Sprechen zie Sprinter ?
P a s c a l B o i s s é
Dodge nous avait promis, l’an dernier, de révolutionner le marché des fourgons avec l’introduction du Sprinter. Mais le constructeur n’a pas pu fournir à la demande, car seulement quelques milliers de modèles 2004 ont pu traverser l’Atlantique, en provenance des usines de Mercedes, à Düsseldorf, en Allemagne, où ils sont assemblés.
Carrosserie
Au premier coup d’oeil, on devine que le Sprinter est d’origine européenne: sa silhouette carrée et ses flancs plats peuvent faire penser à l’EuroVan que Volkswagen importait ici jadis. Le Sprinter est vendu en version cargo, avec deux places à l’avant et des parois en tôle, ou encore avec un habitacle multiplace vitré et complètement aménagé. Là où il se distingue, c’est par la disponibilité de versions avec un toit surélevé, à l’intérieur desquelles on peut se tenir debout. Ajoutez à cela des portes arrière pleine hauteur, que des pentures très bien conçues permettent de rabattre sur les flancs du camion, et vous obtenez un véhicule offrant une aisance d’accès inégalée. Vous pouvez donc grimper à bord sans devoir vous recroqueviller. Le Dodge Sprinter peut adopter trois empattements différents et, selon la hauteur du toit, le volume intérieur peut passer de 7000 litres à 13 400 litres. Le plancher de chargement est parfaitement plat, ainsi que les parois latérales qui sont pratiquement verticales, ce qui facilite l’aménagement de l’intérieur.
Habitacle
Le poste de conduite trahit instantanément les origines Mercedes du Sprinter, tant par la qualité des matériaux que par le soin apporté à l’ergonomie. Inutile de préciser que les versions à cabine vitrée offrent une excellente visibilité.
Mécanique
Le choix est plutôt limité sur le plan de la mécanique : un seul moteur est offert, un turbodiesel de 2,7 litres de 154 chevaux offrant 243 livres-pied de couple. Ce moteur se combine à une boîte automatique à cinq rapports, pilotée électroniquement, qui propose le système TouchShift permettant au conducteur de passer les rapports manuellement, en mode séquentiel. Ce groupe motopropulseur a, de toute évidence, été conçu avec l’économie d’utilisation et la frugalité en ligne de mire. La consommation se tient sous les 11 litres aux 100 km et l’autonomie est impressionnante : près de 900 km avec le réservoir de 100 litres. Le poids total autorisé en charge est de 3880 kilos (8550 livres) avec la version 2500 et de 4530 kilos (9990 livres) avec la version 3500.
Comportement
À cause de sa forme de boîte carrée, le Sprinter est très sensible au vent latéral, surtout avec son toit surélevé. Malgré une batterie de programmes électroniques d’aide à la conduite, les lois de l’aérodynamique sont implacables. Les « pilotes » d’une compagnie de messagerie bien connue l’ont appris à leurs dépens : beaucoup de tôle froissée et quelques coussins déployés pour conclure qu’un Sprinter n’est pas une F1. Cela dit, lorsqu’il est conduit normalement, à des vitesses civilisées, ce véhicule se comporte presque comme une voiture, grâce à sa suspension indépendante à l’avant et à sa direction à crémaillère précise. En ville, son diamètre de braquage réduit constitue vraiment un atout.
Conclusion
La sophistication européenne, ça se paye, et ceux qui sont habitués à acheter des fourgons américains seront pris de vertige en voyant le prix affiché. D’autres, qui ne jurent que par un bon gros V8, resteront de marbre devant les attraits d’un moteur diesel à cinq cylindres. Il n’en reste pas moins que, depuis des décennies, les Européens se voient offrir des fourgons plus pratiques, plus modulables et plus efficaces que tout ce à quoi Detroit nous a habitués. Pour ceux qui sont prêts à payer ce prix, le Sprinter offre des qualités intéressantes et uniques qui le démarquent de tous ses concurrents. Reste maintenant à Dodge à démontrer qu’il saura répondre efficacement à la demande.
Forces
• Moteur frugal • Autonomie importante • Hauteur des portes et du toit
Faiblesses
• Sensibilité au vent latéral • Prix élevé
Nouveautés en 2005
• Aucun changement majeur
2e opinion Luc Gagné
• Oubliez les fourgons de conception américaine traditionnelle. Le Mercedes-Benz Sprinter… oups ! Freightliner Sprinter… re-oups ! Dodge Sprinter (s’cusez !) fait preuve d’innovation dans un créneau où la banalité semblait de rigueur. Qu’il suffise de mentionner que ce véhicule agréable à conduire (et confortable) dispose d’un moteur diesel avare en carburant, qu’il se révèle très maniable grâce à sa servodirection au diamètre de braquage réduit, qu’il profite d’un toit surélevé permettant à des personnes de 1,80 m (6 pieds) de marcher à bord sans devoir se plier en quatre, qu’il affiche des parois intérieures presque verticales facilitant l’installation d’équipement de rangement et que ses portes arrière ne gênent jamais puisqu’elles pivotent sur 270 degrés. Le hic, c’est sa diffusion limitée, un handicap qui se résorbera à mesure que le Sprinter prendra sa place sur le marché local.