Les préjugés ont la vie dure !
Jean-Pierre Bouchard
Hyundai prenait un drôle de risque en introduisant sur le marché une version grand format du Santa Fe. Le constructeur voulait toutefois montrer, comme il le fait encore une fois avec la berline Genesis, qu’il pouvait jouer dans la cour des plus grands et faire oublier qu’il n’était plus un vendeur de véhicules bon marché.
Carrosserie
Le Veracruz repose sur une plateforme empruntée au Santa Fe mais allongée et renforcée pour la circonstance. L’utilitaire affiche des dimensions qui le placent pratiquement sur le même pied d’égalité que le Honda Pilot. Il est toutefois un tout petit peu plus petit que le Mazda CX-9. La carrosserie n’a rien de novateur. Mais l’ensemble est élégant et bien tourné. Hyundai l’offre en versions GL, GLS et Limited, chacune pouvant accueillir jusqu’à sept occupants. La transmission intégrale équipe de série les versions intermédiaire et haut de gamme.
Habitacle
Les concepteurs de Hyundai ont vraiment déployé tous les efforts pour soigner l’habitacle de leur véhicule. L’amalgame des éléments respirent la qualité et le raffinement : du choix des matériaux en passant par le souci de leur assemblage. Dans les faits, ce véhicule pourrait fort bien porter l’écusson Lexus à maints égards. Les occupants des places avant profitent de sièges qui fournissent un bon confort. Le conducteur bénéficie d’une bonne position de conduite, mais certains se sentiront assis un peu trop haut, pénalisant du coup le dégagement pour la tête. Pour ce qui est du dégagement pour les jambes, il est autrement, généreux. Petit détail intéressant, les versions plus cossues sont munies d’une console centrale qui permet de garder au frais des boissons ou des aliments pour la route.
Les commandes, pour la plupart, sont bien placées, et les instruments de bord, faciles à consulter. L’éclairage bleuté lui donne un petit côté chic et reposant. Et, ce qui ne gâche rien, le cocon filtre bien la plupart des bruits environnants. La visibilité est bonne dans toutes les directions sauf du côté arrière que le large pilier obstrue.
La banquette arrière procure un bon confort pour deux passagers de grande taille qui disposeront d’un bon dégagement pour la tête et les jambes. Chaque section de la banquette glisse pour faciliter l’accès aux places de la troisième rangée ou donner aux passagers qui les occupent un peu plus d’espace. Ces places n’offrent pas, comme c’est le cas dans la plupart des véhicules de cette catégorie, le confort nécessaire pour les longs trajets. De plus, une fois en place, elles rognent considérablement sur l’espace utilitaire qui, autrement, est généreux.
Mécanique
Hyundai fait appel au V6 de 3,8 litres de 260 chevaux et à la boîte de vitesses automatique à 6 rapports pour animer son utilitaire. Une motorisation qu’on trouvait sous le capot de l’Azera et qu’on trouve aujourd’hui dans la Genesis. L’ensemble permet d’obtenir d’excellentes performances au moment d’accélérer et de dépasser. À ce titre, le véhicule n’a pas à rougir devant la concurrence. Le moteur et la boîte de vitesses fonctionnent avec une grande douceur. Bien entendu, le prix à payer reste celui d’une consommation de carburant moyenne avoisinant les 14 litres aux 100 kilomètres. Ce qui est un peu mieux que le Mazda CX-9 mais un peu moins que le Honda Pilot.
Comportement
Si vous cherchez un véhicule au tempérament sportif, toutes proportions gardées pour un véhicule de cette catégorie, rayez de votre liste le Veracruz et courez chez Mazda vous procurer le CX-9. Car il n’est pas particulièrement agile. Et en virages, le véhicule s’incline de façon plus prononcée que les concurrents. Si, en revanche, vous cherchez une conduite plus coulée, le Veracruz risque davantage de vous plaire. La suspension émet, par contre, des bruits qui laissent plutôt perplexe et réagit moins gracieusement sur certaines imperfections de la chaussée.
Conclusion
Le Veracruz possède plusieurs attributs pour plaire. Mais, il doit affronter des véhicules plus modernes sur le plan technologique, à débuter par le Honda Pilot, le Mazda CX-9 ou encore le Toyota Highlander. Quoi qu’il en soit, le constructeur de la Corée du Sud prouve qu’il peut faire aussi bien que d’autres. Et que bon marché ne rime pas nécessairement avec Hyundai.
-30-
FORCES
Performances
Aménagement intérieur
Petits détails qui font la différence
FAIBLESSES
Raffinement de la suspension
Consommation de carburant