Petite bête agile et docile
Par : Alexandre Crépault
Je crois qu'il faut avoir des racines latines pour apprécier les bienfaits d'une voiture à hayon, amusante, économique et pratique. Car si les Américains n'ont toujours pas pigé le concept, ça fait longtemps que nous en profitons en positionnant régulièrement la Rabbit/Golf au sommet de notre Top 5 !
Carrosserie
La Rabbit n'est disponible qu'en configuration à hayon, le département des berlines et familiales étant comblé par la Jetta. VW nous donne tout de même le choix entre trois ou cinq portes. Peu importe le nombre d'ouvertures, la Rabbit conserve les mêmes dimensions extérieures, ce qui veut dire qu'elles sont en hausse par rapport à une Golf City. La Rabbit est aussi plus rondouillarde que sa devancière. On ne peut pas dire qu'elle dégage une image particulièrement agressive, prête à dévorer l'asphalte, mais elle communique quand même une bonne impression d'athlétisme. Il est aussi possible d'injecter une petite dose de sportivité à sa Rabbit grâce à une ligne d'accessoires signés VW, dont notamment des roues plus imposantes et un ensemble à effet de sol.
Habitacle
Bon, d'accord, les goûts ne se discutent pas. Certains apprécient les intérieurs techno-bébelleux des Japonaises, certains penchent vers le style plus austère et pratico pratique des Allemands. Cette dernière façon de faire décrit bien l'habitacle de la Rabbit. La qualité des matériaux est bonne et la finition est irréprochable. Les rangements y sont suffisants, et tous les pitons sont là ou ils se doivent. Seule la prise auxiliaire cachée dans le coin supérieur de la boîte à gants semble avoir été conçue par un ingénieur en maternelle. On note aussi un bon support lombaire pour des sièges de cette catégorie, mais un manque de rembourrage se fait sentir durant les longs trajets.
Mécanique
Contrairement au reste de la compétition, qui fait habituellement appel à un moteur à quatre cylindres, la seule mécanique dissimulée sous le capot de la Rabbit en possède cinq, montés en ligne. Grâce à sa cylindrée de 2,5L, cette motorisation développe 170 chevaux et 177 livres de couple, de quoi faire rougir plusieurs rivaux. La boîte manuelle comporte cinq rapports, tandis que la transmission automatique profite d'une sixième vitesse en plus d'un mode semi manuel Tiptronic.
Comportement
La Rabbit fait honneur à son nom. En effet, la voiture compacte se manipule vite et bien. Le levier des vitesses parcourt les engrenages avec netteté, l'embrayage travaille en souplesse et la direction, bien que légère, demeure précise. Toutefois, le plat de résistance se trouve bel et bien sous le capot. Le 5 cylindres pousse dès les premiers régimes. Vers 3 000 tr/min, la Rabbit atteint une espèce de nirvana. Le son devient tout d'un coup plus rauque que celui d'un quatre cylindres, tandis que la voiture continue à tirer de façon linéaire. La Rabbit atteint sa zone rouge à 6 300 tr/min, mais sa bande de puissance est si constante et ses révolutions grimpent si facilement, qu'il est inutile de se maintenir dans la stratosphère pour en tirer le meilleur parti. Ce qui permet de rouler sa Rabbit de façon relativement énergétique sans compromettre les performances de la voiture. Pour la ralentir, on utilise une pédale de frein bien calibrée et, surtout, mordante. Enfin, la suspension oscille avec tact entre confort et sportivité, tout en démontrant de la raideur sur les moins entretenues de nos routes.
Conclusion
La Rabbit s'est taillée une place bien à elle entre la Golf City et la GTI. Elle s'avère stimulante à conduire et son prix, quoiqu'une touche au dessus de la compétition, inclut plusieurs accessoires habituellement optionnels. Une valeur sûre !
Deuxième avis : Pascal Boissé
Les voitures Volkswagen ont toujours eu le secret de rendre heureux leurs conducteurs dès qu'ils en prennent le volant. C'est là que la magie s'opère : l'agrément de conduite est au rendez-vous, qu'on roule en ville, sur l'autoroute ou sur une petite route de campagne tortueuse. La Rabbit ne fait pas exception à cette règle. J'aurais préféré un bon moteur à 4 cylindres au 5-cylindres nasillard de la Rabbit mais, pour le reste, il s'agit d'une voiture dont tous les aspects semblent conçus pour vous accrocher un large sourire. Mais n'hésitez pas à faire votre enquête et choisissez votre concessionnaire avec circonspection : certains font un travail honorable, alors que d'autres semblent déterminés à gâcher votre plaisir et à vous faire regretter amèrement votre achat.