Mammut suédois
Luc Gagné
Aménagement fonctionnel et conception originale : deux principes mis de l’avant par Ingvar Kamprad, le Suédois qui a imaginé le catalogue Ikea en 1951. Deux principes qui s’appliquent aussi bien à l’utilitaire XC90 qui, une fois la notion de prix abordable évacuée (autre principe sine qua non de Kamprad), trouverait sa place dans le catalogue de produits scandinaves.
Carrosserie
Le XC90 est le premier utilitaire contemporain de Volvo. Un bien petit mammut lorsqu’on le compare au Laplander, un 4X4 pur et dur fabriqué par Volvo entre 1974 et 1980. D’ailleurs, le XC90 a été conçu pour se comporter comme une auto, malgré sa taille relativement imposante. On lui a donc dessiné une robe élégante qui habille une variante du châssis de la S80, la grande berline de Volvo. Ce châssis autoportant à empattement long garantit à l’utilitaire suédois des performances routières civilisées, comparables dans une certaine mesure à celles des Mercedes-Benz Classe M et Lexus RX 330 de ce monde.
Habitacle
L’habitacle se distingue par une finition soignée et un aménagement bien pensé. Les sièges baquets sont, sans conteste, les plus confortables qui soient. Ils procurent un soutien à tous les niveaux du dos. Un long voyage en Volvo n’est jamais cause d’inconfort. Et c’est tant mieux lorsque les sept places sont occupées. Toutefois, les deux petits sièges arrière servent mieux des enfants que des adultes, étant donné l’espace limité pour la tête, les jambes et les pieds. On accède à l’aire à bagages par une combinaison unique d’un battant très court et d’un petit hayon, que l’on peut soulever même à quelques centimètres d’un mur. Avec la banquette arrière en place, l’espace à bagages est limité. Mais une fois les deux banquettes repliées, le volume de chargement autorise le transport de nombreuses boîtes de mobilier Ikea. Le plancher du coffre n’est pas très haut, contrairement à celui du Nissan Armada. À 87 centimètres du sol, le seuil du plancher n’est que 6 centimètres plus haut que celui d’une familiale V70.
Mécanique
Deux moteurs suralimentés montés en position transversale sont offerts : un cinq cylindres à turbo à faible pression et un six cylindres biturbo, plus musclé. Ces deux moteurs produisent beaucoup de couple dès qu’ils tournent à 2000 tours/minute, gracieuseté d’un système de calage variable des soupapes. La transmission intégrale Haldex est semblable à celle utilisée par les autres produits Volvo, mais aussi depuis cette année par les Ford Five Hundred et Freestyle (qui reprennent d’ailleurs la plateforme du XC90!). Cette transmission intégrale de type réactif assure un rendement intéressant, nettement supérieur à celui du système Versatrak de GM.
Comportement
Sur la route, on croirait conduire une voiture sport. La suspension ferme, qui limite le roulis, rend néanmoins le roulement feutré. En outre, la grande rigidité du châssis confère au conducteur une impression de solidité rassurante. La servodirection est précise mais un peu lourde. De plus, le diamètre de braquage important ne facilite pas les manoeuvres de stationnement. Le moteur cinq cylindres constitue une réelle déception. Lorsqu’on tente un dépassement, on a l’impression que les 208 chevaux font la grève du zèle : on les cherche ! Le moteur T6 réussit mieux à faire accélérer notre mammut de 2 tonnes, sans susciter de passion pour autant. Qui plus est, la propension à consommer du carburant est grande quel que soit le moteur. Des arrêts fréquents à la pompe sont nécessaires pour remplir le petit réservoir de 70 litres d’essence.
Conclusion
Championne de la sécurité, Volvo a réalisé un utilitaire d’une grande élégance et très polyvalent. Côté mécanique, le mammut scandinave brille moins. Pas au point de l’éliminer d’une liste d’achats. Ses sièges sont si confortables…
Forces
• Finition soignée • Excellents sièges baquets • Habitacle spacieux • Esthétique réussie
Faiblesses
•Prix élevés •Consommation élevée •Diamètre de braquage important •Performances décevantes
Nouveautés 2005
•Essuie-glaces à détection de pluie de série, nouveaux balais d’essuie-glaces plats, enduit hydrophobe des rétroviseurs extérieurs, nouvelles couleurs de carrosserie
2e Opinion Michel Crépault
• Le XC90 est sans doute l’utilitaire de luxe qui menace le plus un rival tel le Lexus RX 330. Comme le produit nippon, le suédois affiche une belle gueule qui sait marier la sportivité à l’élégance. À l’intérieur, on retrouve davantage la robustesse d’un X5 au lieu de la finesse japonaise, quoique le tout soit nappé d’un design scandinave toujours agréable à l’oeil. Le cinq cylindres est à peine plus lent que le six biturbo et si vous recherchez un rendement de puissance bien étalé, il sera votre choix. De toute façon, si c’est vraiment un VUS très rapide que vous désirez, cherchez plutôt du côté de BMW ou Porsche. Mais les sièges d’une Volvo continuent de remporter la palme du confort.