Le lapin sort du sac.
Benoit Charette
C’est un terrain de jeu bien particulier qui a servi de banc d’essai à la Golf VI. Avec ses paysages lunaires et ses panoramas volcaniques, l’Islande offre un spectacle unique. Il faudra également s’habituer à parler de la Golf en non plus de la Rabbit. Depuis janvier 2008, Volkswagen Canada négocie directement avec la maison-mère à Wolfsburg et ne dépend plus des États-Unis. Or, c’est aux États-Unis qu’on avait pris la décision de rebaptiser la dernière génération de Golf du nom de Rabbit. Pour 2010, VW Canada a décidé de ramener la Golf sur la route. « C’est un nom chargé d’histoire avec une forte saveur symbolique », explique Bruce Rosen du service des Relations publiques de Volkswagen Canada. Il y aura donc trois Golf en 2010, la City, la Golf et la GTi.
Carrosserie
Produite à plus de 26 millions d’exemplaires depuis sa création, la Volkswagen Golf a bien changé depuis sa première génération, mais son esprit est demeuré le même. Si l’on devine au premier coup d’œil les lignes connues et reconnues de la voiture, la continuité dans le style revêt toutefois un souci du détail tout nouveau. Volkswagen a retenu les services de l’équipe de design de Walter Da’Silva l’homme derrière les plus récentes créations d’Audi (A4 et A5). En termes visuels, on constate que la qualité d’exécution a grimpé d’un cran. L’écart entre les panneaux est resserré et plus homogène, ses arrêtes, plus tranchantes, ses phares, plus incisifs, et ses flancs, plus prononcés. Cette Golf respire le travail bien fait comme aucune autre génération. À l’arrière, les phares empruntent le dessin du Touareg, et ceux qui ont vu la nouvelle Scirocco pour l’Europe reconnaîtront les mêmes optiques à l’avant. Au chapitre des dimensions, on conserve la même approche. La Golf VI perd 5 millimètres en longueur, mais en gagne 27 en largeur, ce qui lui confère cette silhouette nettement plus ramassée. Sa hauteur et son empattement restent, quant à eux, identiques à l’actuelle génération. La « nouvelle » VW Golf wagon affiche un visage similaire à celui de la berline. Mais, fondamentalement, le véhicule a gardé le châssis de l’ancienne génération. L'avant respecte le nouvel ADN de la marque. L'arrière a été retouché à la hauteur du bouclier, des optiques, discrètement, et des sorties d'échappement plus visibles. Cette version familiale remplace la Jetta Wagon qui a été retirée du marché cette année.
Habitacle
En termes visuels, on retrouve rapidement ses repères dans la Golf 2010. Le noir est toujours dominant, et l’aménagement du tableau de bord demeure inchangé. Toutefois, Volks semble avoir fait de la qualité de fabrication et de celle des matériaux son principal cheval de bataille. On sent encore une fois la touche d’Audi apportée dans le soin aux détails. Le plastique au fini moussé et texturé de qualité supérieure, le surpiqué sur la sellerie de cuir. Une qualité d’exécution qui rapproche la Golf VI de sa cousine l’Audi A3. Et que dire de l’ambiance très silencieuse de l’habitacle. Le pare-brise utilise une nouvelle technologie multicouche en intégrant des feuilles de plastique laminées entre les épaisseurs de verre. Sous le capot, les supports de moteurs isolent encore mieux la mécanique de la carrosserie, des joints de portes de conception nouvelle forment une barrière plus étanche avec l’extérieur. Résultat, même sur les routes très sonores de l’Islande (formé de gravier concassé et collé par de l’asphalte liquide recouverte d’un scellant contre les températures extrêmes) la Golf est remarquable de silence.
