Compétences accrues
Par Philippe Laguë
Deux facteurs principaux viennent expliquer la popularité du CR-V : l'engouement généralisé pour les utilitaires et l'affection indéfectible des Québécois pour les produits Honda. Lancé en 1997, ce petit utilitaire n'était cependant pas dépourvu d'irritants, corrigés quand on a introduit la seconde génération, il y a deux ans.
Carrosserie
Bien que les goûts ne se discutent pas, l'auteur de ces lignes considère le CR-V de seconde génération beaucoup mieux réussi au plan esthétique que son prédécesseur. Comme la plupart de ses rivaux, il ne se décline qu'en configuration à quatre portes.
Habitacle
En plus d'être plus pratique, l'habitacle a droit à une décoration moins terne, ce qui ne gâche rien. Quant à l'ergonomie, elle ne montre aucune faille, comme la finition.La position de conduite, exécrable dans le CR-V de première génération, a également été améliorée. L'inclinaison du volant vers la planche de bord est moindre, ce qui atténue la désagréable sensation de conduire un autobus. On souhaiterait toutefois la présence d'un repose-pied digne de ce nom, celui-ci n'étant pas suffisamment large.L'habitabilité est l’un des points forts de ce petit utilitaire. À l'arrière, le dégagement ne manque pas, tant pour la tête que pour les jambes, tandis que la banquette est munie d'appuie-tête qui se règlent et s'inclinent. Cette banquette peut également se rabattre. À l'avant, les sièges ont mérité des éloges bien sentis : ils sont fermes mais enveloppants, offrant ainsi un bon soutien. Quant au compartiment à bagages, il est plus logeable que dans la plupart des modèles concurrents.Depuis sa refonte, le CR-V est devenu le champion du rangement dans sa catégorie. On retrouve des vide-poches partout : dans les quatre portières, au-dessus de la boîte à gants, dans la partie centrale de la planche de bord… Et n'oublions pas le panneau amovible situé entre les deux baquets, avec porte-gobelet intégrés. Voilà qui sera apprécié des « traîneux » de mon espèce.Le tableau de bord, bien agencé et agréable à l'œil, mérite lui aussi une bonne note. On apprécie les trois mollettes rondes de la ventilation, bien situées et qui se manient fort bien. La seule ombre au tableau concerne l'emplacement discutable du sélecteur de vitesses de la boîte automatique, placé en position verticale dans la planche de bord. Certains aiment, d'autres pas (dont moi). Mentionnons également la qualité sonore de la chaîne stéréo, qui mérite la note de passage, sans plus.
Mécanique
Le système de transmission intégrale Honda porte le nom de Real Time AWD. Ce qui signifie qu'il ne s'agit pas d'une transmission intégrale permanente, mais plutôt réactive. En usage normal, la motricité se limite aux roues avant, mais elle se répartit aux 4 roues au besoin. Il y a donc un temps de réaction qui, aussi minime soit-il, limite les capacités du véhicule. Il est possible de s'aventurer hors route, comme nous avons pu le constater lors d'une excursion de pêche au Saguenay, mais il ne faut pas se montrer trop téméraire. Le CR-V n'est pas un véhicule tout terrain, mais bien une automobile à transmission intégrale déguisée en petit VUS. Un hybride, quoi.C'est toujours un 4-cylindres qui officie sous le capot, mais sa cylindrée est passée de 2 à 2,4 litres lors de la refonte. Le gain en puissance est de l'ordre de 13 chevaux, tandis que le couple demeure le même – sur papier, du moins. Encore une fois, notre périple sur les routes montagneuses de Charlevoix et du Saguenay nous a permis de constater le rendement plus que satisfaisant de ce moteur, qui n'a jamais peiné à la tâche. La boîte automatique s'y marie d'ailleurs très bien, même si une certaine lenteur persiste lors des changements de rapports.
Comportement
Les aptitudes du CR-V sur la route se situent à mi-chemin entre celles d'une automobile et celles d'un petit VUS. S'il s'agissait d'une automobile, on vous dirait que c'est un peu décevant; mais un véritable utilitaire ne saurait offrir un tel niveau de confort et une telle douceur de roulement. Pour l'agrément, on repassera, mais pour l'efficacité, c'est tout à fait convenable.
Conclusion
Plus que jamais, le CR-V mérite sa place de leader dans ce segment très concurrentiel. Spacieux, pratique et bien construit, il comble les besoins de la clientèle visée, tout en étant plus confortable, plus économique (et comment !) et moins polluant qu'un VUS traditionnel, en plus d'être un parangon de fiabilité. Que demander de plus ?
Forces
Un habitacle réussi sur tous les plans Des sièges confortables Un moteur bien adapté Une douceur de roulement appréciable Une fiabilité irréprochable
Faiblesses
Son repose-pied trop étroit Un sélecteur de vitesses ésotérique (boîte auto) Sa chaîne stéréo décevante Des capacités hors route limitées Une boîte automatique lente
Nouveautés
Aucun changement majeur
Benoit Charette 2e opinion
Dans la catégorie des utilitaires compacts qui n’iront jamais plus loin qu’une route de gravier mal entretenue, le CR-V occupe (sans faire de mauvais jeu de mots) le haut du pavé. Plus logeable que la majorité des véhicules de cette catégorie (Escape, RAV4, Vitara, Liberty), beaucoup plus énergique que l’anémique Mitsubishi Outlander et des années-lumière devant le Saturn VUE au chapitre de l’assemblage et de la finition, le CR-V possède tout ce qu’il faut dans les bonnes proportions. Une très bonne recette à laquelle on pourrait ajouter des lignes un peu plus inspirées pour donner un second souffle aux ventes. Je placerais le Hyundai Santa Fe comme bon deuxième dans cette catégorie.