Donnez-moi de l'oxygène !

Par : Jean-Pierre Bouchard

La S60 est dans son dernier droit avant l'arrivée prochaine de la deuxième génération. À l'heure actuelle, les ventes de la berline ne font que péricliter. Celle qui entend concurrencer les Audi A4 et BMW de Série 3, ou encore des japonaises comme l'Infiniti G ou la Lexus IS n'a pratiquement pas changé depuis son lancement au début des années 2000. Entretemps, les rivales, elles, ont fait l'objet d'au moins une refonte, parfois de deux.

Carrosserie

La carrosserie a réussi à traverser le temps. Ainsi, qu'on conduise un modèle 2001 ou 2008, les différences ne sautent pas immédiatement aux yeux. À tout le moins à un œil non avisé. Parfait pour l'acheteur d'un modèle d'occasion. Insuffisant toutefois au sein d'une catégorie de voitures dont les acheteurs aiment être au goût du jour. La prochaine génération, qui devrait être annoncée pour 2010, réserve toutefois d'intéressantes surprises en matière de design. Pour le moment, Volvo n'offre la S60 qu'en versions 2.5T et 2.5T à transmission intégrale. Pour un peu plus de 5 000 $, l'ensemble Prestige ajoute des jantes en alliage de 17 pouces, des phares au xénon et des rétroviseurs latéraux rétractables, notamment.

Habitacle

À l'instar des autres véhicules de la marque, la berline intermédiaire assure aux occupants avant un grand confort. Les sièges sont larges et assurent un bon maintien. La commande permettant de régler le soutien lombaire est d'accès difficile en plus d'être montée du mauvais côté du siège. Cette année, le cuir figure sur la liste des caractéristiques de série. Le conducteur bénéficie d'une excellente position de conduite. La visibilité est toutefois perturbée par une ligne de toit basse. L'instrumentation est facile à consulter. Les commandes, pour la plupart, sont placées dans l'environnement immédiat du conduc-teur. Aucun reproche du côté de la qualité des matériaux utilisés ni de leur assemblage. L'habitacle gère parfois difficilement certains bruits de roulement. Toutefois, avec la qualité de la surface des routes que nous avons, difficile d'atteindre la perfection à ce chapitre. La configuration du toit ainsi qu'une ouverture limitée des portes compliquent l'accès à la banquette. Les passagers de plus grande taille trouveront le dégagement pour les jambes limité.

Mécanique

L'affaire est vite réglée : Volvo n'offre qu'un seul moteur, soit encore et toujours le 5 cylindres en ligne de 2,5 litres turbocompressé à calage variable des soupapes. La boîte de vitesses automatique compte 5 rapports. Les 208 chevaux et, surtout, le couple de 236 livres-pied produit entre 1 500 et 4 500 tr/min, assurent des accélérations progressives et des dépassements sûrs. La boîte automatique fonctionne avec une assez bonne douceur dans la plupart des situations.

Comportement

La suspension ferme permet d'allier un comportement routier solide et un confort sur la plupart des inégalités de la route. La conduite n'est toutefois pas aussi incisive que celle d'une A4 ou d'une BMW, mais la direction est précise et bien dosée. Le diamètre de braquage est, par ailleurs, long, ce qui complique certaines manœuvres. Les freins, de leur côté, s'exécutent avec compétence. Tout comme la transmission intégrale, en option. Lors d'une perte d'adhérence, elle peut acheminer jusqu'à la totalité du couple aux roues arrière. Le temps de réaction court autorise des départs plus rapides sur chaussées glissantes.

Conclusion

La S60 est une voiture toujours intéressante, mais elle montre des signes de vieillissement surtout dans un univers qui mise constamment sur la jeunesse et le rendement. Heureuse-ment toutefois, Volvo ne joue pas dans l'éphémère. Sauf que, pour sortir les acheteurs de leurs limbes, surtout les nouveaux, le constructeur devra faire davantage que d'ajouter de série le cuir et de réduire le prix pour répondre à leurs exigences. Fait désolant, la valeur de revente est la plus faible de la catégorie. Le malheur des uns fait toutefois le bonheur des autres, en particulier les acheteurs de voitures d'occasion.

Deuxième avis : Benoit Charette

Plus vieux modèle de la gamme Volvo, la S60 ne trouve plus preneur depuis déjà quelques années; faute de changements, les ventes périclitent. Mais Volvo n'a pas abandonné sa berline qui a connu du succès à ses débuts. Le concepteur, Steve Mattin, l'homme derrière le XC60, est aussi responsable de la prochaine génération de S60 prévue pour l'an prochain (souhaitons-le). Le dessin de la berline se veut très proche du XC60 avec des lignes beaucoup plus agressives et des passages de roues proéminents. Pour ce qui reste du présent modèle. Je n'ose même pas vous la recommander tellement ce qui reste de cette voiture est déclassé par la concurrence. Cette trop longue période d'immobilisme coûtera cher à Volvo, il faudra vraiment frapper un coup de circuit avec la prochaine génération.