Mécanique
Côté moteur, c’est le statu quo. La Golf VI sera alimentée par le même 5-cylindres de 2,5 litres de 170 chevaux que l’actuelle génération de Rabbit. La version GTi héritera de la plus récente génération du moteur 2 litres turbo. Pour ce qui est des boîtes de vitesses, vous aurez toujours le choix entre une manuelle à 5 rapports et une automatique ou DSG à 6 rapports. Volks Canada est également en pourparlers avec l’Allemagne pour inclure dans sa gamme une version diesel avec le même moteur 2.0 TDi qui se trouve sous le capot de la Jetta. Cette version se joindra au groupe au printemps 2010, si tout va comme prévu.
Comportement
Avec un silence de roulement remarquable et des sièges confortables, la première impression au volant est excellente. Comme nous étions au lancement européen, nous avons eu la chance de faire l’essai du moteur diesel qui arrivera plus tard l’an prochain. En plus d’être agréable, puissant et silencieux, vous obtiendrez une moyenne de consommation de 5 litres au 100 kilomètres. Parmi les options qui s’ajouteront à la Golf VI, il y a le DCC, un système de contrôle adaptatif du châssis qui dispose de trois modes : confort, normal et sport. Il procure un confort adapté en permanence au revêtement et au style de conduite, un investissement qui en vaut la peine. Nous avons eu l’occasion de tester les boîtes DSG et automatique, car sur les 40 véhicules de presse disponibles, aucun n’était équipé d’une boîte manuelle. En questionnant les ingénieurs de Volkswagen, ces derniers m’ont avoué que beaucoup de gens invités n’étaient pas du milieu de l'automobile et ne conduisaient tout simplement pas en mode manuel. Aux fils des quelque 350 kilomètres, la conduite s’est révélée sans faute. L’assistance de direction électrique reste l'une des meilleures du genre. Le freinage se montre également irréprochable et bénéficie d’une fonction de stabilité supplémentaire sur l’ABS. J’ai eu l’occasion pendant 10 kilomètres de suivre quelques apprentis pilotes allemands engagés pour l’entretien et le transport des véhicules entre les différents points de ravitaillement. À des vitesses oscillant entre 140 et 175 km/h sur des routes en lacets, j’ai pris la pleine mesure de la dynamique du châssis. Le DCC en mode sport se montre ferme, sans déranger le confort et L’ESP régule plus tardivement qu’auparavant, ce qui ajoute au plaisir de conduite. Au total, la Golf VI offre un dynamisme nettement au-dessus de la moyenne dans cette catégorie. Il est seulement un peu dommage que le moteur de 2,5 litres, un peu dépassé par les évènements, soit encore de la partie. Un moteur de 1,4 litre turbo plus silencieux, plus économe et aussi plus puissant est offert en Europe et crée une symbiose beaucoup plus intéressante avec cette voiture. J’en profite donc pour suggérer à Volkswagen de regarder de près cette combinaison gagnante.
Conclusion
Avec des versions à essence, diesel et familiale, la Golf redevient la voiture polyvalente qui a meublé ses plus belles heures de gloire. Ajoutez à cela l’économique version City et la plus fougueuse version GTi et vous avez toutes les chances de trouver chaussure à votre pied. La VW Golf perpétue la tradition avec cette 6e génération. Elle pousse le concept de la voiture pratique, facile à vivre, qui donnera satisfaction par son design rafraîchi et sa prise en main sans histoire. Le summum de la voiture normale. Cette dernière génération de Golf ne devrait pas ternir le succès de ses aïeules, ses qualités de voiture pratique et facile ne vont pas chasser la clientèle. Un design en progrès, et une qualité de construction de premier plan lui permettent de garder les recettes de son succès.
Forces
Hausse de la qualité générale du véhicule
Insonorisation réussie
Excellente sécurité passive (aides électroniques)
Faiblesses
Moteur de 2,5 litres pourrait être remplacé par le 1,4 litre turbo
Pas de diesel lors du lancement
Peu d’évolution dans le style
L’intérieur manque encore un peu d’originalité.