Poule de luxe
: Francis Brière
Pourquoi choisir une Acura CSX plutôt qu’une Honda Civic ? L’avez-vous remarqué, il s’agit de la même voiture ! Bon, d’accord, elle est plus luxueuse. Et puis après ? À titre de consommateur, vous avez le droit de payer pour des options supplémentaires. Après tout, c’est votre argent dont il s’agit. Il n’y a pas de mal à se gâter. Pour le reste, la CSX et la Civic partagent tous leurs éléments mécaniques ou presque. Dotée d’une motorisation à peine plus puissante que celle de la Civic, il faut considérer son poids plus important en raison de l’équipement. Heureusement que la qualité est au rendez-vous !
Carrosserie
Pour la distinguer de sa jumelle, Acura propose un aileron insignifiant, des roues de 17 pouces et une jupe sportive. Même s’il s’agit d’un clone endimanché, la CSX a fière allure. La version Type S (Civic SI) ajoute quelques fioritures pour se distinguer des modèles de base et Tech. Du point de vue de la conception, Acura manque nettement de génie. La CSX, en revanche, outre sa calandre hideuse, domine la gamme avec sa séduisante silhouette. Heureusement que les concepteurs de Honda ont généreusement prêté l’idée !
Habitacle
L’élément le plus agaçant dans l’habitacle de la CSX est le frein à main, vraiment mal placé ! Autrement, il faut avouer que l’ergonomie comble les attentes. On retrouve, bien sûr, les tableaux indicateurs de la Civic, soit un odomètre numérique et un compte-tours analogique, mais également un système de navigation par satellite bien en vue, des commandes de climatisation simples et accessibles et des boutons en quantité raisonnable sur le volant. Les sièges de cuir offrent un bon maintien et un confort adéquat. On apprécie tout de même le luxe sans exagération qu’on retrouve à bord de la CSX. La petitesse de son intérieur n’empêche pas les occupants de se sentir à l’aise et confortablement assis, y compris à l’arrière.
Mécanique
Sans affirmer que le moteur de base bat des records, avouons que ce petit 4-cylindres fait des merveilles. Raffiné à souhait, l’engin de 2 litres produit 155 chevaux, ce qui est suffisant compte tenu de la taille et du poids de la voiture. En revanche, il manque de couple, surtout à bas régime. Avec la livrée Type-S, on obtient un moteur de 197 chevaux et une sonorité ronflante. S’il est vrai qu’il n’y a pas de quoi se péter les bretelles avec cette puissance timide, on se surprend à enflammer la belle mécanique à plus de 7000 tours par minute pour faire monter l’adrénaline. En ce qui concerne la boîte de vitesses, on doit se contenter de 5 rapports pour les modèles de base et Tech, décevant pour une voiture comme la CSX.
Comportement
Pour une conduite sportive et inspirante, la Type-S s’impose. Moteur plus puissant, réponse plus vive et accélérations plus franches. En revanche, la traction limite les options, surtout le rêve d’aller s’éclater sur une piste. Bonjour le sous-virage et l’effet de couple au volant ! Restons calme et considérons plutôt la CSX comme une petite berline de luxe qui allie confort et conduite agréable. Telle est sa vocation. La direction, toujours aussi précise chez Acura, procure une bonne sensation de conduite et informe adéquatement le conducteur. La suspension un peu sèche assure tout de même du confort et une bonne stabilité en virage.
Conclusion
La CSX n’est pas une mauvaise affaire, mais elle est trop chère pour ce qu’elle offre. Pour le prix d’une Type-S, on s’offre une BMW 128 de base équipée d’un moteur à 6 cylindres de 230 chevaux, d’une propulsion et d’un comportement ultra sportif. Et on roule en BMW. Les 15 chevaux de plus et l’équipement supplémentaire ne justifient pas, à mon avis, l’écart de prix avec la Civic. Reste qu’Acura en vend et en bonne quantité. La CSX, semble-t-il, rend son propriétaire heureux.
Points forts
Qualité de fabrication
Tenue de route incisive
Faible consommation
Points faibles
Personnalité timide
Prix