Toujours devant
Benoit Charette
L’Explorer fut à l’origine de l’engouement des automobilistes pour les véhicules utilitaires dans les années 1990. Et malgré les récents parfums de scandale et la mauvaise presse qui a suivi, rien n’a altéré sa domination dans ce segment de marché. Un heureux mélange de choix, de prix et d’excellentes facilités de paiement est aussi en partie responsable de cet état de choses.
Carrosserie
Les dernières retouches remontent à 2002 ; depuis, rien ou très peu, et rien de plus pour 2005. Notons simplement que le modèle Sport Trac est maintenant offert avec un toit ouvrant en verre pour le modèle XLT et qu’on profite de deux nouvelles couleurs de carrosserie : rouge vif et roche sombre. Pour le reste, l’Explorer conserve la même silhouette sympathique.
Habitacle
Plusieurs éléments dans le dessin de l’espace habitable constituent de sérieux irritants. D’abord, il faut littéralement grimper à bord, un geste qui devient agaçant si vous devez monter et descendre plusieurs fois par jour. Ensuite, l’ergonomie n’obtient pas la note de passage. La majorité des commandes sont situées à bout de bras quand elles ne sont pas carrément introuvables comme la commande de sièges chauffants, dissimulée sur le côté du coussin. À l’intérieur, les occupants disposent de peu de place si on compare l’Explorer avec les plus récents utilitaires de même catégorie sur le marché. Notons tout de même que les matériaux utilisés sont de bonne facture (à l’exception du similibois) et que Ford a été le premier à offrir un pédalier ajustable électrique, une bénédiction pour les gens de plus petite taille. Vous pouvez obtenir une troisième banquette en option si vous privilégiez le transport de personnes au détriment de la marchandise.
Mécanique
Pas de changement pour 2005: le V6 de 4,0 litres offre toujours 210 chevaux et le V8 de 4,6 litres, pour un léger supplément, ajoute 29 autres chevaux. La seule transmission est une automatique à cinq rapports. Selon la configuration du véhicule, vous pouvez remorquer de 907 kilos (en version de base) à 3175 kilos avec le groupe remorquage. Au Canada, tous les modèles sont livrés uniquement avec quatre roues motrices (nos voisins du Sud peuvent aussi opter pour une version deux roues motrices). Le rouage quatre roues motrices Control Trac offre un mode 4RM automatique et des modes 4RM mécaniques avec rapports courts ou longs pour le travail ou le tout-terrain. Le mode automatique profite de commandes électroniques qui répartissent le couple aux roues ayant le plus d’adhérence. De plus, cette année, le système de contrôle de stabilité AdvanceTrac doublé d’un antiroulis est offert en équipement de série dans tous les modèles.
Comportement
Votre indice de plaisir derrière le volant est étroitement lié aux modèles essayés. Avec le V6, vous aurez l’impression de vous trouver au volant d’une fourgonnette. Le moteur est paresseux et un peu rugueux, la direction ressemble à un lendemain de veille. Le modèle V8 est le plus agréable à conduire, avec un moteur plus vivant. Il est aussi beaucoup plus véloce et peut faire un sprint de 0 à 100 km/h en moins de 10 secondes. Le confort de roulement, même avec une suspension indépendante à l’arrière, obtient tout juste la note de passage. La présence de son châssis de camion se fait encore sentir, spécialement sur les routes déformées. Ford devra penser à adopter un châssis monocoque un jour ou l’autre.
Conclusion
Il y a deux directions à prendre si vous envisagez l’achat d’un Explorer. La version de base (XLS) avec moteur V6 offre un bon rapport rendement-prix. Et si pour vous le prix n’est pas aussi important, alors dirigez-vous vers le modèle Limited qui, pour près de 50 000 $, comblera toutes vos attentes.
Forces
• Beaucoup d’éléments de sécurité • Moteur V8 à privilégier • Format pratique • Bon comportement
Faiblesses
• Ergonomie de l’habitacle à repenser • Certaines commandes mal situées • Confort moyen des sièges
Nouveautés en 2005
•Version NBX discontinuée, système AdvanceTrac avec contrôle de stabilité antiretournement de série, système d’alarme antivol discontinué, système audio avec lecteur MP3 optionnel, nouveau porte-bagages de toit, nouvelles couleurs de carrosserie
2e opinion Jean-Pierre Bouchard
• Malgré une forte concurrence, l’utilitaire sport intermédiaire du constructeur à l’ovale bleu continue de tirer son épingle du jeu. Propulsé par le moteur V6 de 4,0 litres, c’est bien. Animé par le moteur V8 de 4,6 litres, c’est encore mieux. Car ce moteur est moins grognon, plus performant et mieux adapté pour déplacer la masse avec aisance et tracter de lourdes charges. Et en plus, pas beaucoup plus énergivore que le V6. L’Explorer propose un habitacle spacieux, confortable et bien aménagé, ainsi qu’un comportement routier des plus honnêtes. La génération d’aujourd’hui a pratiquement réussi à gommer les traces de son passé. Bravo ! Et même si l’Explorer est l’un des véhicules idéals pour accumuler des Petro-points, reste qu’il transpire le sérieux sur le plan de la solidité de la construction.