Le secret est dans la boîte !
Par Benoit Charette
Du côté d’Audi, la TT est l’expression même du sang qui coule dans les veines de cette firme allemande. La recette semble bien fonctionner. Pour 2004, la TT grimpe d’un échelon dans la colonne performance avec l’ajout d’un modèle V6 de 3,2 litres développant 250 chevaux en versions coupé et cabriolet. Mais ce ne sont pas les 250 chevaux qui impressionnent (car après -tout, ce n’est que 25 chevaux de plus que le 1.,8T), mais la boîte de vitesses séquentielle DSG, une merveille de boîte robotisée qui donne à cette petite sportive un agrément de conduite hors de l’ordinaire.
Carrosserie
Si les modèles de base dotés du moteur 1.,8T demeurent essentiellement les mêmes pour 2004, la nouvelle version à moteur V6 de 3,2 litres se démarque par certaines particularités. Elle étrenne en effet de nouveaux éléments de carrosserie qui distinguent discrètement cette version de ses sœurs : un becquet arrière plus grand réduit la portance, et de plus larges prises d’air à l’avant assurent un meilleur refroidissement de la mécanique. Les pneus sont les mêmes que la version 1.,8T, soit des 225/45R17 ou 225/40ZR18 en option.
Habitacle
La prise de contact avec la voiture a été facile., L’habitacle est similaire aux autres TT. Le style art-déco n’a rien perdu de son charme. Le secret de la nouvelle TT 3.,2 réside dans sa boîte séquentielle (la seule offerte par Audi) baptisée Direct Shift Gearbox ou DSG. Grâce à ses deux embrayages, cette boîte anticipe le prochain changement de rapports alors qu’un rapport est déjà engagé. Résultat, une accélération continue et efficace, des changements de rapports qui se font en 0,2 secondes grâce à des palettes du style F1, situées de chaque côté du volant. Le conducteur peut également laisser la boîte de vitesses en mode automatique. Cette nouvelle boîte rend désuet tout ce qui existe sur le marché. Aussi performante qu’une boîte manuelle et aussi facile à utiliser qu’une automatique.
Mécanique
La livrée de base demeure la même pour les moteurs 1.,8T. Une version de base paresseuse proposant un maigre 180 chevaux suivie de la version de 225 chevaux. Si la grosse cavalerie permet d’obtenir un temps d’accélération d’environ 6,5 secondes pour le 0- à 100 km/h,le moteur turbocompressé prend beaucoup plus de temps à se mettre en marche, et la puissance à bas régime fait cruellement défaut. Le moteur V6 de 3,2 litres est de loin le meilleur choix. La boîte DSG tire tout le potentiel de cette mécanique qui, en prime, émet une charmante musique.
Comportement
C’est sur les routes de la principauté de Monaco que j’ai pris connaissance du potentiel de la TT 3.,2. Premier test, l’autoroute A8 en direction de Nice. À la sortie du péage, question de voir ce que le véhicule avait dans le ventre, une forte accélération. En moins de deux, nous collons aux fesses une Porsche 911 à 160 km/h. Un peu frustré, le conducteur remet les gaz et, quelques secondes, plus tard, nous attaquions les courbes à plus 200 km/h avec un aplomb surprenant. Au moment de quitter l’autoroute pour les routes de montagnes, un clin d’œil et un sourire au conducteur de Porsche un peu surpris de s’être fait tenir tête par une TT. Nous avons ensuite fait quelques kilomètres sur le circuit légendaire du rallye de Monte-Carlo. La combinaison de format de voiture idéale, suspension ferme, freins surdimensionnés, boîte séquentielle couplée à la transmission quattro procure une ivresse au volant qu’on ne ressent pas souvent. Ajoutez à cela un système de freinage dérivé de celui de l’Audi RS4 et vous obtenez une tenue de route phénoménale. Un seul petit reproche, la visibilité est toujours aussi mauvaise, le pilier très épais gêne la vue sur les routes sinueuses, et vous devez continuellement tourner la tête; pour ce qui est du pilier B, il augmente l’angle mort du rétroviseur.
Conclusion
En plus de conserver des lignes irrésistibles, la TT offre maintenant des performances dignes d’une sportive. Et le meilleur est encore à venir. Audi prépare une TT-S qui arrivera sur le marché sous peu.
Forces
Lignes irrésistibles Boîte DSG remarquable Tenue de route exceptionnelle
Faiblesses
Modèle de base décevant Places arrière inutiles Visibilité de 3/4 arrière quasi inexistante. Nouveautés Version à moteur de 3,2 litres Boîte séquentielle DSG Michel Crépault 2e opinion Audi TT La TT a fait tourner bien des têtes à sa naissance. La nouveauté s'est peut-être émoussée, mais la voiture reste belle. Les rides, si petites soient-elles, n'ont pas encore prise sur elle. Maintenant qu’Audi équipe l'une des ses versions d'un V6 de 3,2 litres et de rapports séquentiels au volant, le comportement sur la route se révèle sous un jour nouveau : on ne roule plus, on vole ! Il faut cependant endurer le toit bas, les feux de circulation qu'on ne voit pas et la visibilité arrière médiocre. Cela dit, même au volant du modèle le plus timide (180 chevaux), posséder une TT demeure une preuve et une affirmation de son bon goût.