Défi à relever
Daniel Rufiange
La Charger entame déjà sa cinquième année sur le marché, et, bien que l’offre soit toujours intéressante, cette voiture occupe maintenant l’arrière-scène derrière les Dodge Challenger, Ford Mustang et Chevrolet Camaro en termes de Muscle Car. Cependant, Dodge n’aura pas à faire table rase pour lui redonner du tonus; les bases de cette voiture sont excellentes et de petits réglages suffiront à la repositionner adéquatement.
Carrosserie
La Charger possède certes l’un des faciès les plus intimidants de l’industrie. Qu’on aime ou pas la signature des calandres Dodge, utilisée tous azimuts, force est d’admettre qu’elle renforce l’image de la marque. Quant au profil, mon œil accroche où se situe le rehaussement des lignes au seuil du pilier C; sans mentionner la visibilité aux trois quarts arrière qui en prend pour son rhume au volant.
Ce qui demeure intéressant du côté de la Charger, c’est le choix de configuration; pas moins de quatre livrées sont offertes dont deux en version intégrale, soit les SXT et R/T. Toutes s’accompagnent de caractéristiques esthétiques et mécaniques qui les distinguent – quatre moteurs, trois dimensions de jantes, déflecteur arrière, etc.
Habitacle
En ce qui me concerne, trois éléments sont à retenir. Primo, la Charger ne discrimine pas les petites personnes ni les personnes fortes; l’espace à bord est très généreux. Secundo, la qualité des matériaux est toujours, chez Chrysler, à la limite de l’acceptable; certains sont à la hauteur, d’autres non; on sent des efforts, mais il faudra donner un sérieux coup de barre pour se mettre à niveau. Tertio, le degré de confort est franchement surprenant. Cela se sent sur la route, de toute évidence, mais également dans les petites attentions comme le confort des baquets, l’insonorisation et l’équipement offert.
Mécanique
Pas moins de quatre moteurs peuvent être visés sur le châssis de la Charger. Si la poussée du V8 de 6,1 litres de la version SRT8 agit sur votre pilosité, il faut comprendre que cette mécanique est inutile au quotidien. Le même commentaire s’applique au moteur qui équipe la version de base. Le V6 de 2,7 litres, qui développe 178 chevaux, serait intéressant dans une Caliber, mais il est nettement insuffisant pour déplacer la masse de la Charger; c’est lui en demander un peu trop, trop souvent. Reste donc les moteurs des versions SXT et R/T, un V6 de 3,5 litres de 250 chevaux ainsi qu’un V8 de 5,7 litres de 370 chevaux; entre les deux, et considérant l’avenir incertain du prix du carburant, le V6 demeure le choix logique, surtout qu’il se montre très compétent. Des boîtes de vitesses automatiques à 5 rapports avec mode manuel et à 4 rapports assurent la transmission de la puissance aux roues. De grâce, optez pour une version offrant une boîte à 5 rapports.
Comportement
Peu importe le moteur choisi, une constance demeure; la douceur de roulement de cette berline est surprenante et appréciable. On s’en étonne d’ailleurs, jusqu’à ce qu’on se rappelle qu’on profite du châssis de l’ancienne Classe E de Mercedes-Benz, élégant rappel d’une récente mais déjà lointaine alliance Detroit-Stuttgart. La tenue de cap à donc un petit je-ne-sais-quoi qui nous colle un sourire aux lèvres. Bien sûr, l’expérience au volant varie selon l’engin qui répond aux sollicitations de notre pied droit. Si les V8 nous font sourire en accélération, particulièrement celui de la version SRT8, on pleure en réalisant le rapprochement des visites à la pompe; difficile de tenir la consommation moyenne sous les 14 litres aux 100 kilomètres. Reste le V6 de 3,5 litres, offert de série sur les versions SXT et en option sur la variante SE.
Conclusion
Quel est l’avenir de la Charger avec la Challenger dans le décor ? Pourquoi payer pour une version SRT8 de la Charger alors que la cousine, bien plus seyante, se détaille au même prix ? Dodge doit repositionner sa Charger et modifier l’offre afin de combler des trous. Pour l’instant, difficile pour la Charger de se démarquer.
Points forts
– Douceur de roulement
– Version SRT8 enivrante
– Faciès imposant
– Versions à quatre roues motrices offertes
Points faibles
– Consommation de l’ensemble des moteurs
– Assemblage et finition intérieure perfectibles
– Manque de panache face à la Challenger