Le temps pour
autre chose ?
Jean-Pierre Bouchard
La S80 témoignait des premiers vrais efforts déployés par Volvo pour actualiser sa gamme de véhicules. Le constructeur découvrait le sens des mots rondeur et aérodynamisme. La grande berline démontrait que les concepteurs de Volvo pouvaient concocter une voituresûre, habillée d’une carrosserie fluide et élégante. Aujourd’hui, celle qui pavait le futur de la marque semble avoir été reléguée aux oubliettes. Le moment serait-il enfin venu pour Volvo de revoir sa voiture amirale ?
Carrosserie
Cette année, le constructeur suédois ne propose que deux modèles : la T6 et l’AWD, à transmission intégrale. Les changements esthétiques apportés aux S80 2005 demeurent minimes. Volvo a doté les deux modèles de nouveaux essuie-glaces à balai plat et a appliqué un enduit hydrophobe aux rétroviseurs extérieurs pour améliorer la visibilité. La version AWD reçoit de nouvelles roues en alliage de 16 pouces et inscrit les phares antibrouillards sur la liste des équipements
de série.
Habitacle
L’habitacle de la S80 invite quatre occupants à monter à bord. Les sièges avant offrent à ceux qui y prennent place un grand confort. Instrumentation facile à consulter et commandes à portée de main permettent au conducteur d’apprécier pleinement les heures passées derrière le volant de la grande berline. La banquette arrière, rabattable dans une proportion 60/40, reçoit deux adultes confortablement. Le dégagement pour la tête, les jambes et les pieds s’y fait généreux. Par ailleurs, la S80 dispose d’un coffre étonnamment spacieux.La facture intérieure témoigne du souci du détail du constructeur et convie les occupants dans un environnement feutré, mis en valeur par les appliques à effet de bois, le cuir et la qualité des matériaux employés. Un habitacle sobre,
mais de bon goût. En outre, une kyrielle de caractéristiques comme la climatisation automatique à deux zones et une nouvelle chaîne ambiophonique avec neuf haut-parleurs, changeur de six disques compacts et amplificateur de 225 watts de série ajoute au confort
Mécanique
Le 2,9 litres atmosphérique, qui prêtait flanc à la critique, n’est plus importé au Canada. Ce V6 présentait un intérêt limité compte tenu de ses prestations. Les roues de 17 pouces de la T6 puisent leur vitalité dans le V6 de 2,9 litres biturbo, qui développe 268 chevaux et un couple de 280 livrespied. Ce moteur, jumelé à une boîte automatique à quatre rapports, concourt à rendre la suédoise attrayante au chapitre des accélérations et des reprises. Le cinq cylindres turbo de 2,5 litres qui loge sous le capot de la version AWD est couplé à une boîte automatique à cinq rapports. Ce moteur, qui fournit une puissance de 208 chevaux et produit un couple de 236 livrespied, déplace la S80 AWD avec grande aisance.
Comportement
La S80 se démarque par son comportement routier rassurant et sa grande douceur de roulement. Sur l’autoroute, elle montre une belle stabilité. La grande souplesse de la suspension la pénalise toutefois quand vient le temps d’amorcer des virages plus étriqués. La version T6 peut être dotée, en option, de la suspension active Four-C qui permet au conducteur de choisir entre les modes Sport ou Confort. La direction est stable, mais ne transmet pas grand-chose de la relation entre les pneus et la chaussée. Et elle est de surcroît handicapée par un long diamètre de braquage! Les freins stoppent la S80 avec puissance et endurance.
Conclusion
Innovatrice à ses débuts, la S80 semble aujourd’hui avoir fait le tour du jardin. Certes, elle demeure une routière confortable, luxueuse et sûre. Et la version AWD, lancée l’an dernier, constitue un choix des plus judicieux pour pallier les sautes d’humeur de dame Nature. Mais peut-être est-ce enfin le moment pour Volvo de remplacer son porte-étendard par un autre doté d’une personnalité plus forte et plus distinctive.