Voiture cherche client
Daniel Rufiange
À l’exception de quelques années de réclusion, l’Impala sillonne les routes depuis 1958. Toutes les rumeurs concernant GM et la disparition de certains de ses modèles ont semé un doute sur la poursuite de sa carrière. Mais cette super vedette des entreprises de location, des municipalités, des chauffeurs de taxi et de quelques retraités nostalgiques poursuivra sa carrière. Non, tout n’est pas mort à GM, et l’Impala en est la preuve… jusqu’à nouvel ordre !
Carrosserie
Comment qualifier les lignes de l’Impala sans se livrer à un exercice gazant. Disons que l’allure de la voiture n’a rien d’excitant. On comprend la stratégie de GM puisque cette bagnole vise un large public auquel on ne peut proposer un produit provocant à la Nissan Cube, par exemple. Par conséquent, pas de flafla à l’avant, encore moins à l’arrière, et un profil insipide. Bon, la voiture n’est pas répugnante comme peut l’être la Chrysler Sebring, mais il en faudra plus pour séduire.
Des quatre moutures que Chevrolet propose depuis quelques années, trois seulement survivent au couperet, soit les versions LS, LT et LTZ. C’est donc dire que la SS, la plus belle du lot, quitte le navire.
Habitacle
On applique à l’intérieur la même recette qu’à l’extérieur, c'est-à-dire l’austérité. L’ensemble ne déplaît pas à l’œil, mais ne l’éblouit certainement pas. On pense d’abord à satisfaire les besoins d’une majorité d’individus, et c’est bien fait en ce sens. On profite de beaucoup d’espace dans cette bonne vieille américaine, ce qui est une bonne chose pour les personnes qui monteront à bord. Ceci dit, les baquets sont confortables et correspondent à ce que GM veut offrir : du confort. Oubliez le maintien latéral, cependant, ce qui devient agaçant en virage. Ça rappelle les sofas qui servaient de banquettes dans les années 50, 60 et 70.
À l’arrière, on apprécie davantage car on jouit de beaucoup d’espace de dégagement. C’est la vocation de cette voiture. Quant à l’assemblage et à la qualité des matériaux, le tout correspond au caractère générique de cette voiture; rien de trop beau, rien de trop laid.
Mécanique
La disparition de la version SS élimine un moteur au catalogue ce qui nous laisse avec deux V6, soit le 3,5-litres des versions LS et LT et le 3,9-litres qu’on retrouve dans la LTZ. Dans chaque cas, il s’agit de moteurs éprouvés – y compris la boîte de vitesses automatique à 4 rapports, une rareté dans l’industrie aujourd’hui – un élément apprécié des acheteurs. La puissance est adéquate, tout comme la consommation de carburant. Encore là, rien pour choquer ni étonner, mais il me semble qu’une version hybride ou, à tout le moins, beaucoup plus frugale à la pompe offrirait quelques arguments de vente supplémentaires.
Comportement
Si vous aimez la conduite, vous vous ennuierez à mort au volant de l’Impala. Cette voiture offre un bon confort, mais c’est à condition de rouler en ligne droite sur une route qui ne présente pas d’imperfections. Autrement, la suspension finira par vous flanquer un mal de cœur, et ce sera encore pire si vous essayez d’éviter les trous. La direction nous permet de tourner les roues avant dans la direction souhaitée, et c’est là l’unique sensation qu’elle nous transmet; on a l’impression qu’elle trempe dans le beurre. Comme je le mentionnais précédemment, les meilleures places sont à l’arrière; on se laisse conduire sans ressentir les mauvaises sensations derrière le volant.
Conclusion
L’avenir de l’Impala est, bien entendu, lié à la direction que se donnera GM au cours des prochains mois. Cependant, tant et aussi longtemps que des entreprises de parcs d’automobiles n’auront mieux à se mettre sous la dent, elle trouvera preneur. Cependant, si GM veut assurer sa survie, elle devra lui donner du tonus, un peu comme elle l’a fait avec la Malibu. Pour l’instant, outre son prix intéressant en version de base, elle a peu d’arguments pour convaincre des acheteurs sérieux.
Points forts
– Confort sur l’autoroute
– Investissement intéressant pour une entreprise de location
– Mécaniques éprouvées
Points faibles
– Boîte automatique à 4 rapports
– Ennuyeuse à conduire
– Présentation intérieure moche
– Valeur de revente pratiquement nulle