Pourquoi ?
Par Daniel Rufiange
Le TrailBlazer roule sa bosse depuis 2002; j'ajouterais même qu'il traîne de la patte depuis quelques années déjà. Cet utilitaire de taille intermédiaire arrive à la croisée des chemins. Est-ce que GM doit le remodeler pour le mettre à niveau où doit-elle sortir la hache et rendre service à tout le monde en le mettant au rancart ? Avec des chiffres de ventes qui périclitent au gré des spéculations sur les prix du carburant, la question n'est pas de savoir si ce véhicule doit disparaître, mais bien de savoir quand ? À moins que GM nous sorte un lapin de son chapeau et lui donner une seconde vie, l'avenir du TrailBlazer ne s'annonce pas rose.
Carrosserie
Demeurées pratiquement inchangées depuis son lancement, les lignes du TrailBlazer ont pris un coup de vieux, surtout à l'arrière. L'avant a été bien rafraîchi au fil des années, mais les feux arrière, tout boursoufflés, semblent avoir été acheté à rabais dans un bazar. Des deux versions offertes, LT ou SS, la dernière est celle qui possède la plus belle gueule. Autrement, le TrailBlazer a une allure plus anonyme. D'ailleurs, sur le site de GM Canada, on retrouve plus de photo de la version SS.
Habitacle
L'atout principal du TrailBlazer, c'est l'espace intérieur qu'il offre à ses occupants. Avec sept vraies places, il répond aux besoins particuliers des rares familles nombreuses. Cependant, la présentation intérieure se révèle très décevante. On a l'impression de prendre place devant un tableau de bord sorti directement des années 90 avec un design qui rappelle tristement les planches des Pontiac Grand Am et Grand Prix. Heureusement, le millésime actuel profite de toutes les commodités pour assurer votre confort. Attention cependant : il existe deux configurations du modèle LT – LT1 et LT3 -, la seconde étant, bien sûr, plus garnie en équipements mais aussi plus onéreuse. À l'arrière, on accède facilement à la deuxième banquette, alors que quelques entourloupettes sont nécessaires pour se rendre à la troisième, amplement spacieuse.
Mécanique
Deux mécaniques peuvent être boulonnées à l'avant du TrailBlazer. Les modèles LT comptent de série sur un L6 de 4,2 litres de 285 chevaux. La puissance de ce moteur est suffisante pour traîner les 2052 kilos du mastodonte, à moins que vous ne passiez vos fins de semaine au chalet et qu'un bateau ne soit en permanence attaché à l'arrière. Le V8 de 5,3 litres a été retiré de la circulation pour 2009. Si vous désirez un V8 votre seul choix est d’y aller pour la version SS. Son moteur de 6 litres et 390 chevaux ne fait pas dans la dentelle. Il y a toutefois deux inconvénients : il faut avoir les 52 655 billets verts nécessaires à son acquisition et un très solide budget pour nourrir la bête. Les deux moteurs mentionnés se jumellent à une boîte automatique à 4 rapports, efficace mais pas très moderne. Un moteur diesel pourrait redonner vie à ce véhicule; et il s'agit d'une technologie que possède déjà GM: un peu de volonté et on y serait presque.
Comportement
À moins d'avoir des ressources financières inépuisables et d'opter pour la version SS – chère et énergivore – les acheteurs, pour la plupart, devront se rabattre sur le comportement moelleux des autres versions. Le confort n'est pas remis en question ici car peu importe la route, on a l'impression de profiter d'un cousin d'air sous nos pneus. Cependant, toute manœuvre incisive pourrait provoquer un chavirement du paquebot tellement on a l'impression de voguer sur une mer houleuse.
Conclusion
Si vous songez à faire l'achat de ce véhicule, c'est que le prix du carburant ne vous effraie pas. Dans ce cas, un coup d'œil du côté de la concurrence vous fera réaliser la désuétude du TrailBlazer qui déjà, en 2002, n'avait pas réinventé la roue. Il est temps pour GM de passer à autre chose, que ce soit une refonte intelligente du modèle ou sa disparition complète.
Deuxième avis : Benoit Charette
Connaissez-vous bien des gens qui cuisinent encore avec un Hibachi. Pourtant, dans les années 70, tout le monde achetait ses briquettes de charbon de bois et préparait son BBQ sur un Hibachi. Un jour est arrivé le BBQ au gaz, ce qui a sonné la fin de l'époque du charbon de bois. Le TrailBlazer est le « Hibachi » des camions qui représente une approche d'une autre époque. Les multisegments, comme le Traverse, sont plus modernes, plus logeables, plus agréables à conduire, plus performants et moins gourmands que ces gros camions préhistoriques construits sur un châssis à longerons mou et vacillant. Bref, on se demande un peu beaucoup pourquoi GM n'a pas encore « tiré la plogue » sur ces modèles qui ne sont plus dans le coup.