Dédoublement de personnalité
Hugues Gonnot
Déjà, avancer que la Malibu puisse avoir de la personnalité représente un immense progrès par rapport à l’ancienne génération. Mais cela ne s’arrête pas là puisque grâce à la version cinq portes Maxx, elle en possède maintenant deux.
Carrosserie
Ce dédoublement est visible de l’extérieur. Commençons par la berline. De trois quarts arrière, c’est pas mal. De profil, c’est déjà moins bien à cause d’une ceinture de caisse haute qui rend la voiture massive. Vu de l’avant, c’est raté. Enlevez cette barre ridicule (ça va sur les camions, mais pas sur les berlines !) et mettez des phares plus fins. C’est encore plus flagrant dans le cas de la Maxx, qui possède des lignes fortes à l’arrière et dont l’équilibre est rompu par cette face avant qui semble n’avoir aucun rapport.
Habitacle
Sans être particulièrement flatteurs, les matériaux sont de bonne qualité (sauf certains plastiques sur la console qui font trop caoutchouteux) et l’assemblage n’attire aucune critique. L’ajustement du pédalier et de la colonne de direction (hauteur et profondeur), offerts même dans le modèle de base, permettent de trouver facilement une position de conduite idéale. Les sièges offrent un bon niveau de confort, tant à l’avant qu’à l’arrière. Tradition américaine oblige, l’équipement est d’un bon niveau et on note même la présence d’un démarreur à distance intégré (une première). L’utilisation du combiné ordinateur de bord-radio (très complet au demeurant) n’est pas absolument intuitive (lecture du manuel impérative !). L’allongement de 152 millimètres de l’empattement de la Maxx profite exclusivement au compartiment arrière. Et celui-ci vaut le détour ! La banquette est séparée 60/40, inclinable mais surtout coulissante afin d’aménager au mieux chargement des bagages et place pour les passagers. Ceux-ci sont aussi choyés par la présence d’un toit translucide fixe et la possibilité d’installer un lecteur DVD (à un prix raisonnable). La tablette du coffre peut être installée en quatre positions et peut même servir de table de pique-nique.
Mécanique
Dédoublement des moteurs aussi, puisque l’antédiluvien 3,1 litres disparaît au profit de deux moteurs. Le quatre cylindres Ecotec, qui permet d’offrir un prix plancher, offre des performances simplement satisfaisantes. Il se montre par contre peu discret en accélération. Le poids de la Malibu s’accorde bien mieux avec le V6. Dérivé du 3,4 litres déjà connu, il a été refait à 3,5 litres. Il fait preuve d’une grande souplesse d’utilisation et se montre agréable à l’usage. Dans tous les cas, les moteurs sont accouplés à une boîte automatique Hydramatic 4T45-E prompte à répondre et d’une grande douceur.
Comportement
Les premières générations de direction à assistance électrique avaient déçu. Celle de la Malibu est une bonne surprise : d’une grande légèreté en manoeuvre, elle se montre pourtant précise et, sans être sportive, donne une bonne sensation de la route au conducteur. Le reste de la voiture est très équilibré et le fait que Chevrolet utilise une technologie européenne pour sa plateforme Epsilon (dont est aussi issue la Saab 93) n’est pas qu’un argument de vente sur le papier. Sur de petites routes sinueuses, et comparée à ses rivales japonaises, elle est loin de faire pâle figure, surtout comparée à la Camry ! Le freinage se situe dans une bonne moyenne.
Conclusion
Les gens qui ont conçu la Malibu n’ont pas montré la frilosité traditionnelle de GM lorsqu’il s’agit de concevoir une berline classique… jusqu’à ce qu’ils en arrivent au design tout au moins, que l’on sent «retenu ». Car les dessous de la Malibu sont plutôt réussis et son prix, toutes versions confondues, la place en plein coeur du marché. Et ceux qui croient qu’il n’existe que les fourgonnettes pour transporter la famille feraient bien de jeter un coup d’oeil à la Maxx : son compartiment arrière pratique, volumineux et intelligemment agencé devrait en confondre plus d’un !
Forces
•Compartiment arrière de la Maxx •Moteur V6 souple •Boîte automatique réussie •Comportement routier Efficace
Faiblesses
•Design déséquilibré •Certains plastiques intérieurs •Combiné radio-ordinateur de bord peu intuitif
Nouveautés en 2005
•Becquet arrière et essuie-glaces arrière pour Malibu Maxx, sacs gonflables latéraux optionnels (de série dans LT), groupe apparence extérieure en option dans modèle de base, sièges chauffants optionnels dans modèle de base et LS
2e opinion Philippe Laguë
• C’est l’un des fantasmes avoués des constructeurs américains : construire une berline intermédiaire capable de rivaliser avec les Honda Accord, Toyota Camry et autres japonaises qui demeurent les références dans ce créneau. En renouvelant la Malibu, l’année dernière, Chevrolet a fait un grand pas en avant. Par rapport à sa devancière, la mécanique s’est raffinée, la présentation intérieure a pris du mieux et le comportement routier s’est fait plus dynamique. De plus, l’ajout d’une familiale au look très accrocheur, la Malibu Maxx, l’a rendue plus attrayante. Résultat : cette berline ne fait qu’une bouchée de ses rivales américaines et coréennes, tout en se rapprochant des japonaises. On n’y est pas encore, mais ça s’en vient… Si la fiabilité est au rendez-vous, la Malibu constituera l’option alternative la plus intéressante aux Camry, Accord et cie.