Pour le travail seulement !
Par : Hugues Gonnot
Malgré l'image en béton des produits Toyota, le Tacoma peine à s'imposer face à ses rivales américaines sur le marché canadien des camionnettes compactes. Pourquoi?
Carrosserie
Pour pouvoir s'imposer sur ce marché, il faut une allure typiquement américaine. Toyota l'a compris et le Tacoma présente plutôt bien, spécialement en version 4×4 (passages de roues élargis, suspensions réhaussées) où il a une allure baroudeur sans être trop ostentatoire. La Tacoma est disponible en version Xtracab (2 portes et strapontins à l'arrière) ou Doublecab (4 portes et une vraie banquette arrière). Pour cette dernière version, la caisse est plus courte.
Mécanique
La version de base se contente d'un 2,4 litres de 142 chevaux. Les versions intermédiaires ont droit à un quatre cylindres de 2,7 litres développant 150 chevaux. La gamme est chapeautée par un V6 de 3,4 litres développant 190 chevaux. Si les 4 cylindres sont plus réservés à une utilisation professionnelle, le V6 s'adresse quant à lui à une utilisation domestique. Disons le franchement, ce V6 est une déception. Rugueux et pas vraiment disponible à bas régimes, il ne donne pas l'impression de pouvoir fournir les 190 chevaux annoncés. Et la boîte automatique, 3 rapports plus surmultipliée, ne lui facilite pas les choses. Si la commande est plutôt agréable, son étagement et sa capacité à rétrograder laissent un peu à désirer. Un mode puissance est disponible et il vaut mieux le laisser constamment enclenché pour espérer des passages de rapports un peu plus efficaces. Quand il est doté de quatre roues motrices, le Tacoma offre de belles capacités en franchissement avec son système enclenchement manuel et sa gamme basse. Le freinage est efficace mais, comme c'est souvent le cas sur les produits Toyota, il n'est pas très progressif. La direction est bien calibrée pour un usage routier mais elle se montre trop lourde lors de manœuvres, ce qui n'aide pas car en plus le rayon de braquage n'est pas mirobolant.
Comportement
Même pour un camion, le comportement du Tacoma n'est pas brillant. Sur les mauvais revêtements, on saute littéralement d'une bosse à l'autre et la prise de roulis est importante. Évidemment, le confort s'en ressent. Bref, le Tacoma n'incite à une conduite un tant soit peu active.
Habitacle
L'ambiance intérieure est plutôt agréable, même si le dessin de la planche de bord commence sérieusement à dater. En revanche, la qualité d'assemblage est absolument impeccable. Même sur route défoncée, aucun grincement ne se fait entendre. La disposition de certaines commandes n'est pas idéale et la montre est carrément masquée par le volant. Si les sièges sont plutôt fermes mais relativement confortables, ils ne parviennent malgré tout pas à effacer les errements de la suspension. Dans le Doublecab, les passagers auront suffisamment de place à l'arrière. Les espaces de rangements sont en bon nombre, notamment avec 2 grands emplacements dans la console centrale et il n'y a pas moins de 3 prises 12 volts à l'intérieur. La radio est de bonne qualité, ce qui n'est pas méchant car le Tacoma est assez bruyant sur route et il faut pousser le volume pour pouvoir entendre la musique.
Conclusion
La robustesse du Tacoma ne fait aucun doute et c'est pour cela qu'il constitue un véhicule très intéressant pour le travail. Mais son agrément d'utilisation extrêmement limité lui ferme les portes du marché domestique. A ce niveau, les américains sont encore en tête. Il lui faudrait un petit relifting intérieur et un important travail au niveau des suspensions pour le rendre plus désirable. Mais les ingénieurs Toyota ont démontré au fil des années leur capacité d'apprentissage.
Forces
Finition
Habitacle agréable
Faiblesses
Moteur V6 rugueux
Suspensions à revoir