Mécanique
Le V6 de 3,5 litres, qui développe 194 chevaux, constitue une autre force de la XG350. Ce moteur déplace la voiture avec aisance et discrétion. Le couple appréciable de 216 livres-pied favorise des reprises énergiques. Le 3,5 litres travaille de concert avec une boîte automatique à cinq rapports qui, en règle générale, opère avec compétence. Cette boîte de vitesses comprend un mode séquentiel qui permet de changer les rapports de façon manuelle. Certes, la chose est amusante au début, mais à la longue, on s’en lasse ! Par ailleurs, quatre freins à disques jumelés au système de freinage antiblocage assurent des arrêts efficaces.
Comportement
La XG350 mise d’emblée sur le confort et la douceur de roulement. La suspension indépendante aux quatre roues permet à la grosse berline d’amortir les imperfections de la route avec souplesse. Les nostalgiques de certaines grosses américaines en seront d’ailleurs enchantés ! La XG350 remporte la palme de la conduite rectiligne, mais elle dévoile rapidement ses limites au moment d’attaquer les virages serrés ou les courbes à vitesse un peu élevée. Les ingénieurs de Hyundai ont également pris soin d’équiper la XG350 d’un système antipatinage de série.
Conclusion
Depuis son arrivée en Amérique du Nord, Hyundai a connu une étonnante ascension, et particulièrement au Québec, un marché-clé pour le constructeur. La XG350 montre bien que le constructeur peut proposer une gamme étendue de produits offrant un équipement complet et des performances relevées. Cependant, une Sonata GLX V6 se révélerait-elle un choix plus judicieux, et ce, pour plusieurs milliers de dollars de moins ? L’affaire paraît alléchante !
Forces
• Équipement généreux • Confort • Habitabilité
Faiblesses
• Suspension souple • Comportement routier ennuyeux • Lignes archaïques
Nouveautés
•Aucun changement majeur
2e opinion Hugues Gonnot
• Lorsque la XG a été lancée en 2001, beaucoup de gens exprimaient leur scepticisme. Il faut dire que la marque n’avait pas la même image qu’aujourd’hui. Pourtant, la XG mérite vraiment qu’on s’y attarde. D’abord, parce que l’augmentation de la cylindrée du moteur à 3,5 litres a corrigé l’un de ses principaux défauts. Ensuite, parce que l’intérieur est spacieux et très bien fini et le coffre plutôt volumineux. Même la tenue de route n’est pas si indolente qu’on aurait pu le penser (mention spéciale pour l’antipatinage, parfaitement calibré). Certes, les lignes font un peu kitsch et la planche de bord, avec ses cadrans qu’on croirait sortis d’une Accent, mériterait d’être revue… surtout quand on regarde celle de la Kia Amanti. C’est d’ailleurs cette dernière qui pourrait lui faire le plus d’ombre.