Trop de compromis
Francis Brière
Honda souffre de l’absence d’un bon moteur V8. En effet, avec un tel engin, le constructeur japonais réglerait le problème de sa lignée Acura. La RL bénéficierait d’une motorisation adéquate, de même que le MDX. Le RDX, quant à lui, jouirait d’un V6 qui lui rendrait justice. Ce petit VUS souffre d’un complexe qui nous laisse sur notre appétit. À prix équivalent, l’acheteur se tourne volontiers vers le concurrent allemand, le BMW X3. Notre petit camion possède tout de même quelques qualités dont nous ferons mention ici.
Carrosserie
Cette zone d’inconfort laisse place à l’interprétation et au jugement futile. Vous admettrez cependant que les concepteurs d’Acura manque d’intuition artistique. Pensons à la TL, dont le découpage de carrosserie donne mal à la tête. La carcasse du RDX n’inspire guère mieux avec sa calandre de mauvais goût. En revanche, acclamons le choix des phares discrets et de l’arrière du véhicule qui affiche une meilleure mine. Sous le pare-chocs arrière, on se demande quelle était l’idée d’appliquer une bande de plastique sur les deux tiers de la largeur. Bravo pour le design asymétrique !
Habitacle
La planche de bord du type « Robocop » attire le regard dès qu’on grimpe sur le siège avant. La complexité du système multimédia donne du fil à retordre. Si vous souhaitez relier votre téléphone portable au dispositif à mains libres, armez-vous de patience. Même avec un diplôme universitaire, j’ai tenté de démystifier les secrets de cette haute voltige techno. Bonne lecture ! Autres mauvaises nouvelles : certaines commandes sont mal placées, la radio, notamment. Si vous préférez vous contenter d’être bien assis, vous serez servi. En effet, les sièges proposent une ergonomie appropriée en plus d’offrir un bon maintien. Les places arrière sont correctes, mais ne comptez pas sur un espace de chargement gigantesque pour les bagages ou pour transporter des matériaux.
Mécanique
Malgré l’aspect sophistiqué de l’engin qui anime le RDX, on s’attendrait à mieux. Du côté de la concurrence, qu’elle soit japonaise ou allemande, on vous propose au minimum un moteur à 6 cylindres de 3 litres. Acura a plutôt choisi d’équiper son VUS compact de luxe d’un 4-cylindres turbocompressé de seulement 2,3 litres. Le résultat ne surprend pas : vibrations, bruits excessifs et rugosité le distinguent de ses semblables. Un peu plus surprenant : la consommation de carburant dépasse les limites du raisonnable. Lors de mon essai, je n’ai pu obtenir mieux que 15 litres aux 100 kilomètres. Je veux bien croire que la masse d’inertie y est pour quelque chose, mais gardons quand même à l’esprit qu’on ne dispose que de 240 chevaux. Si vous souhaitez vous surpasser au volant en faisant un Jacques Villeneuve de vous, oubliez les leviers de vitesses au volant. Ils sont inutiles, et on a la nette impression de gaspiller encore plus de carburant.
Comportement
Si le lecteur trouve mon commentaire sévère, sachez que c’est ici que le RDX marque des points. Son propriétaire en a fait l’acquisition pour la fiabilité de la marque, certes, mais aussi pour son comportement remarquable. Il procure une tenue de route sûre. Comme les autres produits Acura, sa direction permet une conduite sportive qui rend l’expérience agréable. Même si la suspension semble un peu sèche, on passe un agréable moment à bord du RDX, sur une route nouvellement pavée ou non.
Conclusion
Pour parvenir à prendre sa place dans ce marché, Acura devra améliorer son produit. La motorisation du RDX déçoit, de même que son esthétique douteuse. La concurrence allemande propose des modèles plus intéressants pour la même somme. Pour 2010, Mercedes-Benz nous arrive avec le GLK, un petit VUS de luxe qui mérite considération; Audi, pour sa part, a répliqué avec son Q5. Malgré tout, le RDX possède des qualités que nous ne devons ignorer. Il se distingue par son comportement qui offre au conducteur une expérience de conduite sportive.
Points forts
Tenue de route incisive
Confort
Maniabilité
Points faibles
Design discutable
Moteur turbo irritant
Soif de carburant