Cinquantenaire
Benoit Charette
Présentée en janvier 1999 au Salon de Detroit sous forme d’étude, la nouvelle Thunderbird s’inspire de la première T-Bird apparue en 1954, aussi au Salon de Detroit. Elle a poursuivi sa carrière jusqu’en 1997, passant par tous les genres de carrosseries. De roadster deux places sportif, qui était à l’époque la réplique de Ford à la Corvette, elle est ensuite devenue un cabriolet quatre places, puis un coupé sans âme et sans rien de vraiment sportif. Au total, plus de 4,2 millions de T-Bird ont été vendues. Et cette légende qui devait quitter la route l’an dernier a eu droit a un sursis pour célébrer comme il se doit ses 50 ans.
Carrosserie
a ligne nettement inspirée du modèle original de 1954 – phares et feux arrière ronds, prise d’air sur le capot, calandre typique et hard top (en option) avec fenêtre ronde – ne subit aucun changement pour 2005. On trouve sur les ailes avant des chevrons exclusifs « 50e anniversaire » et on peut opter pour quelques nouvelles couleurs de carrosserie. Pour le reste, la voiture fétiche des Beach Boys et de bien des adolescents de cette époque n’a rien perdu de sa superbe.
Habitacle
L’intérieur qui, lors du lancement en 2002, avait emprunté beaucoup d’éléments à la Lincoln LS, a développé son propre style depuis, ce qui est une très bonne chose. Pour 2005, vous trouverez sur le tableau de bord à droite un emblème exclusif 50e anniversaire. En plus des cadrans à fond blanc cerclés de chrome, il y a aussi cette année de nouvelles appliques stylisées en aluminium aux portières et à la console avant ainsi que de nouveaux tons de cuir pour les sièges. Le volant avec commandes audio et régulateur de vitesse, la colonne de direction télescopique et inclinable et les sièges chauffants font toujours partie de l’équipement de série.
Mécanique
La T-Bird partage ses gènes avec la Jaguar S-Type et la Lincoln LS. Sous le capot de cette propulsion, un V8 3,9 litres de 280 chevaux, associé à une boîte automatique à cinq rapports. Pour ceux qui veulent un semblant de conduite sportive, vous pouvez obtenir en option une boîte à sélecteur bifonction baptisée Selectshift qui, comme la plupart de ces boîtes semi-automatiques, s’avère totalement inutile. La sonorité du moteur est soignée, histoire de rappeler le son du V8 de la T-Bird d’origine.
Comportement
Le plus grand défi de Ford était d’ajuster la suspension pour trouverun juste compromis. Considéré comme une sportive en pantoufles, ce coupé joue la carte du confort. Malgré une suspension très souple, la direction est prévisible et elle ne perd pas ses moyens même si on la brusque un peu. Mais la seule véritable manière de profiter de cette voiture est de faire une escapade à vitesse modérée sur une belle route de campagne un aprèsmidi de juillet. Le poids de 1700 kilos donne une impression de lourdeur générale qui vous ramène au milieu des années 1970, époque où les grosses voitures avaient tendance à tanguer sur la route si vous attaquiez une courbe avec un peu trop d’enthousiasme. Mais c’est là une grande partie du charme de la voiture.
Conclusion
Selon les responsables de Ford à Detroit, 2005 marque la fin de la production de la Thunderbird telle que nous la connaissons (on nous avait dit la même chose l’an dernier). Mais ce n’est pas nécessairement la fin. Ce concept qui vise un modèle très précis dans le temps ne peut avoir une très longue espérance de vie et les chiffres de vente qui ont rapidement chuté le démontrent. Mais Ford n’exclut pas l’idée de ramener la Thunderbird dans la gamme des produits quand le moment sera propice.
Forces
•La ligne classique •Un moteur puissant •Direction précise •Bon comportement routier
Faiblesses
•Boîte automatique paresseuse •Suspension molle •Boîte Selectshift inutile •Roulis assez important
Nouveautés en 2005
• Deux versions livrables : de luxe et haut de gamme, appliques d’aluminium aux portières et à la console centrale, emblème 50e anniversaire, nouvelles couleurs de carrosserie et de garniture intérieure
2e opinion Luc Gagné
• J’ai un faible pour les futures voitures de collection. Car, si la Thunderbird s’est avérée un échec commercial, il est clair qu’elle sera une voiture recherchée dans 25 ans… par les collectionneurs ! Ford a peut-être tenté de surfer sur la vague rétro trop tard. Heureusement, cette T-Bird n’a pas été une Edsel des temps modernes. Sa fiabilité mécanique est reconnue et elle présente des attributs désirables, comme son habitacle spacieux, son coffre qui reste utilisable même lorsque la capote est escamotée, les prestations de son V8 et le toit rigide optionnel inscrit au catalogue. Malheureusement, cette Ford n’affiche ni le panache ni le comportement routier d’une Audi TT ou d’une BMW Z4, toutes deux offertes au même prix.