Titre : Sous les pavés, la mer…
Auteur : Par Hugues Gonnot
…et sous des lignes peu « consensuelles », un roadster sympathique et vivant. Avec la Z4, BMW n’a pas joué la continuité après la Z3. Celle-ci fut pourtant un succès commercial, et il aurait été tentant de faire évoluer le modèle plutôt que de prendre le risque de déstabiliser la clientèle.
Carrosserie
C’est pourtant le pari qu’a tenté Chris Bangle, responsable du design chez BMW. Les lignes sont acérées, les surfaces très sculptées, chaque jointure est parfaitement travaillée, et elle fait tourner des têtes. Et pourtant… Et pourtant, il manque un équilibre, une homogénéité à l’ensemble, surtout à l’arrière.En pur « roadZter », la Z4 est un strict deux places. La capote est souple (histoire de tenir tête à Mercedes sûrement) et se replie selon une inédite cinématique en Z (en seulement 10 secondes). Une fois repliée, la partie avant de la capote remplit la fonction de… couvre-capote ! Elle est remarquablement étanche, même sous une pluie diluvienne. Pour ceux qui veulent rouler toute l’année, un toit rigide avec déflecteur intégré est offert. Le volume de chargement du coffre est similaire à celui de ses concurrentes.
Habitacle
Là aussi, BMW essaye quelque chose de nouveau. Le design intérieur est d’une rigueur toute germanique, mais il s’avère agréable à vivre au quotidien : ergonomie impeccable, bonne insonorisation (sauf pour les volutes déchaînées des 6-cylindres à pleine charge, et c’est tant mieux !), suffisamment de place pour les jambes et la tête. On pourra regretter un léger manque de soutien latéral des sièges et des espaces de rangement qui pourraient être plus grands.L’équipement de base de la 2,5-litres est assez fourni. La 3-litres bénéficie en plus de la capote électrique, de sièges chauffants et du cuir. La chaîne audio de base est excellente, mais peut être encore rehaussée par un système « Professional » au rendu sonore impressionnant. Viennent en option le système de navigation, l’ensemble Sport (incluant des roues plus grandes, une fonction de roulage à plat et la gestion sportive de la direction et de l’accélérateur).
Mécanique
Par rapport à la Z3, la Z4 monte clairement en gamme, puisqu’il n’y a plus de 4-cylindres offerts. Les 6-cylindres BMW offrent habituellement une belle sonorité, une grande souplesse et débordent de puissance à tous les régimes : c’est encore le cas pour la Z4, spécialement avec le 3-litres. Les boîtes manuelles sont un vrai régal à manipuler et leur étagement est clairement sportif. Des boîtes automatiques (avec commande Steptronic) et à embrayage piloté sont aussi offertes.L’assistance de direction n’est plus hydraulique; elle est remplacée par un moteur électrique commandé par ordinateur. Quand le mode sport est enclenché, elle permet de placer la voiture sur les petites routes avec une précision diabolique.
Comportement
Grâce à une répartition des masses proche de 50/50, une rigidité du châssis deux fois supérieure à celle de la Z3 et des suspensions idéalement calibrées, le comportement de la Z4 est enjoué tout en étant parfaitement sain. De nombreuses assistances à la conduite sont, de tout façon, présentes en cas de besoin (contrôle de stabilité et de traction, assistance au freinage d’urgence, contrôle de la pression des pneus), mais elles n’interviennent qu’au bon moment et assez tard, car la Z4 est réellement équilibrée. Le freinage est remarquablement efficace.
Conclusion
Plus sportive qu’une SLK, possédant un contenu technologique plus moderne que la Boxster, la Z4 est un jouet formidable pour s’amuser et suffisamment confortable pour affronter le quotidien (qui le devient un peu moins, quotidien…). Attachante par sa personnalité marquée, mais sans excès, elle devrait séduire sans problèmes ceux qui arriveront à passer outre ses lignes peu orthodoxes.
Forces
Ensemble moteur/boîte Plaisir de conduire et efficacité Finition Capote rapide et étanche
Faiblesses
Lignes déroutantes Intérieur strict Roues de 18 pouces inconfortables
Amyot Bachand 2e opinion
Je suis encore tiraillé par son style un peu torsadé, comme si son dessin n’était pas complété, à l’arrière notamment. Mais là s’arrête mon hésitation. Toutefois, elle a de la gueule. Au volant, on oublie l’allure et l’on prend plaisir à rouler… même en hiver. En effet, j’ai pu en profiter pendant une semaine et je me suis senti en toute sécurité; pourtant, je n’ai pas hésité à la pousser. L’antipatinage entre en jeu subtilement ou avec force, selon les circonstances, pour vous appuyer quand la chaussée est glissante. Seul le freinage (mais était-ce en raison des conditions hivernales ?) nous a grandement déçus, même sur pavé sec. Les distances d’arrêt de 100 à 0 km/h dépassaient les 45 mètres, alors que BMW nous a habitués à un freinage beaucoup plus puissant. À surveiller…