Familiale libérale
Par : Jean-Pierre Bouchard
Depuis l'apparition des premières PV445 Duett, dans les années 1950, la firme reste prévisible sur le plan du design. D'une génération à l'autre, les véhicules qu'elle conçoit gagnent néanmoins en fluidité, tout en conservant l'esprit de la marque. Le plus bel exemple concerne les modèles V70 et XC70.
Carrosserie
La nouvelle mouture de V70 et de XC70, lancée l'an dernier, ne bouleverse aucune règle jusqu'alors établie par Volvo. Il y a, dans cette forme en boîte de chaussures, un petit quelque chose d'original et d'unique. À présent, la boîte est plutôt celle d'une chaussure Ferragamo que d'une Hush Puppies. Les éléments en plastique mât pour le pare-chocs et les bas de caisse de la XC70, ma préférée, rehaussent les dimensions utilitaires du véhicule.
Habitacle
Le confort des baquets avant est irréprochable pour la plupart des gabarits de conducteur. Ceux de grande taille profitent d'un bon dégagement pour les jambes. Quand le siège est relevé au maximum, celui pour la tête est juste. Mais il y a fort à parier que cette position sera surtout réservée au conducteur de plus petite taille. Et donc… la commande de soutien lombaire est mal placée. Vraiment mal placée. Coincée entre le siège et la console, elle rend son utilisation pénible. Attention aux étirements musculaires. Cet aquarium vitré assure au conducteur une excellente visibilité. L'instrumentation est claire et bien disposée. Certaines commandes nécessitent toutefois une période d'adaptation. Celles de la climatisation, par exemple. Le levier des essuie-glaces est caché par l'épais, mais confortable, volant, ce qui rend le réglage du mode intermittent hasardeux, alors que les hiéroglyphes dessinés sur les boutons montés au volant exigent un cours d'interprétation. Détails, direz-vous. Sauf que l'un des principes en ergonomie consiste à faire en sorte de ne pas distraire inutilement le conducteur. Les matériaux utilisés sont de belle qualité, en plus d'être assemblés de belle façon. L'habitacle gomme bien les agressions sonores. À bord, il se dégage une incroyable impression de solidité. À l'arrière, la banquette ferme fournit un bon confort pour deux adultes. Les massifs sièges avant coiffés de massifs appuie-tête bloquent leur champ de vision, tandis que le dégagement pour les pieds est insuffisant. Le volume utilitaire est généreux, et l'espace, bien fini. Les sections de dossiers de sièges de la banquette sont lourdes à manipuler.
Mécanique
Le 6-cylindres de 3,2 L assure des performances qui n'ont rien de bien différentes en termes d'accélérations et de reprises par comparaison à celles du précédent moteur à 5 cylindres turbocompressé. C'est un poil mieux, rien de plus. Ce moteur fonctionne, par contre, avec plus d'onctuosité. La boîte de vitesses automatique à 6 rapports s'active elle aussi en douceur, tandis que les rapports sont bien étagés. La consommation moyenne de carburant atteint au moins 15 litres aux 100 kilomètres pour la XC70. La transmission intégrale et la multitude d'aides à la conduite fonctionnent avec compétence. J'ai eu l'occasion de les apprécier durant l'une des plus importantes tempêtes de neige à Québec. Efficaces, rien de moins.
Comportement
La XC70 procure un comportement routier irréprochable sur le plan du confort de roulement. La suspension adaptative, en option, permet au conducteur de choisir entre trois modes distincts, dont un pour le confort et la conduite " sportive ". La direction est bien calibrée, sans nécessairement procurer une conduite sportive. Au hasard de mes recherches, j'ai découvert qu'on pouvait raffermir la tension de la direction. Le comportement n'en devient pas pour autant plus dynamique. La voiture est néanmoins maniable et inspire confiance. La liste des caractéristiques de sécurité est, comme il se doit, exhaustive. Tout comme la liste des options d'ailleurs… La mienne était notamment équipée de capteurs qui, au moindre amoncellement de neige, ne faisaient que sonner une alerte.
Conclusion
La gamme de grandes familiales suédoises affiche une allure unique, un comportement équilibré et une solidité rassurante. Le véritable point négatif concerne la chute indécente de la valeur de revente. Avis aux acheteurs d'une Volvo d'occasion.
Deuxième avis : Nadine Filion
Du côté de Volvo, tout est dans l'habitacle. Certes, la conduite est plus neutre que celle des concurrentes allemandes. Les amoureux de sensations fortes voudront donc reluquer ailleurs, ne serait-ce que parce que les XC70 et V70 équipées du 6-cylindres de 3,2 litres font preuve d'une certaine lourdeur. Reste que l'habitacle est tellement plus convivial que les cabines germaniques, froides et austères. Dès qu'on prend place à bord, on pousse un soupir de soulagement, comme si on rentrait à la maison. Les sièges sont les plus confortables de toute la catégorie, sinon de toute l'industrie. L'impression de solidité qui se dégage de l'ensemble est rehaussée par un bel aplomb en route. La nouvelle génération des familiales Volvo a apporté son lot de technologies, et, à moins d'avoir un budget illimité, il faudra choisir entre le radar anticollision, le Blis (qui détecte de possibles véhicules dissimulés dans les angles morts) ou la suspension adaptative Four-C (mon choix personnel…).