Derniers tours de roues
Par Benoit Charette
La famille de l’Audi A6 se présente sous sa forme actuelle pour la dernière fois en 2004. La nouvelle A6 de l’année modèle 2005 fera montre d’un style plus original, surtout pour la partie avant qui arborera une plus large calandre inspirée du véhicule concept Rosemeyer. Du côté de la partie arrière, tout restera un peu plus classique. Pour ce qui est de 2004, pas de changement notable dans la présentation du produit.
Carrosserie
L'Audi A6 2004 est toujours offerte en trois versions : la de base 3.0, la 2.7T et la 4.2L. Le modèle S6 avant a été supprimé du catalogue Audi pour 2004. Du point de vue du style, l’A6 est la voiture qui sait se faire oublier. D’un charme discret, elle prône l’efficacité au détriment de l’esthétique. L’ensemble du véhicule semble sculpté dans un bloc, et ses lignes épurées procurent un charme intemporel et la force tranquille du géant qui sommeille. Ceux qui attendaient avec impatience la RS6 à moteur biturbo de 450 chevaux seront déçus d’apprendre qu’Audi ne la vendra pas au Canada en 2004. Comme les pare-chocs ne respectent pas les normes canadiennes en matière de collision, nos voisins Américains seulement auront le privilège de conduire ce pur-sang.
Habitacle
L’aménagement intérieur des Audi demeure la référence dans le monde de l’automobile, tant en termes de qualité du travail que du choix des matériaux. On a pris au sérieux les moindres détails : des boiseries de à l’aménagement du tableau de bord, sans oublier le très grand confort des sièges qui, avec leurs nombreux réglages, conviennent très bien à presque tous les gabarits. Les fabricants américains auraient de sérieuses leçons à tirer de ce savoir-faire. Tout l’équipement de sécurité et de luxe auquel nous sommes en droit de nous attendre se trouve dans l’A6. Des coussins de sécurité gonflables latéraux à l’air climatisé bizone, en passant par le lecteur de CD, Audi n’a rien oublié. Enfin, pour ce qui est de l’aménagement intérieur, l’habitacle est généreux et offre amplement de dégagement pour la tête et les jambes avec, en prime, un immense espace de chargement pour les versions Avant.
Mécanique
Encore une fois, ce n’est pas le choix qui manque. L’A6 de base à moteur V6 de 3 litres lance les enchères à 220 chevaux. Viennent ensuite la 2.7T et la 4.2 qui relancent respectivement avec 250 chevaux et un V8 discret de 300 chevaux. Le moteur de l’A6 de base est couplé de série à une boîte de vitesses multitronic à 6 rapports ou, en option, à une automatique à 5 rapports. La 2.7T offre une boîte manuelle à 6 rapports de série et une automatique à 5 rapports avec Tiptronic en option. L’A6 4.2 n’offre qu’une boîte automatique Tiptronic à 5 rapports.
Comportement
À l’image de la voiture, le comportement est empreint de discrétion. La puissance, toujours présente, est livrée de manière progressive sans brusquerie. Le désormais célèbre système quattro n’a rien perdu de son efficacité. Audi a su transmettre de la classe à toutes les étapes de fabrication de l’A6; jamais de fausse note, des accélérations franches (surtout avec le V8), aucun gémissement de la mécanique, une rigidité exemplaire qui procure une assurance rare au volant et l’impression de conduire un véhicule capable de maîtriser n’importe quelle situation.
Conclusion
Il est vrai que la perfection n’est pas de ce monde, mais l’Audi A6 figure peut-être parmi les véhicules qui s’en rapprochent le plus. Mis à part le prix qui n’est pas à la portée de toutes les bourses et un léger flou dans la direction, on ne peut pas reprocher grand-chose à à cette voiture. Je lui accorderais sans hésiter 9 sur 10.
Forces
Les performances Le luxe et le confort Une élégance discrète Une qualité de fabrication exemplaire
Faiblesses
Le prix élevé Pas de boîte manuelle sur la version de base
Nouveautés
Le modèle S6 supprimé de la gamme Toit ouvrant à commandes électrique de série sur les 2,7T et 4.2
Michel Crépault 2e opinion
J'ai conseillé une A6 à un ami médecin. Il l'a refilé à sa femme au bout de six mois pour s'offrir une Infiniti G35. « Oh ! Elle était bien, l’A6 », m'a-t-il dit. Trop bien. Trop aseptisée. Regardez sa coque. On la dirait sculptée dans un seul morceau d'aluminium. Lisse comme un œuf. Regardez l'habitacle. Aucune bavure, cuir assez luisant pour s'y mirer. Encore lisse. Regardez la conduite. Feutrée, musclée mais sans exaltation. Toujours et encore très lisse. L’A6 génère beaucoup de satisfaction mais peu d'émotion. Mon ami avait envie de se sentir davantage en vie.