Excursion dans un monde nouveau
Par Éric Descarries
Cadillac fait tout ce qui est humainement possible pour redorer son blason. Mais de là à créer une familiale ! Qui l’eût cru ? Dans le passé, quand on pensait à une Cadillac familiale, on voyait immédiatement un corbillard. Mais dans le cas de la toute nouvelle SRX de Cadillac, il s’agit plutôt d’un véhicule tout à fait exceptionnel. En fait, la SRX n’est pas nécessairement reconnue comme une familiale mais plutôt comme un utilitaire sport nouveau genre, du style hybride ou « crossover » comme disent les Français. L’idée consiste à combiner à la fois le confort d’une grande berline aux attributs utilitaires de la familiale et d’y ajouter, selon les besoins du consommateur, la motricité aux quatre roues. Dans le cas de la SRX, ne fait que suivre la nouvelle tendance de l’industrie automobile dans la foulée de marques concurrentes comme Acura, Infiniti, Lexus et Volvo pour ne citer qu’elles.
Carrosserie
Visuellement, on y lui trouve immédiatement une grande ressemblance avec la petite berline CTS, du moins à l’avant. Pas étonnant, puisque les deux véhicules viennent de la philosophie Art & Science qui a généré cette nouvelle tendance du côté de Cadillac. Le reste de la caisse, affiche quelques ressemblances avec des familiales concurrentes. Mais ce qui la distingue des autres véhicules du genre, c’est cet immense toit vitré ouvrant qui profitera en même temps aux passagers arrière. D’autre part, remarquez les pare-chocs assez discrets et bien intégrés à la carrosserie.
Habitacle
À ce chapitre,la SRX brille de tous ces feux. Elle peut accueillir cinq passagers à son bord, deux à l’avant et trois à l’arrière. Grâce à une commande électrique, on peut faire se déployer une troisième banquette à deux passagers au fond de l’habitacle. Il suffit de rabattre une section de la banquette centrale pour y accéder. Cependant, prenez note que cette troisième banquette convient d’avantage aux enfants qu’aux adultes. Quand on la referme, on obtient un espace de chargement utile à plancher plat. C’est là qu’on trouve des espaces de rangement pour les appui-tête. De plus, il est possible d’y dérouler une toile cache-bagages que je trouve très sûre, surtout en zone urbaine. Comme la SRX fait partie de la toute dernière génération des utilitaires de demain, on ne s’étonnera pas d’y découvrir un téléviseur à écran à cristaux liquides à l’arrière. Ce téléviseur est combiné à un lecteur de DVD. À l’avant, le tableau de bord de la SRX ressemble beaucoup à celui de la CTS. On y reconnaîtra les mêmes lignes saccadées et des commandes facilement atteignables quoique difficiles parfois à différencier. Ma seule remarque négative en montant à bord de la SRX : son seuil un peu élevé. Ce n’est pas un gros problème pour un homme, mais pour une femme vêtue d’une jupe serrée ou d’une robe ample, la situation peut être tout autre.
Mécanique
Les premières SRX commercialisées auront comme motorisation un V8 Northstar de 4,6 litres développant 320 chevaux; cette mécanique sera combinée à une boîte de vitesses automatique à 5 rapports et à la transmission intégrale. Cadillac ajoutera en cours d’année d’autres versions de la SRX dont une à propulsion mue par le V8. Si c’est la version de base qui vous intéresse le plus, vous aurez droit à un V6 de 3,6 litres bon pour 240 chevaux. Ce moteur est également combiné à la boîte automatique à 5 rapports et livrable en version propulsion ou transmission intégrale. La suspension, qui comprend des amortisseurs Magnetic Ride, à quatre roues indépendantes. Pour ce qui est du freinage, il est constitué disques appuyés par l’ABS et la correction électronique. La direction est à pas variable. Quant aux pneus, la SRX à moteur V6 est chaussée de pneus Goodyear P235/65R17 à l’avant et de P255/60R17 à l’arrière. La version à moteur V8 aura droit à des Michelin P235/60R18 à l’avant et à des 255/55R18 à l’arrière.
Comportement
La seule Cadillac SRX qui a été mise à notre disposition avant que le véhicule soit lancé était la version à transmission intégrale à moteur V8. Curieusement, dès qu’on se glisse derrière le volant, on se sent très à l’aise. La position de conduite est bonne, et la visibilité, excellente. Comme le veulent les exigences actuelles, tout est à portée de la main, y compris le système OnStar. Rapidement, le moteur V8 prend vie ! Dès qu’on passe en vitesse… aucune surprise. C’est le règne du bon vieux V8 américain qui demeure aussi doux et puissant qu’on l’a toujours connu. Cadillac a bien réussi à placer le Northstar dans un axe longitudinal alors qu’originalement, il a été créé pour être monté en position transversale. J’ai effectué un bref séjour au volant de cet hybride. Mais je n’ai eu aucune surprise désagréable. J’ai bien aimé l’habitabilité généreuse et, encore une fois, outre la garde au sol un peu élevée, je n’ai eu aucune difficulté à me glisser au volant de la SRX. On se croit à bord d’une familiale car on sent le grand espace caverneux derrière soi. C’est le bruit qui trahit la configuration du véhicule même s’il est très silencieux. Les accélérations sont convaincantes, et les reprises, rassurantes à souhait. Le freinage m’a paru à la hauteur de la situation sans être cependant impressionnant. La SRX n’est pas un tout terrain 4 x 4, mais avec la transmission intégrale offerte en option, elle permettra à son conducteur de rouler sur des terrains moins carrossables pour autant qu’il en respecte les limites. Ele pourrait se révéler un véhicule des plus agiles dans la neige ou sur la glace… pour autant qu’on l’équipe de pneus d’hiver appropriés. Quant à la version à propulsion seulement, il lui faudra nécessairement ses quatre pneus d’hiver.
Conclusion
Cadillac semble s’être bien positionné pour cette première incursion dans ce nouveau segment qui compte de plus en plus de joueurs. Le véhicule, est vraiment à la hauteur de la situation. Cadillac a eu le nez fin en attaquant ce créneau avant la concurrence. Par la même occasion, Cadillac saura s’attirer une clientèle un peu plus jeune, ce dont elle a sérieusement besoin. Sans être plus sportive,la SRX es