L’échappée belle
Par Hugues Gonnot
Quand Ford a voulu étendre sa gamme d’utilitaires sport vers le bas et ainsi aller concurrencer des marques asiatiques déjà bien installées dans ce segment, elle s’est logiquement tournée vers Mazda. Il en a résulté l’Escape et le Tribute. Réglons tout de suite le problème du choix entre les deux : c’est l’esthétique et les conditions que vous fera votre concessionnaire qui influenceront le choix, car les deux modèles ont des prestations et des prix très similaires. Une chose est sûre : l’influence de Mazda a eu du bon.
Carrosserie
Viril sans être trop macho, l’Escape s’intègre bien dans la gamme Ford malgré ses origines semi-asiatiques. La visibilité arrière n’est pas son fort, sauf si l’on bénéficie du sonar de recul de la version Limited (au demeurant très efficace). La contenance du coffre est dans la moyenne supérieure de la catégorie.
Habitacle
C’est véritablement à ce chapitre que l’on sent l’influence Mazda : voici un habitacle ou l’on se sent bien. Les plastiques sont d’une qualité acceptable (il faut se rappeler qu’en 2001, ce n’était pas l’un des points forts de Ford qui, heureusement, a fait des progrès depuis). L’ergonomie est excellente et les espaces de rangement sont un point fort, surtout l’énorme console centrale. Les sièges avant sont confortables, mais manquent un peu de soutien latéral. À l’arrière, la banquette est trop plate, mais le dossier est inclinable, ce qui peut améliorer le confort. L’espace est suffisant pour les jambes et la tête. Côté influence Ford, on retrouve une excellente chaîne audio.Le niveau d’équipement des versions XLS (confort électrique, lecteur CD, climatisation – sauf la XLS Zetec) et XLT (régulateur de vitesse, antibrouillards, ABS) passe de bon à excellent dans le cas de la version Limited, certes un peu plus chère que ses concurrentes (cuir, sonar de stationnement, chaîne audio avec changeur de CD, toit ouvrant électrique).
Mécanique
Commençons par la mauvaise nouvelle : le 4-cylindres est absolument à éviter, car il ne suffit simplement pas à la tâche. De plus, il est accouplé de série à une boîte manuelle exécrable, ce qui laisse donc encore le chemin libre aux Toyota RAV4 et Honda CR-V dans le segment des 4-cylindres. À l’opposé, le V6 est un des atouts du modèle : souple et à son aise malgré le poids de l’engin, il forme un duo très agréable au quotidien avec la boîte automatique à quatre rapports. Cette boîte possède une commande plaisante et un étagement bien adapté. Seul défaut : sa consommation de carburant est trop élevée. La transmission intégrale n’est pas offerte avec le 4-cylindres et est obligatoire avec les versions XLT et Limited (il est, par contre, possible de se procurer un XLS V6 deux roues motrices, une version relativement rare au Québec, certainement).
Comportement
C’est à ce chapitre que l’on attend un utilitaire sport au tournant (c’est le cas de le dire !). L’Escape s’avère une bonne surprise : le compromis entre le confort et la tenue de route ne sacrifie ni l’un ni l’autre : la prise de roulis est limitée, les irrégularités sont abordées sans faire de sauts et la direction s’avère idéale sur la route sans pour autant être trop lourde en manœuvres. Évidemment, l’Escape n’est pas un vrai 4X4 et ses aptitudes hors route sont limitées, mais restent suffisantes pour la majorité des utilisateurs.
Conclusion
L’Escape est l’exemple d’une collaboration réussie entre deux marques. Certes, dans sa version 4 cylindres, il est simplement à déconseiller : moteur et transmission ne sont pas à la hauteur des concurrentes asiatiques. Par contre, la version V6 est à considérer : elle offre un habitacle agréable et une conduite plaisante au quotidien. Si seulement elle pouvait consommer moins, elle deviendrait quasiment incontournable.
Forces
Version V6 homogène Tenue de route saine Habitacle agréable
Faiblesses
4-cylindres à oublier Banquette arrière
Nadine Filion 2e opinion
Même s’il se classe dans la catégorie des utilitaires compacts, le Ford Escape dispose d’un intérieur plus vaste et plus spacieux que la norme. Amenez-en, du bagage ! À son bord, on profite d’une position de conduite élevée et d’une très bonne visibilité. La suspension est souple, et le comportement sur la route tient plus de la voiture que du camion. Le moteur à 4 cylindres développe une puissance un peu juste, mais c’est le prix à payer pour obtenir un utilitaire qui se vend sous les 25 000 $. Pour profiter d’un peu plus de puissance, il faut se rabattre sur le V6. Le système à 4 roues motrices, sans mode « 4LO » ne mène pas très loin dans les sentiers boueux, mais il fait du bon boulot en tempête hivernale. Outre le levier de vitesses situé sur la colonne de direction – et qui se laisse trop souvent prendre pour la commande des essuie-glaces –, il y a bien peu à redire sur le Ford Escape.