Sans arrière-pensée

Par Benoit Charette

Hyundai a atteint depuis quelques années la phase 3 de son degré d’acceptation du grand public. Vous vous demandez sûrement quelles étaient les deux premières phases : l’époque des Pony, Stellar et Scoupe ont représenté la première phase, que le constructeur désire ardemment vous faire oublier. Ensuite, les années 90 où vous entendiez souvent : « C’est intéressant pour une Hyundai. » Et plus récemment, vous entendez simplement : « Ah ! une très bonne voiture »; sans autres commentaires, sans arrière-pensée, une voiture qui gagne un auditoire de plus en plus grand, particulièrement au Québec.

Carrosserie

Depuis son remodelage, en 2002, la Sonata est pratiquement inchangée. Bien sûr, sa face avant garnie de phares en forme d’arachides rappelle immanquablement la Mercedes Classe C. Sa partie arrière, massive, évoque pour certains une inspiration Jaguar. Les concepteurs ont eu la main heureuse, car la Sonata possède des lignes qui lui sont propres et laisse une impression de voiture haut de gamme.

Habitacle

Le traitement de luxe se poursuit à l’intérieur. L’équipement de série, très complet, comprend le climatiseur, le régulateur de vitesse, le télédéverrouillage, des glaces et des serrures à commande électrique, le volant inclinable, les rétroviseurs chauffants à commande électrique, une chaîne AM/FM stéréo avec lecteur de CD, le dégivreur de lunette arrière, les glaces teintées et les essuie-glaces à balayage intermittent. La version GL offre en plus quatre freins à disque et des roues de 16 pouces. Pour ce qui est de la GLX, les sièges de cuir électriques et chauffants, le similibois, le toit ouvrant électrique ainsi que le climatiseur thermostatique complètent cette liste exhaustive. Il fait bon vivre à bord de la Sonata. Nous n’avons que deux reproches à formuler. Le fini bois est de mauvaise qualité; il serait préférable d’adopter un fini aluminium brossé ou fibre carbone qui ne coûte pas plus cher, mais donne une bien meilleure finition. Dans le modèle GLX, le cuir offre un fini plastifié qui devient glissant et humide quand il fait chaud; le tissu se révèle donc le meilleur choix. Pour le reste, l’habitacle est plus que généreux, et la finition, de qualité.

Mécanique

Pas de grand changement à ce chapitre. Le V6 de 2,7 litres livre 170 chevaux. Son architecture est tout ce qu'il y a de plus moderne avec bloc en aluminium, quatre soupapes par cylindre et deux arbres à cames en tête. Statu quo pour le 4-cylindres qui conserve ses 149 chevaux. Le V6 brille par sa douceur de roulement et soutient sans complexe la comparaison avec les meilleures mécaniques japonaises. Les versions à moteur V6 sont également munies de freins à disque aux quatre roues, mais l'ABS demeure une option. Dommage !

Comportement

La Sonata place le confort avant le sport. Même si Hyundai fait état d’une tenue de route sportive, la douceur de la suspension ne permet pas de grands exploits de pilotage. Mais, si vous appréciez le confort douillet d’une berline bien insonorisée, alors vous serez bien servi. La direction trop assistée n’est pas très informative, mais accomplit tout de même son travail. Les 170 chevaux semblent bien petits face aux 240 d’une Honda Accord ou aux 245 d’une Nissan Altima; toutefois, conduite avec modération, la Sonata est très satisfaisante. La boîte de vitesses automatique à 4 rapports est bien étagée et donne un maximum de souplesse. En revanche, une boîte à cinq rapports procurerait un brin plus d’enthousiasme qui serait apprécié.

Conclusion

La Sonata devient, avec les années, un modèle de plus en plus prisé des consommateurs. Sa fiabilité gagne des galons chaque année et arrive maintenant à l’égale des meilleures japonaises. La bonne nouvelle réside dans son prix qui est moins élevé que celui de ses rivales. La qualité à bon prix !

Forces

Le style distinctif et original Le prix très concurrentiel L’espace intérieur plus que généreux Le confort de roulement appréciable La consommation de carburant fort honnête

Faiblesses

Un freinage (sans ABS) qu’il faut apprendre à bien doser Un léger manque de puissance du moteur V6

Nouveautés

Pas de changement majeur

Amyot Bachand 2e opinion

La Sonata vous mènera du point A au point B sans grande façon. Ses qualités routières ne nous ont pas impressionnés en raison de son roulis et du sous-virage prononcés. Par contre, ses performances honnêtes avec une très bonne combinaison moteur-boîte de vitesses nous ont plu. Son freinage se révèle efficace malgré l’absence d’ABS; si l’on évite de bloquer indûment les roues lors d’un arrêt brusque, on obtient des distances de freinage de 100 à 0 km/h de 36,8 mètres, rassurant pour une voiture de cette catégorie. Son équipement complet vous apporte une touche de luxe à un prix intéressant, mais choisissez les sièges en tissu, les cuirs étant glissants et brûlants l’été. Si la Sonata est bonne sur autoroute, l’amortissement demeure dur et transmet des contrecoups aux occupants, réduisant la qualité du confort en ville ou sur les routes secondaires.