L’arme fatale
Par Éric Descarries
Le nom Malibu a toujours été magique pour Chevrolet. Dans le passé, il avait fait la gloire de la Chevelle. Plus récemment, quand Chevrolet l’a ressuscité, il a aidé la marque a reprendre sa place dans le créneau des berlines intermédiaires, et ce, malgré un design un peu fade. Cette fois, Chevrolet nous ramène la berline Malibu avec une approche toute nouvelle et une version bicorps Maxx qui en surprendra plus d’un.
Carrosserie
On dit qu’une image vaut mille mots. Regardez bien la Malibu. Malgré ses airs de famille avec certaines autres voitures de Chevrolet, on voit qu’elle a adopté le même style et des formes géométriques comparables à d’autres produits de ce géant américain, les Cadillac et les Saturn Ion, notamment. L’avant surtout pourrait choquer l’œil. Mais sur la route, on reconnaîtra la Malibu et on ne la confondra plus avec les voitures japonaises. D’abord présentée en berline, la Malibu sera offerte en finitions de base, LS et LT plus élaborée. Puis viendra la version bicorps qu’on offrira en finitions LS et LT au printemps prochain. On nous a déjà présenté un modèle SS plus poussé, dont la production viendra un peu plus tard. Pour ce qui est de la berline, on parle d’une voiture traditionnelle à quatre portes avec coffre. Dans le cas de la Maxx, Chevrolet a étiré l’empattement puis allongé le toit qui se termine par un hayon. L’exercice consiste à procurer plus d’espace aux passagers arrière et non de transformer la Malibu en familiale. Soulignons cependant que ces nouvelles Chevrolet reposent sur la plateforme Epsilon, d’origine européenne, la même qu’on retrouve sous la suédoise Saab 9-3 et l’allemande Opel Vectra. Comme nous le verrons plus loin, cette précision est très importante.
Habitacle
Si l’extérieur affiche des lignes un peu… torturées, l’intérieur fait plutôt traditionnel, à l’image de certaines voitures importées. L’intérieur de la Malibu tombe maintenant dans la nouvelle norme. Le tableau de bord est moderne avec un bloc d’instrumentation lisible sauf pour l’information de l’ordinateur de bord. Elle est présentée dans le cadran de la radio et elle devient illisible au soleil. La console centrale s’avance légèrement vers les passagers, présentant les commandes de la radio et de la climatisation. Le volant semble massif, mais il est de bonnes dimensions et tombe bien en mains. Toute cette construction nous a semblé solide et bien assemblée. Les sièges baquets avant sont confortables et offrent un bon soutien latéral. La nouvelle sellerie, un mélange de suède et de cuir dans la version de luxe, nous a permis de très bien supporter la chaleur et le froid. La banquette arrière comporte un dossier repliable 60/40, et dans la Malibu et dans la Maxx. Si la Malibu présente un bon espace pour les jambes à l’arrière, la Maxx en donne encore plus, beaucoup plus. Les dossiers rabattables aident à augmenter la capacité du coffre, déjà respectable pour une telle voiture. Si le choix des matériaux semble un peu banal (la teinte beige est plus agréable à l’œil que la grise), au moins, la qualité d’assemblage y est plus évidente.
Comportement
Étant donné que la Malibu et la Maxx reposent sur la plateforme Epsilon, on pourrait s’attendre au même comportement sur la route que la Saab 9-3, par exemple. Pourtant, ce n’est pas le cas; les ingénieurs de la marque nous ont bien signalé que les routes en Amérique du Nord et en Europe sont fort différentes. Comme elles sont plus endommagées chez nous, la suspension doit donc être un peu plus souple. Mais la tenue de route de la nouvelle Malibu est nettement supérieure à celle de sa devancière. En fait, lors de nos premiers essais dans le Vermont, près de Montréal, nous avons pu comparer la nouvelle Malibu à ses concurrentes les plus directes, soit les Toyota Camry et les Honda Accord. Si la Malibu avait un comportement semblable à celui de l’Accord, il dépassait largement celui de la Camry, dont la suspension s’est un peu trop attendrie à notre goût.
Mécanique
Deux moteurs sont au catalogue, soit le récent 4-cylindres Ecotec de 2,2 litres développant 145 chevaux et le tout nouveau V6 de 3,5 litres à culbuteurs (une évolution du 3,4-litres) d’une puissance de 200 chevaux. Si l’on va du côté de la Maxx, seul le V6 est offert. Et la seule boîte de vitesses qu’on peut se procurer sur cette traction est une automatique à 4 rapports. Résultat ? Avec le 4-cylindres, la voiture se tire bien d’affaire sans être trop bruyante et se comporte un peu comme une Camry ou une Accord de même configuration. Quant au V6, il n’a peut-être pas la finesse d’un moteur japonais, mais il offre beaucoup de couple et déplace le véhicule avec aisance. Il représente un meilleur choix que le 4-cylindres. À l’occasion d’un premier essai rapide, nous avons atteint les 100 km/h en moins de 9 secondes, ce qui est largement respectable avec ce type de voiture. Après tout, la Malibu n’a pas été conçue pour la course ! La direction à crémaillère avec assistance électrique est certes le point fort de ce châssis. Elle présente une petite résistance qui la rend précise. Conduire une Malibu V6, c’est un peu comme d’être au volant d’une voiture plus grosse mais plus précise. Le freinage peut être à disques et à tambours sur les versions de base ou à quatre disques sur les versions plus élaborées. Il est efficace mais pas impressionnant.
Conclusion
Chevrolet a créé une étonnante nouvelle Malibu. Elle est vraiment de calibre à se défendre contre bien des voitures importées. Le seul reproche important irait au chapitre du design de l’avant : il est ni beau, ni laid. Incidemment, Chevrolet a tenu à conserver l’ancienne Malibu en construction pour des besoins commerciaux. Elle s’appellera alors Classic et ne sera offerte qu’aux grands parcs d’automobiles. Quant à nous, nous attendrons avec impatience la version SS de la Maxx (pour autant qu’elle ne soit pas aussi décevante que la Silverado SS). Néanmoins, je crois que la nouvelle Malibu connaîtra un grand succès, fort possiblement plus grand que celui du modèle précédent.
Forces
Une tenue de route grandement améliorée Un moteur V6 efficace L’espace arrière impressionnant (Maxx)
Faiblesses
Le dessin avant discutable Des pneus d’origine bruyants Des reflets dans le cadran de la radio
Nouveautés
Une toute nouvelle voiture Montée sur la plateforme Epsilon (Saab 9-3 et Opel Vectra) Un nouveau moteur V6