La plus élégante des Volvo
Par : Nadine Filion
C'est bien connu, Volvo mise d'abord et avant tout sur la sécurité. La C70 n'y échappe pas, avec les " premiers coussins gonflables qui se déploient vers le haut ". Mais la décapotable de Volvo, c'est plus que cela. C'est le plaisir " zen " de conduire, la souplesse d'un moteur T5 qu'on adore et une belle et tranquille sophistication.
Carrosserie
La C70 est sans doute la Volvo la plus élégante jamais conçue. Assemblée sur la plateforme des S40/V50, on lui en reconnaît le museau discret, les hanches proéminentes, les lignes harmonieuses et épurées. La pièce maîtresse de la C70 est son toit rigide amovible. L'opération " décapotage " s'effectue en 30 secondes (non, faut pas être pressé…), dans une chorégraphie mécanique qui divise la toiture en trois sections pour ensuite l'empiler dans le coffre. Impressionnant. Bien sûr, le coffre est alors amputé de la moitié de son espace (de 362 à 170 litres), mais on peut néanmoins y glisser, ainsi que sur la banquette arrière, tout le nécessaire de camping pour un week-end. Pratique.
Habitacle
Le défaut des décapotables réside souvent dans l'insonorisation. Ici, pas de souci : avec le toit en place, aucun bruit de vent ne filtre. Autre défaut commun aux cabriolets : le rangement. Ici encore, pas de souci : avec la console centrale, la profonde boîte à gants, les rangements qui se verrouillent dans les portières (quelle bonne idée !) et quatre porte-gobelet accessibles quelle que soit sa place à bord. L'ambiance, avec ou sans toit, est d'un calme raffiné. Rien pour taper sur les nerfs, que des commandes simples, des matériaux et un assemblage de bonne facture et, évidemment, les sièges avant parmi les plus confortables de l'industrie. Je reproche néanmoins le soutien lombaire, difficile à régler parce que sa molette est coincée contre la console, et le manque d'ardeur de l'élément chauffant des sièges – même en position la plus féroce, c'est à peine si on ressent une tiédeur. À l'arrière, le dégagement pour les jambes est limité (à 862 millimètres). Par contre, les deux sièges moulés assurent le confort – à condition que les occupants se fassent assez minces pour s'insérer entre le montant de la carrosserie et le siège avant.
Mécanique
Une seule version de la C70 pour l'Amérique du Nord : la T5 mue par le 5-cylindres en ligne turbo de 2,5 litres développant 227 chevaux et produisant un couple de 236 livres-pieds. Ce turbo est fort discret : on ne l'entend pas, mais on ne le ressent pas non plus. Deux boîtes de vitesses au catalogue : la manuelle à 6 rapports et la séquentielle à 5 rapports. Avec la première, j'ai obtenu une consommation de carburant de 9,1 litres aux 100 kilomètres sur près de 1500 kilomètres de route et d'autoroute. C'est raisonnable. De série, sans surprise, on note les freins ABS et le système de contrôle de la stabilité. La suspension sport et les roues de 18 pouces sont offertes en option moyennant 4 450 $ (avec le cuir et les phares au xénon).
Comportement
Ceux qui recherchent la poussée d'adrénaline des accélérations enivrantes, des suspensions sportives et des directions " pile poil " devraient se tourner vers les allemandes; ils ne sauront apprécier la " zénitude " de la C70 qui mise sur le décontracté, l'assurance et la maturité. Tranquille plutôt que fulgurante, le cabrio de Volvo n'en est pas moins très plaisant à piloter. Son T5 est d'une belle souplesse, surtout avec la manuelle à 6 rapports qui se manie dans une belle élasticité. Si les reprises ne décollent pas la rétine des yeux, elles demeurent solides et linéaires. La direction est d'une belle uniformité et se laisse traiter du bout des doigts. Le volant, avec ses renfoncements juste là où il le faut, est des plus agréables en main. La suspension est un bon compromis entre la fermeté et la balade onctueuse; on ressent à peine les aspérités de la route, sans pour autant rebondir indûment sur les cahots. La " zénitude ", quoi.
Conclusion
Loin de l'extase athlétique, la C70 se fait néanmoins une belle place au soleil pour son aplomb, ses performances égales, les sentiments de confiance et de liberté qu'elle accorde. À l'instant où l'on se glisse derrière son volant, on se sent en terrain familier, comme dans toutes les Volvo d'ailleurs. Pratique décapotable, elle se transforme en quelques instants pour devenir l'un des plus beaux coupés jamais dessinés par Volvo. Pour 2009, les sièges chauffants, la radio satellite et la connectivité Bluetooth sont de série, tout cela à un prix de base qui, force du dollar oblige, a été réduit de 4 700 $.
Deuxième avis : Benoit Charette
Pour réellement profiter de la C70, il ne faut pas associer la vitesse de déplacement au plaisir. La C70 aime prendre son temps, profiter d'une belle journée d'été à basse vitesse. Ses sièges confortables incitent à la lenteur, aux balades à la campagne. Sa chaîne Dynaudio vous remplira les oreilles de bonheur, et ses lignes sensuelles promettent de faire tourner des têtes. Sa configuration de coupé-décapotable la rend utilisable sur quatre saisons. Le seul endroit où Volvo n'a pas visé dans le mille, c'est sur le prix. Pas suffisamment pratique pour être une voiture familiale (malgré ses quatre vraies places), la C70 est trop chère pour être la seconde voiture de la famille, à moins de disposer d'un sérieux budget automobile. Ce qui explique en partie sa rareté.