Un départ retardé, encore
Jean-Pierre Bouchard
La presse automobile prédit son départ depuis quelques années déjà. Car quand le TrailBlazer a posé ses roues dans les salles d’exposition des concessionnaires d’automobiles en 2002, on croyait bien que le Blazer tirerait sa révérence. Or, il n’en fut rien. La prédiction des spécialistes – ou le souhait, c’est selon – ne s’est jamais réalisée. Le Blazer figure toujours sur la liste des véhicules offerts par Chevrolet pour l’année-modèle 2005. Et les Canadiens ont le privilège d’avoir le Jimmy, car il n’est même plus disponible au Etats-Unis
Carrosserie
Ces deux véhicules ne sont désormais offert aux consommateurs qu’en configuration à deux portières. Le Blazer quatre portes sera offert uniquement comme véhicule de parc (entreprises de location d’autos, par exemple). Autrement, il continue à rouler sa bosse sans changement notable, si ce n’est d’offrir un groupe fumeur (cendrier et briquet) de série. L’allure plus ramassée, plus dynamique, plus virile, fait du Blazer, malgré son âge, un véhicule agréable à l’oeil. Ils sont vendus uniquement en version à quatre roues motrices, du moins au Canada. Outre la version de base LS, le catalogue du Blazer inclut le groupe ZR-2, qui comprend non seulement des caractéristiques pour rehausser son apparence extérieure (évasements de cage de roue et écussons ZR-2 posés sur les custodes), mais également pour améliorer son habileté en conduite hors route (pneus tout-terrains, composants de transmission renforcés, plaques de protection, etc.). Le Jimmy est offert en version SL et SLT.
Habitacle
L’habitacle n’a jamais vraiment évolué au cours des dernières années. Les garnitures sont ternes, le plastique omniprésent, rien de très gai, quoi. Cependant, le tableau de bord affiche complet. L’instrumentation et les diverses commandes sont bien disposées. À l’avant, les baquets à haut dossier (appuie-tête intégré) ne sont pas des exemples de confort, notamment par leur manque de fermeté et de soutien lombaire. L’accès à la banquette arrière exige une certaine agilité. Et une fois en place, l’angle prononcé du coussin de la banquette est tel que l’expression «avoir les genoux dans le front» prend tout son sens. Par ailleurs, la qualité de finition et des matériaux le rend propice aux signes de vieillissement prématuré.
Mécanique
Le coeur des ces deux vénérables GM bat toujours au rythme du V6 Vortec de 4,3 litres. Il ne s’agit pas du moteur le plus doux de sa catégorie ni du plus évolué, mais il a le mérite d’être solide et d’effectuer un travail honnête, compte tenu de la masse qu’il doit propulser. Le V6 fournit une puissance de 190 chevaux et produit un couple de 250 livrespied. Ce moteur est couplé de série à une boîte manuelle à cinq rapports ou, en option, à une automatique à quatre rapports. Avec le système à quatre roues motrices vient un boîtier de transfert conventionnel. Il est toutefois possible de raffiner la chose, moyennant supplément, avec le système Autotrac, une option qui permet de passer en mode automatique et de laisser le mécanisme d’entraînement opérer comme une transmission intégrale.
Comportement
En conduite normale, soit sur la route, le Blazer et le Jimmy se comportent avec sagesse et douceur. Toutefois, les chaussées endommagées trahiront rapidement leur âge. Le comportement routier montre également des signes d’usure. Y’a pas à dire, c’est un camion! Au chapitre des freins, l’utilitaire sport intermédiaire est équipé de quatre freins à disque avec système de freinage antiblocage. Un peu plus moderne… L’agilité de la version à deux portières en fait un choix intéressant pour les amateurs de conduite hors route. Attention: groupe ZR-2 de mise pour les aventuriers plus téméraires.
Conclusion
Ces vieux routiers comblent le vide entre l’Equinox et le TrailBlazer. Ce ne sont pas des utilitaires sport qui respirent la modernité ni le raffinement. Mais avec les mesures incitatives offertes par General Motors, ils s’inscrivent encore parmi les choix à considérer. Amateurs de chasse et de pêche, c’est pour vous!
Forces
•Mécanique solide •Caractère sportif du modèle à deux portières •Prix (merci aux incitatifs !)
Faiblesses
•Finition et qualité des matériaux •Insonorisation •Confort
Nouveautés en 2005
•Cendrier et allume-cigarette de série, modèle à quatre portes vendu comme véhicule de parc seulement
2e opinion Benoit Charette
• GM semble déterminé à garder dans sa flotte nombre de véhicules qui, à première vue, semblent dépassés. Mais en y regardant de plus près, on découvre peut-être une raison à cela. Je vous l’accorde, le Blazer (qui n’est plus offert qu’en version deux portes cette année) est vieux, désuet et manque beaucoup de rigidité. Et, disons-le franchement, sa silhouette commence sérieusement à ressembler à celle d’un danseur de disco des années 1980. Mais, en l’achetant, vous allez payer pratiquement 10 000 $ de moins que pour un utilitaire concurrent pour obtenir à peu de chose près les mêmes caractéristiques. Pour plusieurs acheteurs, c’est un argument de poids et qui vaut largement quelques concessions au chapitre de la qualité et du look. Alors, si le chapeau vous fait…