Un fourre-tout intelligent
Par Amyot Bachand
En créant l’Element, Honda vise les jeunes adultes de 25 à 35 ans, mais notre essai nous démontre que cette minifourgonnette convient tout autant aux baby-boomers qu’aux jeunes familles. Son secret : un habitacle fonctionnel et une taille raisonnable alliés à un groupe motopropulseur économique.
Carrosserie
Cette mini minifourgonnette se distingue par ses lignes inhabituelles accentuées par ses pare-chocs en plastique gris. Ce style cubique et osé risque de ne pas plaire à tous. Certains coloris atténuent l’effet, comme le bleu nocturne et le vert Galápagos, alors que l’orange « brunante » l’accentue. Ces pare-chocs et ces panneaux de carrosserie gris en matériau composite préviennent les éraflures causées par les poignées et les pédales de vélos et les skis appuyés contre l’Element. Les portes s’ouvrent grand; pour ce qui est des portes arrière, plus précisément, elles s’ouvrent à un angle de 90 degrés pour faciliter l’accès et le chargement. L’absence de pilier au centre (pilier B) constitue la nouvelle tendance des constructeurs. Grâce à l’utilisation de matériaux rigides et à l’ajout de longerons et de cadres renforcés, on parvient à assurer la même rigidité et le même degré de sécurité. En ce qui concerne le coffre, le hayon arrière divisé, conçu pour soutenir 200 kilos, vous donne accès à un volume de 691 litres dossiers relevés. De plus, la section cachant le pneu de secours s’enlève facilement et, grâce aux quatre pattes offertes en option, se transforme en table de pique-nique.
Habitacle
D’accès facile, l’habitacle constitue le point fort et la raison d’être de l’Element par sa simplicité, sa polyvalence et son entretien facile. L’habitacle fourmille de vide-poches et d’espaces permettant de ranger des disques compacts, des bouteilles de formats variées et une foule d’autres objets hétéroclites. Les sièges arrière, divisibles 50/50 et de poids acceptable, se relèvent et se rangent sur le côté en trois mouvements bien comptés grâce à un crochet mousqueton. On peut les enlever tout aussi simplement en effectuant un mouvement additionnel et les convertir en sièges de parterre. L’Element fournit alors un plancher apte à recevoir des vélos ou des panneaux de contreplaqué. On comprendra que cette habitabilité si pratique convient non seulement aux jeunes mais également aux moins jeunes, aux familles aux prises avec les poussettes et aux bricoleurs. Un thermoplastique offrant une finition en uréthane robuste recouvre le plancher de l’habitacle : on peut le balayer et l’essuyer avec un chiffon humide. L’Element ne peut asseoir que quatre personnes. Les sièges offrent un bon confort, mais leur soutien latéral demeure limité. Dans la version Y, le tissu de tous les sièges est imperméable à l’eau. Sur la route, l’effet des trous et des bosses est assez bien atténué, ce qui assure ainsi un bon confort aux occupants malgré un débattement court de la suspension. On pourra profiter de la chaîne audio grâce à une bonne insonorisation pour un véhicule de ce gabarit. D’ailleurs la chaîne audio de haute puissance de la version Y, comportant un amplificateur de 270 watts et un caisson de basse de 6,5 pouces, vous donnera tous les « boum-boum » désirés. Le siège du conducteur se règle en hauteur, comme le volant, permettant d’adopter une bonne position de conduite. L’instrumentation assez complète se niche dans trois cercles de style rétro faciles à lire et aux coloris agencés aux teintes de la carrosserie. Le levier de vitesses de la boîte de vitesses manuelle se manie aisément, de même que le sélecteur de vitesses de la boîte automatique. Comme chacun est placé au centre du tableau de bord, on profite d’un espace additionnel entre les deux sièges pour y déposer un sac ou passer à l’arrière. Les commandes de chauffage et de climatisation, de série dans tous les modèles, comportent de gros boutons et se manient facilement. Le volume de l’habitacle exige tout de même qu’on maintienne la vitesse de la soufflerie élevée quand on roule en ville ou au ralenti : Honda a choisi d’utiliser de grandes bouches d’aération pour atténuer le bruit.
Mécanique
L’Element hérite des composants éprouvés du CRV. Honda a toutefois amélioré l'efficacité de son 4-cylindres de 2,4 litres. Tout en satisfaisant déjà aux normes de pollution de 2005 de la Californie, ce moteur possède 160 chevaux et, surtout, 161 livres-pied de couple, ce qui assure de meilleures reprises à bas régime. Sa consommation de carburant devrait osciller aux environs de 10 ou 11 litres aux 100 kilomètres en utilisation combinée. Outre la boîte manuelle à 5 rapports de série, on peut se procurer une boîte automatique à 4 rapports en option. Les deux procurent des changements de rapports souples et efficaces. On peut également se procurer une version à quatre roues motrices, livrable avec une boîte automatique seulement.
Comportement
La visibilité à l’avant se révèle délicate. Avec l’absence d’un pilier B, on a dû élargir le pilier avant (A), ce qui a pour effet de créer un point mort lors des virages à gauche et aux intersections : il faut porter une attention particulière aux piétons et aux cyclistes qui surgissent de la droite. Quand vous relevez le dossier des sièges arrière, vous avez un angle mort complet du côté droit, comme dans un camion. L’Element n’a aucune prétention sportive. Sensible aux vents latéraux, il requiert les deux mains sur le volant au-delà des 110 km/h ou par grand vent. En version à deux roues motrices, les roues ont tendance à patiner à l’accélération. Les pneumatiques des roues de 16 pouces manquent d’adhérence. En courbe serrée, la version à traction a tendance à chasser de l’arrière. Le roulis est prononcé malgré les barres antiroulis. Nous avons préféré la conduite de la traction à celle de la version à quatre roues motrices (offerte seulement avec la boîte automatique cette année). À pleine charge, l’Element devrait présenter une meilleure stabilité. Au chapitre des accélérations, nous préférons nettement la boîte manuelle, car elle permet des dépassements de 80 à 120 km/h sous les 7 secondes avec la traction, alors que l’automatique nous a limités à 9 et 10 secondes, selon la version essayée. Le freinage est stable avec la version Y grâce aux quatre freins à disques, au système ABS et au r&e