Des arguments de poids
Philippe Laguë
On prend désormais les Hyundai au sérieux et l’Elantra fait partie des modèles qui ont contribué à changer la perception de la marque coréenne tout en lui redorant son blason. Inchangée depuis sa dernière refonte, en 2001, cette berline compacte est toujours dans le coup, comme en témoignent les ventes au Québec.
Carrosserie
Sur le plan esthétique, la troisième génération s’est avérée une réussite: l’Elantra est l’une des plus belles de sa catégorie, sinon la plus belle. Élégante, cette berline se démarque de ses ternes concurrentes japonaises. Contrairement à celles-ci, l’Elantra possède ce soupçon d’originalité qui l’empêche de se fondre dans la masse. Les deux premières générations avaient droit à une version familiale, mais celle-ci a tiré sa révérence au profit d’une berline cinq portes munie d’un hayon arrière. Ce choix permet à l’Elantra de ratisser plus large, en allant chercher de plus jeunes acheteurs.
Habitacle
La présentation intérieure manque singulièrement d’éclat, et ce, en raison d’une planche de bord pour le moins terne. Mais la finition s’est améliorée de génération en génération : on le perçoit par la qualité des matériaux et de l’assemblage. On n’y est pas encore, mais on se rapproche de plus en plus des standards japonais. Côté confort, c’est tout à fait comparable : à l’avant comme à l’arrière, les sièges bien rembourrés procurent un bon support lombaire. S’ils offraient un meilleur maintien, ils seraient parfaits. L’accès à bord est facilité par la grande ouverture des portières. Les passagers bénéficient à l’arrière d’un très bon dégagement pour les jambes, mais pour la tête, c’est plus serré. L’un des points forts de l’habitacle est sa commodité, grâce à ses nombreux espaces de rangement. On retrouve de grands videpoches dans les portières, ainsi que deux autres, plus petits mais néanmoins pratiques, dans la console centrale. Celle-ci est par ailleurs munie d’un coffre s’ouvrant en deux sections. La banquette arrière s’incline, ce qui permet d’augmenter le volume de chargement du coffre, déjà généreux.
Mécanique
Le quatre cylindres de 2,0 litres de l’Elantra n’a jamais été reconnu pour sa frugalité. Afin de corriger le tir, on l’a doté, l’an dernier, du calage variable des soupapes. Du même coup, la puissance a gagné trois petits chevaux. Sur papier, cela en fait un des plus puissants de sa catégorie (138 chevaux), mais ses performances sont honnêtes, sans plus. Son architecture moderne n’a rien à envier aux quatre cylindres des japonaises, tout comme sa douceur et son raffinement. Cela permet à l’Elantra de supplanter la concurrence américaine, incapable – à l’exception de Ford avec la Focus – de construire un quatre cylindres convenable. Tant la boîte automatique que manuelle ont droit elles aussi à leur part de compliments: la première se marie très bien avec le moteur, tandis que la seconde brille par sa précision. On note également une amélioration du freinage, naguère l’une des lacunes de cette berline coréenne.
Comportement
Rien de très excitant, mais rien de décevant non plus : cette berline comblera ses occupants par sa douceur de roulement, comparable, encore une fois, à celle de n’importe quelle japonaise de cette catégorie. C’est un compliment, n’en doutez pas. La version GT risque cependant d’en décevoir quelques- uns, car elle n’a de sportif que le nom… Mieux chaussée que les autres versions, elle est cependant pénalisée par un comportement trop sage et une direction trop assistée. Et il y a cet immense volant qui serait plus approprié dans un autobus scolaire que dans une berline aux prétentions sportives.
Conclusion
Plus fiable et mieux construite que jamais, jolie comme tout et confortable, l’Elantra de troisième génération représente une sérieuse menace pour la concurrence américaine et japonaise. Plus raffinée que les compactes américaines et moins chère que la plupart des japonaises, elle possède de surcroît la meilleure garantie de base de l’industrie. Chose certaine, elle n’a pas volé sa popularité!
Forces
• Réussite esthétique • Habitacle fonctionnel • Mécanique compétente • Douceur de roulement • Fiabilité à la hausse • Garantie de base
Faiblesses
• Présentation intérieure terne • Version GT manque de piquant • Performances moyennes • Direction trop assistée • Volant trop grand
Nouveautés en 2005
•Aucun changement majeur
2e opinion Amyot Bachand
• Compacte fiable avec une bonne habitabilité, l’Elantra gagne du terrain. Si je lui reproche le manque de qualité de son freinage (sans système ABS), je la considère comme une routière bien honnête. Elle n’a pas de prétention sportive mais présente un équilibre satisfaisant allié à un confort raisonnable. La version GT offre une meilleure tenue de route et un peu plus de zeste. Mais la boîte manuelle reste perfectible : sa course est trop longue. Dans l’ensemble, vous pouvez compter sur une bonne petite compacte dont la qualité d’assemblage et de finition commence sérieusement à concurrencer les japonaises.