Une nouvelle image du diesel
N a d i n e F i l i o n
Prenez le Porsche Cayenne, apportez-lui quelques modifications «Volkswagen », dotez-le d’un système à quatre roues motrices très sophistiqué, équipez-le d’un moteur V10 diesel et… vous obtiendrez un Touareg aux gènes plus que sportifs. Vous ne pourrez qu’aimer, surtout après 500 km et un réservoir d’essence encore à moitié plein !
Carrosserie
Admettez, le Touareg est plus joli que le Cayenne, avec qui il partage une bonne partie de son ADN. Si l’utilitaire de Porsche met l’accent sur la performance, celui de Volkswagen mise plutôt sur des capacités hors piste exceptionnelles, avec quatre roues motrices à gamme courte (le « petit boeuf »), ainsi que le verrouillage des différentiels central et arrière (ce dernier est optionnel).
Habitacle
Bois et cuir s’entremêlent dans l’habitacle pour créer une ambiance luxueuse toute germanique. L’intérieur couleur crème est superbe, mais il se salit si aisément que nous vous suggérons de lui préférer le noir. Les commandes s’avèrent fonctionnelles et ergonomiques, mais il faut quelques instants pour s’y faire, surtout à celles du système de navigation. Avec ses pictogrammes étranges, ce dernier fait rapidement sortir le manuel du propriétaire du coffre à gants… Les sièges sont enveloppants et fermes à point. On peut reprocher au levier des clignotants d’être placé trop bas, mais qu’il est donc difficile de se plaindre d’un véhicule qui offre plus, et encore plus ! À commencer par trois mémoires de position pour le siège du conducteur, le système OnStar, le volant chauffant (optionnel), voire les sièges arrière chauffants (optionnels). Un beau clin d’oeil à cet ordinateur de bord qui dispose d’une alerte de vitesse, réglable selon les goûts et les besoins…
Mécanique
La grande nouveauté pour cette année, c’est qu’aux V6 de 3,2 litres et V8 de 4,2 litres s’ajoute un moteur V10 diesel de 5,0 litres, offrant 310 chevaux et un impressionnant couple de 553 livres-pied. Une seule boîte automatique, à six rapports, avec mode Sport et passage manuel (Tiptronic). Outre le système à quatre roues motrices mentionné plus haut, le Touareg offre (en option) le réglage de la suspension et de la hauteur. Ajoutez à cela le système de stabilité et d’antipatinage. Trop de gadgets, direz-vous ? Ben quoi, on aime ça, non ?
Comportement
La conduite du Touareg peut se résumer en un seul mot: agilité. Malgré ses kilos, l’utilitaire se comporte en véritable sportif. Son moteur diesel se révèle particulièrement doux et puissant, ses accélérations collent les passagers à leur siège – et font même lever le nez du véhicule. Solide sur la route et d’un freinage mordant, le Touareg donne une impression de sécurité. Sa suspension, en mode Sport ou Confort, offre le meilleur des deux mondes; il suffit de savoir choisir. Le gros volant se prend bien en main, la direction est précise et un petit diamètre de braquage permet au véhicule de tourner comme sur un 10 cents. Enfin, la boîte automatique s’engage sans hésiter.
Conclusion
Si j’étais un concessionnaire Audi, je serais indéniablement jaloux du Touareg sous le badge Volkswagen. Le véhicule a tout ce qu’il faut pour faire partie de la famille allemande haut de gamme, mais il y a de ces décisions que la raison ne comprend pas, non? Une anecdote pour clore la discussion : à Réjean, mon voisin de section aux matchs des Alouettes, je confiais aimer particulièrement le moteur diesel, pour sa souplesse et son couple, mais aussi pour sa frugalité – une belle qualité, dans ce segment de marché. Mais Réjean a fait la grimace : « Diesel ? » Comme la majorité des baby-boomers, il se souvient des moteurs qui claquettent, qui puent et qui crachent noir. À tous ces sceptiques, je dois confier qu’à mon premier démarrage du Touareg diesel, un démarrage silencieux, sans heurt et inodore, j’ai douté. J’ai dû descendre du véhicule et en faire le tour pour m’assurer que le hayon portait bien le badge TDI. Il le portait…
Forces
• Moteur diesel V10 doux et puissant • Du couple en masse • Un habitacle luxueux à la Audi • Des technologies de pointe
Faiblesses
• Il faut mettre la main dans sa poche pour s’offrir le Touareg… • Un levier de clignotant mal disposé • Intérieur crème salissant
Nouveautés en 2005
• Arrivée du moteur diesel
2e opinion Benoit Charette
• Laissez-moi vous parler du véhicule qui m’a le plus impressionné cette année, le Touareg V10 TDI qui offre simplement le meilleur de tous les mondes. Imaginez une bête de 310 chevaux qui pousse comme un train (deux Porsche 911 n’ont jamais réussi à me distancer) et qui avec toute cette orgie de puissance offre tout de même une consommation moyenne de 10 litres aux 100 km. Un moteur qui fonctionne tout en silence en laissant échapper un tout petit sifflement lors de sa mise en marche. C’est vrai que la marche est haute à 85 000 $, mais croyez-moi, ce Touareg laisse loin, très loin derrière les BMW X5, Mercedes ML et Infiniti ou Lexus. Un véhicule unique et un moteur diesel extraordinaire qui n’a aucune concurrence en ce moment sur le marché.