Elle tient le coup avec prestance !
Par Éric Descarries
La Chrysler Concorde nous revient sans grands changements pour 2004 alors que cette grande berline représente le porte-étendard de la marque au pays. En fait, seule la 300M peut la dépasser à ce niveau, mais elle est plutôt considérée comme une berline sportive. Toujours construite en Ontario, cette grande voiture à traction ne voit que de nouvelles couleurs ajoutées à son catalogue pour l’année qui vient.
Carrosserie
Toujours basée sur la vénérable plateforme LH qui met de l’avant le principe de la cabine avancée, la plus récente Concorde est proposée en trois versions : la LX de base, la LXi plus luxueuse et la très luxueuse Limited qui, elle, remplace l’ancienne LHS. Son avant est très reconnaissable à son énorme calandre basse d’allure un peu rétro, alors que son arrière allongé offre un coffre très spacieux. Évidemment, avec son toit très profilé, la Concorde affiche un coefficient de traînée de seulement 0,288 qui tient plus de l’avion que de l’auto. On ne note aucun bruit aérodynamique sur la route, ou presque.
Mécanique
On retrouve trois moteurs V6 au catalogue : le 2,7-litres de base qui, avec ses 200 chevaux, réussit à déplacer la Concorde LX avec souplesse. Pour la LXi, le V6 de 3,5 litres de 232 chevaux semble, en général, légèrement plus à l’aise dans cette grande caisse. Enfin, la Limited a droit au même V6 de 3,5 litres qui anime la 300M avec ses 250 chevaux. La différence est un peu difficile à percevoir, mais on sent que ce moteur est plus à l’aise dans cette grande voiture. La seule boîte de vitesses offerte est l’automatique à 4 rapports. La suspension est indépendante aux quatre roues, comme c’est le cas de toutes les berlines Chrysler.
Habitacle
Comme la Concorde est une grande voiture à l’américaine, son habitacle est des plus vastes. On y trouve un tableau de bord affichant une très belle finition avec quelques touches de bois placées avec goût. Une partie du volant est également en bois dans la version Limited. L’instrumentation est complète et facilement lisible grâce à ses cadrans ronds à fond blanc et à caractères noirs. Les sièges avant sont des baquets séparés par une console discrète dans laquelle est installé le levier de changement de vitesses. Il y a également une grande boîte à gants à droite. C’est à l’arrière qu’on jouit d’un incroyable espace pour les passagers. L’accès y est un peu difficile car on doit baisser la tête pour éviter la ligne fuyante du toit, mais une fois assis, les passagers ont autant d’espace pour les jambes que nécessaire.
Comportement
La Concorde est un excellent véhicule pour voyager. Sa suspension un peu souple est bien adaptée aux grandes autoroutes d’Amérique du Nord. Malgré tout, la Concorde conserve une certaine prestance sur les routes les plus sinueuses même si ses pneus d’origine ne sont pas toujours à la hauteur de la situation. Les accélérations sont bonnes, sans plus, mais les reprises se font plus rassurantes. Ce qui manque le plus, c’est un meilleur soutien latéral des sièges avant. Mais après tout, la Concorde n’est pas une sportive. Et son encombrement n’en fait pas un véhicule agile en situation urbaine.
Conclusion
Regardez-la bien cette Concorde car elle vit ses derniers jours. Déjà, sa remplaçante tourne sur les circuits de la piste d’essai de Chrysler à Chelsea, au Michigan. D’allure plus carrée, la prochaine grande Chrysler retrouvera certains atouts du passé dont la possibilité d’un V8 et la propulsion. Ce sera pour 2005 ?
Forces
De belles lignes modernes Un grand habitacle généreux Un comportement sur la route étonnant
Faiblesses
Sa direction plus ou moins précise Le seuil du coffre élevé Le moteur de base un peu poussif
Nouveautés pour 2004
De nouvelles couleurs extérieures
Benoit Charette 2e opinion
Selon les plus récents renseignements, la famille de voitures LH comme nous la connaissons depuis 1993 tirera bientôt sa révérence. Victime d’un design difficile à faire évoluer et maintenant mariée de force à Mercedes-Benz, la prochaine génération de ces voitures reviendra aux valeurs du passé. Plateforme Mercedes, propulsion et V8 à l’avant. Pour ceux qui ont la nostalgie du concept de la cabine avancée, je vous conseille d’en profiter cette année, car l’an prochain, il sera peut-être trop tard. Souhaitons seulement à Chrysler qu’elle aura plus de chance avec la prochaine génération de véhicules, car la génération actuelle a été à bien des égards sous-estimée.