Conservatisme utilitaire
Par : Jean-Pierre Bouchard
La série de véhicules XC a permis à Volvo de faire des avancées importantes en termes de ventes et de parts de marché. La maison a lancé son premier utilitaire en 2003 pour répondre à l'intérêt croissant des consommateurs à l'endroit des utilitaires haut de gamme. Sept ans plus tard, le constructeur offre toujours le XC90 dans sa facture initiale. Et l'année 2009 n'apporte aucun changement. Ce qui ne l'empêche pas d'attirer toujours autant d'acheteurs.
Carrosserie
Au fil des ans, la carrosserie n'a subi que des améliorations mineures d'ordre esthétique. Les concepteurs de la firme avaient toutefois pris soin d'élaborer un design qui, à défaut d'être détonnant, traverse le temps sans trop de heurts. Cette année, le XC90 reçoit, de série, le système de surveillance de l'angle mort (BLIS) et des rétroviseurs latéraux rétractables avec éclairage vers le sol. Le nouvel ensemble d'options R-Design comprend de sportives jantes en alliage de 19 pouces sur le modèle équipé du moteur à 6 cylindres et de 20 pouces sur celui doté du V8, une suspension, une direction et un châssis sport, un toit ouvrant ainsi que divers éléments chromés comme les rétroviseurs, les embouts d'échappement doubles et les plaques de protection avant et arrière.
Habitacle
Volvo offre l'utilitaire en configuration intérieure pour cinq ou sept personnes. La présentation est typique des autres produits de la marque. La finition est soignée. L'habitacle met en sourdine la plupart des bruits ennuyeux, sauf ceux du vent. Le confort des occupants avant est assuré par des sièges dont la réputation en matière de confort n'est plus à faire. Le conducteur bénéficie d'une excellente position de conduite et d'un excellent champ de vision. Les commandes sont bien placées, et la consultation des instruments de bord ne pose aucune difficulté. L'ensemble R-Design inclut notamment des instruments qui rappellent ceux d'une montre chronographe. Pour un véhicule utilitaire, le nombre d'espaces de rangement est limité. La banquette assure un bon confort aux passagers. Les imposants appuie-tête intégrés aux sièges avant les empêchent toutefois de voir vers l'avant. Le siège rehausseur au centre de la banquette, de série sur les versions à sept places, constitue une caractéristique heureuse pour y asseoir un enfant. L'utilité de la banquette de troisième rangée est discutable. L'espace utilitaire est, par ailleurs, de bonnes dimensions.
Mécanique
Les roues avant du XC90 peuvent être animées par le 6-cylindres de 3,2 litres ou par un V8 de 4,4 litres, les deux reliés à une boîte de vitesses automatique à 6 rapports qui s'activent en douceur. Le 3,2 litres assure des performances adéquates dans la plupart des situations. J'ajouterais toutefois des chevaux pour le rendre plus énergique et aussi plus concurrentiel par comparaison à un Infiniti FX35 ou à un Lexus RX350. Ce moteur travaille toutefois avec onctuosité. Ce qui est également le cas du V8, dont les prestations sont, bien entendu, plus vigoureuses. L'écart de consommation de carburant entre les deux moteurs n'est pas significatif. Ce qui n'est pas le cas de leur prix : une version équipée du V8 coûte au moins 15 000 $ de plus !
Comportement
Le réglage ferme de la suspension du XC90 procure une bonne tenue de route tout en assurant un bon confort sur les inégalités de la route. Le véhicule dégage une grande impression de solidité. Un petit bémol : le long diamètre de braquage complique les manœuvres de stationnement. Les versions R-Design dispose, par ailleurs, d'un châssis, d'une suspension et d'une direction sport, en plus de roues de 20 pouces, ce qui devrait permettre de rehausser le comportement routier au détriment, peut-être, du confort.
Conclusion
Le constructeur a concocté un utilitaire compétent, et dont la valeur de revente figure parmi les plus élevées… de la famille Volvo. La concurrence est tout de même vive. Le nouvel Infiniti FX35 qui, à un prix d'entrée de gamme relativement comparable, constitue une excellente alternative, en plus de présenter un bulletin de fiabilité parfois plus reluisant et d'être assorti une valeur de revente supérieure. Le prestige libéral de la marque a toutefois un certain charme discret qui continuer de plaire.
Deuxième avis : Benoit Charette
La raison d'être de ce Volvo était d'offrir une alternative aux BMW X5, VW Touareg et autres utilitaires de luxe. L'idée consistait à garder la clientèle de Volvo dans la famille. Toutefois, le XC 90 n'a pas eu la vie facile. Sa fiabilité n'a jamais été son point fort, sa consommation de carburant est très forte avec le V6 et quasi démesurée avec le V8. Sans vraiment être sportif, le XC 90 affiche cependant une grande qualité : son confort; autant celui des sièges que celui du roulement. Il est offert en versions à 5 et à 7 places; je vous conseille toutefois le modèle à 5 places qui a l'avantage d'offrir un véritable espace de chargement. Le 7-places est en réalité un 5+2 mais réellement pratique, et si vous réussissez à y entasser deux personnes additionnelles, l'espace à bagages est inutile.