Plus désirable
Par Benoit Charrette
Tous les véhicules du fabricant allemand Audi sont le profil même du travail bien fait. Pas de refonte majeure, mais plutôt une remise à niveau qui lui permet de demeurer dans la course face à des concurrentes qui, elles aussi, aspirent toujours à l'éternelle jeunesse.
Carrosserie
Extérieurement, elle conserve un air de famille très prononcé; pourtant, la carrosserie est entièrement nouvelle. À l'avant, la calandre est plus large et plus basse, et le bord du capot coupe légèrement le haut des phares, lui conférant un air plus agressif. Audi a aussi complètement reconfiguré sa berline la plus vendue en l'allongeant de 11,7 centimètres et en l'élargissant de 5,3 centimètres. Ajoutez à cela un soubassement caréné et abaissé de 2,5 millimètres par comparaison avec l'ancienne génération et vous avez une voiture au regard beaucoup plus agressif. Comme la nouvelle berline A4, l'Avant s'allonge de 12 centimètres. Voilà qui lui permet d'offrir un volume de chargement plus généreux, soit 490 litres, 1430 quand la banquette est rabattue. On reconnaît sur la berline comme le modèle Avant quelques rondeurs chères au style du concepteur, Walter da Silva. La nouvelle A4 Avant s'inspire donc énormément du style de sa grande sœur, l'A6. On note simplement une vitre de custode encore plus inclinée et un dessin plus effilé des feux.
Habitacle
L'habitabilité est en progrès, mais la place manque pour les jambes des passagers arrière, et ce, malgré ses 20 millimètres de plus en longueur. À ce chapitre, elle n'est pas différente de ses concurrentes directes, la BMW Série 3 et la Mercedes-Benz Classe C, qui offrent encore moins d'espace pour les jambes à l'arrière. Cette A4, la troisième du nom, concentre une somme de raffinements techniques qu'il est d'usage de réserver aux modèles de la catégorie supérieure. De la simplicité du système d'interface MMi aux modes de conduite Audi Select en passant par la clé intelligente, cette A4 n'a plus rien à envier aux grandes berlines de luxe. Parmi les autres nouveautés, notons la présence d'un frein de stationnement électromécanique, un système d'aide au stationnement avec caméra de recul et un système d'assistance latérale aux angles morts qui fait vibrer le volant quand vous changez de voies sur la route à plus de 65 km/h. Le coffre figure toujours parmi les plus généreux de la catégorie.
Mécanique
Audi sait que sa clientèle aime la performance, mais commence à être sérieusement préoccupée par la consommation. Les ingénieurs faisaient donc face à un sérieux défi : limiter la prise de poids, augmenter la puissance et réduire la consommation. Il y a donc eu optimisation de plusieurs systèmes reliés à la mécanique. À titre d'exemple, l'adoption d'une pompe à huile à cylindrée variable qui réduit la puissance requise pour l'entraîner. Le moteur de 2 litres turbo constitue toujours l'offre de base et procure toujours le même agrément. En attendant un V8 dans la S4, et éventuellement, une version RS4 en 2010, l'A4 offre également un V6 de 3,2 litres FSI à injection directe doté de la levée variable des soupapes Valvelift pour passer de 255 à 265 chevaux. On n'offre pas, pour le moment, de modèles à mécanique diesel; cependant, en Europe, Audi propose pas moins de trois motorisations diesel dans l'A4. Le 4-cylindres de 2 litres TDI offre 140 chevaux, le V6 de 2,7 litres TDI, 190 chevaux, et le V6 de 3 litres, qui apparaîtra possiblement chez nous quelque part en 2009, propose une puissance de 221 chevaux et un couple de 406 livres-pied, une pure merveille.
Comportement
Lors de la présentation de la voiture en Italie, Audi visait deux objectifs avec la nouvelle A4 : primo, faire mieux que la Classe C en matière de finition et de confort et, secundo, faire mieux que la Série 3 en matière de comportement et de plaisir de conduire. Pour ce qui est du premier objectif, je crois qu'Audi possède une meilleure finition; cependant, au chapitre du confort, on peut parler d'un match nul. En ce qui a trait au second objectif, procurer un comportement et un plaisir de conduire supérieurs à celui d'une Série 3, la marche était haute. Audi a donc dû repenser cette A4. Pour aller chercher cet équilibre quasi parfait qui caractérise la Série 3, les ingénieurs ont redistribué les masses. La batterie a migré sous le plancher du coffre. Puis les roues motrices ont été avancées de 15,4 centimètres, ce qui a permis d'allonger d'autant l'empattement. Cette architecture, partagée avec le coupé A5, fait chuter de 61 à 55 % la prépondérance des masses sur l'avant. Un gros travail d'allègement a été effectué sur les trains roulants. Avec cinq bras coulés en aluminium à l'avant et une épure en trapèze à l'arrière, l'A4 est dorénavant très proche de l'A6. De nouvelles solutions de haute technologie proposées en option ajoutent à la fascination qu'offre la conduite : l'Audi Drive Select est un système qui permet de configurer la voiture selon les désirs du conducteur. On peut ainsi régler l'injection moteur, le tarage des suspensions et la direction afin de privilégier le confort, la sportivité ou un mélange des deux. La régulation des amortisseurs permet un réglage hydraulique de l'amortissement pour chaque roue. Ainsi, on réussit à allier le plaisir d'une conduite sportive à une sécurité maximale. Et toute cette technologie est très transparente et non intrusive. La prise en main est particulièrement facile; on trouve tout de suite une bonne position conduite. La direction est précise, le roulis, contenu, et le freinage, au-dessus de tout soupçon. Quelles que soient les conditions de la chaussée, la sensation de sécurité domine : on a le sentiment d'être bien en deçà des capacités de la voiture. Au final, grâce à son légendaire système quattro, la voiture tient la route comme pas une. Audi a même reconfiguré le système quattro pour accorder 60 % de la motricité aux roues arrière et 40 % aux roues avant, pour une sensation plus sportive dans la conduite. Mais est-ce que cela rend la nouvelle A4 aussi intéressante que la BMW Série 3 ? Je dois admettre que OUI. Audi a, de surcroît, été capable de hausser le confort général de la voiture. Il n'y a que l'option châssis sport qui gruge sur le confort, mais c'est là le seul petit bémol sur l'expérience de conduite hors du commun.
Conclusion
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