La grenouille grosse comme le boeuf
N a d i n e F i l i o n
Jetez un coup d’oeil au paysage automobile et vous remarquerez qu’il s’y trouve plus de Buick Rendezvous que vous ne l’auriez cru. Et avec raison : pour ceux qui abhorrent les fourgonnettes, ce véhicule constitue l’une des bonnes options alternatives offertes par le marché. Attention cependant : sa technologie est dépassée et on sent qu’une sérieuse mise à niveau des équipements vis-à-vis de la concurrence est indispensable.
Carrosserie
Contrairement au cousin le Pontiac Aztek, le Buick Rendezvous gagne la majorité des coeurs malgré ses formes bizarroïdes. Pour ma part, je le considère comme une grosse grenouille sur quatre roues, mais qui a dit que les grenouilles n’étaient pas jolies? Bravo pour les rétroviseurs géants, qui améliorent la visibilité latérale. Par contre, le hayon qui monte très haut handicape la visibilité arrière au point de rendre nécessaire le radar de stationnement.
Habitacle
Le festival du « piton », voilà comment décrire l’intérieur du Rendezvous. C’est comme si GM s’imaginait que plus les commandes sont nombreuses, plus le véhicule est hot… Sauf que trop, c’est comme pas assez. Ici, la climatisation n’a rien d’instinctif – il nous a presque fallu sortir le manuel du propriétaire pour savoir comment éteindre l’air climatisé. Nous déplorons aussi que le levier de la boîte de vitesses, accrochée à la colonne de direction, obstrue les commandes situées au tableau de bord. En revanche, bravo pour le centre de divertissement DVD. Bravo encore pour le dispositif de visualisation tête haute, qui permet de lire la vitesse au bas du pare-brise – les yeux demeurent alors fixés sur la route. Un autre bravo pour cette configuration six passagers avec sièges baquets en deuxième rangée; c’est le grand confort, à l’avant comme à l’arrière. Nous avons fait l’essai de la version de luxe du Rendezvous, l’Ultra. Certes, l’opulence est de mise, mais à près de 50 000 $, comment se faitil que le toit ouvrant ne soit pas de série? Qu’il n’y ait aucun éclairage d’accueil à l’avant? Que les coussins gonflables latéraux pour les passagers arrière brillent par leur absence?
Mécanique
Deux moteurs V6 se glissent sous le capot du Buick Rendezvous : un 3,4 litres de 185 chevaux (CX et CXL) et un 3,6 litres de 242 chevaux (Ultra). La traction intégrale «sur demande» (VersaTrak) peut être livrée dans les versions CX et CXL, alors qu’elle se fait de série pour la version Ultra. Qu’une seule boîte au catalogue, l’automatique à quatre rapports. Non, mais, estce que quelqu’un pourrait dire à GM que les boîtes automatiques les plus récentes comptent cinq, voire six rapports? Et ce, même dans des berlines aussi ordinaires que la Mazda6? Et que pour un véhicule au prix variant de 32 000 $ à près de 50 000 $, le mode manuel (TipTronic, StepTronic, Sport- Tronic, appelez-le comme vous le voulez), est devenu un must?
Comportement
Personnellement, je préfère les conduites plus «serrées», les directions plus précises et les suspensions plus fermes que ce que propose le Buick Rendezvous. La suspension guimauve, très peu pour moi ! Cependant, des gens de mon entourage ont eu l’occasion de conduire la «grenouille» et ils en ont hautement apprécié le confort et la tenue de route. Ils n’ont pas critiqué le freinage que je trouve peu mordant, ni la lourdeur du véhicule – même 242 chevaux ne le font pas décoller aussi rapidement que souhaité. Comme quoi tous les goûts sont dans la nature, je suppose. Sauf que nous sommes unanimes sur un point: la grenouille est gourmande en essence!
Conclusion
Le Buick Rendezvous, dans ses versions de base, peut combler les attentes de tous ceux qui boudent les fourgonnettes. Mais le prix d’acquisition du véhicule, lorsqu’on monte dans l’échelle des versions et des options, devient franchement arrogant. L’Ultra, par exemple, peut facilement coûter plus de 50 000 $. À ce prix-là, j’irais magasiner chez la concurrence et je serais pas mal sûre de trouver mieux, pour moins cher…
Forces
•Belle option alternative à la fourgonnette •Bravo pour la visualisation tête haute •Vaste espace de Chargement
Faiblesses
•Le festival intérieur des « pitons » •Pas de coussins gonflables latéraux à l’arrière •Conduite « guimauve »
Nouveautés en 2005
•Version Ultra à deux roues motrices, système de navigation à écran cathodique, nouvelles jantes en alliage, pneus P225/60R17 de série sauf CX, toit ouvrant disponible dans CX, volant et levier de vitesses en cuir et bois (CXL et CXL Plus), détecteur d’occupation du siège du passager avant 2e opinion Luc Gagné • Les oisillons ont quitté le nid familial et vous souhaitez remplacer votre fourgonnette par quelque chose qui ne ressemble pas à un autobus scolaire miniature. Puisque vous jouez au golf – aussi bien que Tiger Woods… –, vous avez pensé au Rendezvous. Oubliez ça ! Si l’on remplace les portières arrière du Rendezvous par des portes coulissantes, on obtient quoi ? Une fourgonnette Venture/Montana à empattement court qui coûte 2000 $ de plus. C’est beaucoup d’argent pour le même V6, la même transmission, les mêmes dimensions, le même comportement routier. Et le même horrible rouage intégral VersaTrak, qui réagit lentement et beaucoup trop soudainement. Considérez plutôt l’acquisition de la nouvelle Ford Freestyle. D’allure moderne, elle est confortable et spacieuse, et son moteur souple et performant. De plus, sa transmission intégrale est efficace, elle !