La folle histoire d'amour
Par : Carl Nadeau
On dit souvent qu'il existe une relation particulière entre une Volkswagen et son propriétaire, presque une histoire de cœur. Des amateurs du monde entier sont si fidèles qu'ils ressemblent presque aux membres d'une secte. La lignée des Golf/Rabbit, l'une des plus populaires de l'histoire de la marque, a fait peau neuve pour une 5e génération (MkV) avec beaucoup de succès. La version sportive GTI présente tout un arsenal qui saura convaincre le conducteur avide d'émotions fortes.
Carrosserie
On distingue la GTI de la Rabbit par seulement quelques détails. Étant donné le prix de base de près de 28 000 $, pratiquement le double d'une Golf City, on s'attendrait à avoir un peu plus de tape-à-l'oeil. Heureusement, les phares bixénon, de série, une calandre détaillée du classique rouge sport VW, d'énormes bouches d'admission d'air situées autour des phares antibrouillard, une sortie d'échappement double et des roues surdimensionnées annoncent plaisir et performance.
Habitacle
Le premier contact avec l'intérieur de la GTI confirme que d'avantage d'efforts ont été mis pour favoriser l'expérience de conduite et l'émotion. Les sièges sport reçoivent les motifs à carreaux Interlagos, tout droit sortis du musée de VW, le tableau de bord semble largement inspiré de l'Audi A3, le pédalier ainsi que plusieurs éléments de l'habitacle ont été agrémentés d'aluminium, ce qui laisse croire qu'on prend place à bord d'une voiture nettement plus chère. Les commandes tombent d'elle-même dans la main du conducteur, les places arrière offrent un bon dégagement autant pour les jambes que pour la tête, et le volant presque aussi agressif que celui de l'Audi R8 vient tenter à nouveau de justifier le prix de la petite GTI. Par chance, on y prend plaisir assez vite dès la clé enfoncée.
Mécanique
Les ingénieurs allemands ont décidément fait le bon choix en implantant le moteur de 2 litres FSI turbocompressé de 200 chevaux et plus généreux en couple, au cœur de la GTI. Avec une telle mécanique, on doit s'attendre à une panoplie de dispositifs de sécurité active, comme les freins ABS, la répartition électronique de force de freinage, l'assistance au freinage, l'antipatinage et le contrôle de stabilité électronique… Question de garder les quatre roues sur le pavé en tout temps, et de limiter les conducteurs trop enthousiastes. Derrière le volant, on trouve deux leviers de sélection, si vous avez choisi d'investir dans une boîte de vitesses automatique à 6 rapports du type DSG. L'expérience est similaire à celle de l'Audi A3. Les changements de rapports sont très bien séquencés, et la quasi-absence de délai entre le mouvement du doigt et la réaction de la boîte procure de très bonnes performances. En réalité, le constructeur affirme que la boîte DSG serait plus performante qu'un bon conducteur avec un levier de vitesses dans la paume. Ça reste à voir ! Les puristes qui choisiront la boîte manuelle pourront se délecter de la précision de l'embrayage et de la manoeuvrabilité du pédalier. Ais-je mentionné que le moteur de 2 litres turbocompressé était le seul choix sensé pour alimenter la GTI ? C'est tant mieux puisqu'il est plus léger que le 6-cylindres et dispose de toute la puissance nécessaire, et ce, peut importe le régime moteur.
Comportement
Les freins sont à la hauteur des performances du véhicule, ils ont fait la réputation de VW avec raison. Le seul défaut se trouve à la suspension; elle est ferme et agréable presque en tout temps, mais quand on augmente le rythme sur la piste, les coussinets de suspension, beaucoup trop mous, limitent le potentiel. La voiture devient imprévisible quand on la pousse à sa limite; rassurez-vous, il faut rouler passablement vite pour atteindre cette limite !
Conclusion
La GTI est faite pour ceux qui aiment conduire et qui veulent une voiture performante et désormais fiable. Une compacte bien allemande, racée et raffinée. La GTI est un peu coûteuse, mais elle est beaucoup plus abordable qu'une Audi A3 à deux roues motrices; et elle en offre les avantages. C'est un choix à considérer dans la catégorie des petites sportives. Est-ce que j'ai mentionné qu'elle est maintenant fiable ?
Deuxième avis : Jean-Pierre Bouchard
J'adore la GTI. Mais je serais par contre embêté si l'on me demandait de choisir entre elle et la MAZDASPEED3. Reste que la petite allemande porte en elle plus de vingt cinq ans d'histoire. J'apprécie la carrosserie sobre habillée de la calandre grillagée. C'est discret. Peut-être un peu trop, par contre. La GTI est une voiture qui offre un agrément de conduite indiscutable. Le moteur turbo assure des prestations bien senties, alors que la direction et la suspension procurent un comportement routier pratiquement sans reproche. Pour peu qu'on accepte la fermeté de la suspension. J'aime aussi beaucoup l'idée de pouvoir obtenir la configuration à quatre portes. Ce qui lui manque : la transmission intégrale 4MOTION. Après avoir conduit la MAZDASPEED3, je suis par contre toujours embêté. Quel choix déchirant ! L'ingénierie allemande a toutefois certains charmes que la nippone n'offre pas. Sauf que la nippone a tout de même beaucoup de charme. Quel dilemme !