Quand le Japon plante le clou !
Par : Carl Nadeau
Contrairement à Pearl Harbor, les Japonais débarquent, et c'est pour de bon. Toyota a officiellement réussi à entrer dans la chasse gardée des trois grands américains, grâce à ce véhicule bien conçu qui a le potentiel de ne faire qu'une bouchée de ses concurrents.
Carrosserie
La Tundra impose définitivement le respect, grâce à son imposante calandre chromée, son pare-chocs arrière robuste et sa silhouette générale. Heureusement, les courbes du capot, des portières ou des phares, confirment quand même la présence d'un certain niveau de civilisation. Conçue en fonction des tâches qu'elle doit accomplir comme outil de travail, la Tundra est offerte en trois longueurs de caisse : 5,5, 6,5 et 8,1 pieds, ainsi qu'en trois longueurs de cabine : standard, double et CrewMax.
Habitacle
Aucun détail n'est laissé au hasard à l'intérieur de la Tundra; l'habitacle est raffiné, soigné, fonctionnel et généreux. Les commandes sont faciles à manipuler et suffisamment volumineuses pour éviter d'appuyer sur trois touches à la fois. Plusieurs adopteront la qualité de finition Toyota, même si cette camionnette peut se destiner au dur labeur. Le rangement est abondant, tant pour votre ordinateur portable que pour les outils de travail, même sous les sièges arrière qui se lèvent pour augmenter l'espace de chargement. L'insonorisation est digne d'une Camry, et le confort, tout aussi exemplaire. Les sièges larges ne vous forceront pas à enlever votre ceinture d'outils lors de vos courts déplacements, et leur confort est excellent pour de longs déplacements. Le système de navigation du modèle Limited pourrait recevoir quelques retouches, mais on s'y adapte.
Mécanique
Pour véritablement s'établir dans le marché nord-américain, Toyota ne pouvait faire fi d'un véritable choix de moteurs concurrentiels et puissants. Offerte de série avec un moteur V8 de 4,7 litres développant un respectable 276 chevaux Et produisant un couple de 313 livres-pied, la Tundra peut également être livrée avec un moteur de 5,7 litres générant un fougueux 381 chevaux et un couple de 401 livres-pied. C'est le choix idéal pour faire un 0 à 100 km/h en 8 secondes, pour faire la barbe à la concurrence et tirer de lourdes charges. Il ne manque qu'un châssis plus solide pour suivre le rythme. Deux boîtes de vitesses automatiques sont offertes, selon qu'on choisit le 4,7 ou le 5,7-litres, des boîtes automatiques à 5 ou à 6 rapports. La boîte à 6 rapports du 5,7-litres améliore grandement la consommation de carburant, une question vraiment à la mode considérant la facture de plus en plus salée pour combler les 100 litres du réservoir. La boîte est si bien adaptée que la consommation en version 4RM des deux moteurs est pratiquement la même, une bonne nouvelle pour ceux qui s'en préoccupent et une preuve de la compétence des ingénieurs de Toyota.
Comportement
Le premier mot qui me vient en tête est : confort. La suspension avant à double bras triangulés, introduite l'an dernier, contribue non seulement à procurer une bonne tenue de route, mais réduit également le rayon de braquage, ce qui rend la Tundra plus maniable. L'habitacle de la Tundra à 4 portes ressemble à s'y méprendre à celui d'une immense berline, et le comportement routier étonne, tant il se rapproche de celui d'une voiture, une grosse voiture ! Vous avalerez les kilomètres sans problème à son volant, même si vous traînez une remorque bien chargée.
Conclusion
La Tundra est devenue un incontournable dans le vaste monde des camionnettes utilitaires. Du modèle de base jusqu'à la Limited à 4 portes version allongée, il n'en demeure pas moins que ses caractéristiques lui procurent une longueur d'avance sur les monuments américains. Comme c'est le cas de la plupart des produits japonais, la valeur de revente est excellente. Les attentes pour les prochains modèles seraient sans l'ombre d'un doute un châssis plus rigide, pour exploiter pleinement le potentiel du camion, et, surtout, l'arrivée d'un modèle diesel, question de véritablement planter le clou.
Deuxième avis : Daniel Rufiange
Ils étaient trois à dominer le marché des camionnettes pleine grandeur. C'était avant l'arrivée de la Tundra. Toyota, désireuse de grignoter les parts de marché des trois grands américains, s'est assurée d'offrir aux consommateurs une camionnette en tous points capable de rivaliser avec ses concurrentes. Deux ans après son lancement, force est d'admettre que le pari difficile est partiellement gagné. Toyota n'a rattrapé ni Ford, ni GM, ni Chrysler, mais a considérablement augmenté les ventes de sa camionnette, signe que l'ancienne génération ne faisait pas le poids. La Tundra a tous les atouts pour accomplir n'importe quelle besogne, mais derrière le volant, on a l'impression qu'il lui manque quelque chose. C'est comme si Lincoln nous offrait un roadster de 500 chevaux; faudrait s'y habituer.