Toujours la même recette
Par Éric Descarries
La petite camionnette Ranger, de Ford, est la plus vendue de sa catégorie en Amérique du Nord depuis 16 ans, selon son constructeur. N’y voyez-vous pas une bonne raison de ne pas la modifier… encore une fois ? C’est un peu la situation que nous vivons avec la Ranger de 2004. Mais alors, si la recette est bonne, pourquoi la changer ?
Carrosserie
Ne soyez pas étonné ! C’est la même bonne vieille Ranger qui nous revient encore une fois. Question de rafraîchir un peu son image, les concepteurs de Ford en ont redessiné la calandre et le capot. Ainsi, elle affiche un air encore un peu plus « macho ». La calandre reprend un peu le style des toutes nouvelles camionnettes de la Série F avec deux « narines » aux extrémités et une prise d’air centrale avec barres horizontales pour les versions à propulsion seulement et une grille en nid d’abeille pour les versions à quatre roues motrices. Le bouclier sous le pare-chocs a été revu. La Ranger est offerte avec la cabine régulière ou SuperCab à deux portes et deux battants donnant accès aux places arrière. Parmi les finitions, on retrouve la XL de base, la populaire Edge, la XLT plus luxueuse, la Tremor avec chaîne stéréo très performante et la FX4 plutôt sportive. On peut se procurer la caisse de six pieds avec les flancs unis Styleside ou avec les ailes bombées Flareside. La grande caisse de six pieds livrable avec la cabine régulière ne vient qu’avec les flancs plats.
Habitacle
Encore une fois, les changements ne sont pas très évidents en 2004 pour ce qui est de l’intérieur. On y notera un nouveau volant redessiné et, surtout, une instrumentation révisée. La sellerie de tissu a également été améliorée. Deux ou trois personnes peuvent prendre place à bord d’une Ranger régulière, deux de plus à l’arrière d’une SuperCab. La version Tremor sera livrable avec une chaîne audio Pioneer de 510 watts qui comporte un gros caisson de basse à l’arrière ! La finition y est impeccable, mais le choix des matériaux nous rappelle qu’il s’agit d’une camionnette, d’un utilitaire. Cette année, les baquets d’avant comportent des appuie-tête intégrés plus élevés.
Mécanique
Du côté de la mécanique, il y a peu de surprises, puisque Ford l’a reconduite quasi intégralement. Le petit 4-cylindres de 2,3 litres développant 143 chevaux peut sembler intéressant en termes de consommation de carburant, mais le V6 de 3 litres d’une puissance de 154 chevaux lui est supérieur sans être beaucoup plus énergivore. Le V6 de 4 litres affiche une puissance plus imposante (207 chevaux), mais on est pénalisé à la pompe à essence. Cependant, il permet de tirer des roulottes plus impressionnantes. Il est un peu rugueux, mais il fait très bien le travail. Tous ces moteurs sont livrables avec la boîte de vitesses manuelle ou automatique à 5 rapports. De base, toutes les Ranger sont à propulsion. La motricité aux quatre roues, offerte en option, n’est livrable que sur les modèles dotés d’un moteur V6. La direction est à crémaillère, et le freinage utilise des disques à l’avant et des tambours à l’arrière ainsi que l’antiblocage. La suspension avant indépendante est à ressorts hélicoïdaux sur les versions à propulsion, mais comporte des barres de torsion sur les 4 x 4. À l’arrière, le pont rigide est monté sur des ressorts à lames.
Comportement
Évidemment, une Ranger, ce n’est pas une sportive. Si l’on en respecte les limites, on se retrouvera au volant d’un véhicule confortable et prévisible sur les routes les plus courantes. Les versions à quatre roues motrices ont une suspension beaucoup plus ferme qui peut causer des rebondissements impressionnants sur mauvais revêtement. En termes de performance, le V6 le plus puissant peut surprendre avec des accélérations franches et des reprises étonnantes. Cependant, le V6 de 3 litres suffit bien juste à la tâche. Mais le 4-cylindres n’est pas des plus nerveux ni des plus forts. En hiver, il devient presque nécessaire d’utiliser la fonction 4 x 4 si le véhicule en est équipé (une fonction facile à activer grâce à un bouton rotatif au tableau de bord) à moins d’avoir choisi des pneus d’hiver de grande qualité.
Conclusion
Il faudra bien réviser la Ranger un jour… si la concurrence devient plus menaçante. Ce qui ne semble pas être le cas pour le moment. Alors, il faut s’attendre à vivre avec cette Ranger jusqu’en 2007 ou presque. Qu’importe, les consommateurs l’aiment toujours. Ce n’est pas pour rien qu’elle est au sommet des ventes des minicamionnettes.
Forces
Sa bonne réputation Son moteur V6 de 4 litres à la hauteur Des performances acceptables
Faiblesses
Des lignes de plus en plus vieillottes Un moteur V6 de 4 litres un peu rugueux La suspension des 4 x 4 très sèche
Nouveautés pour 2004
Une calandre redessinée Le capot relevé Un nouveau bouclier avant
Benoit Charette 2e opinion
La Ranger se démarque de l’univers des petites camionnettes par le nombre impressionnant de versions et de combinaisons offertes. De sa forme la plus utilitaire à la plus extravagante, la Ranger peut à la fois servir de véhicule de ferme ou de camionnette pour les sports extrêmes. Le choix de mécanique laisse aussi beaucoup de latitude aux acheteurs. Côté sécurité, on retrouve les exigences de conception des berlines classiques, depuis le châssis et la carrosserie qui absorbent les chocs, les coussins de sécurité gonflables, les ceintures avec prétensionneur et les sièges antiglissement. Les sièges, plus confortables, permettent les longs séjours derrière le volant sans infliger trop de fatigue, et la qualité de la finition de l’habitacle est à la hausse.