Think big !
Par : Francis Brière
La Toyota Sienna et la Honda Odyssey se partagent la vedette dans le marché des fourgonnettes au Québec. Avouons que la mode de l'Autobeaucoup a perdu du galon depuis une dizaine d'années. Pourtant, ce type de voiture répond parfaitement à des besoins précis : transporter des personnes ou des objets. De plus, les fourgonnettes sont moins chères que les utilitaires sport et consomment, en principe, moins de carburant. Peut-on parler de modèle de référence dans le cas de la Sienna ?
Carrosserie
En observant toute la gamme de véhicules que propose Toyota, je trouve assez ardu d'en choisir un et d'affirmer avec véhémence : " Hummm… belle voiture ! " Concluons simplement que le constructeur nippon n'est pas reconnu pour ses prouesses esthétiques. En revanche, ses produits possèdent d'autres qualités. Quoi qu'il en soit, la Sienna fait partie de la catégorie des fourgonnettes. La surface vitrée domine, et ses lignes sont très conservatrices. Toyota a la fâcheuse manie de faire grimper les phares avant pratiquement jusqu'au pare-brise. Hideux !
Habitacle
Très semblable à celle de l'Entourage, la planche de bord est bien conçue. Encore une fois, il ne s'agit pas d'un exemple de beauté, mais les commandes se manipulent bien. Notre modèle d'essai proposait des sièges en cuir très confortables. Même s'ils offrent peu de maintien latéral, on ne craint pas les longs trajets dans la Sienna. La position de conduite se règle de multiples façons. L'immensité de l'habitacle nous rappelle que la Sienna a été fabriquée pour plaire aux Américains. Les sièges sont gros, larges, l'espace entre les rangées donne pratiquement le vertige. Toyota propose une option qui pourrait se révéler fort amusante : un siège arrière à motorisation électrique. Rien de bien excitant me direz-vous ? Reste que ce siège s'articule sur deux axes, ce qui permet à la personne de se faire balader durant deux minutes de la position fixe jusqu'à l'extérieur du véhicule. Le seul effort nécessaire consiste à appuyer sur le bouton ! Pratique pour les personnes souffrant d'un handicap physique, mais pour les paresseux….
Mécanique
J'ai été surpris de constater que les freins arrière de la Sienna comptent encore sur les fameux tambours. Pour un véhicule de ce prix et de ce poids, c'est franchement décevant. Et, effectivement, le freinage déçoit. En revanche, la Sienna a hérité d'un excellent moteur V6 de 3,5 litres produisant 266 chevaux (celui qui propulse le RAV4, la Camry et l'Avalon). Du côté de Hyundai et de Honda, on propose également d'excellents moteurs pour les fourgonnettes, ce qui fait en sorte que la Sienna ne se distingue pas nécessairement de la concurrence. Le moteur Honda possède sans doute une longueur d'avance en ce qui concerne la consommation de carburant avec son système de désactivation des cylindres à vitesse constante sur l'autoroute.
Comportement
Du côté de Toyota, le confort et la douceur de roulement priment. La Sienna a un diamètre de braquage plus court par rapport à ses rivales, ce qui représente un atout précieux quand vient le temps de garer la fourgonnette dans un stationnement bondé. Je conviens qu'on ne pilote pas une Sienna comme une voiture de course, mais je vous signale que les virages sont un ennemi redoutable pour elle. Sa masse n'est pas si imposante pour une fourgonnette, mais son volume et sa suspension mollasse demandent au conducteur de respecter la limite permise dans une courbe. Autrement, on se laisse bercer par la tendresse et le confort douillet de ce salon roulant.
Conclusion
Quand on prononce le nom " Sienna ", c'est le mot " confort " qui nous vient immédiatement à l'esprit. Quoi de mieux pour plaire aux Américains qu'un immense habitacle muni de sièges du type " lazy-boy ". En revanche, n'allez pas croire que la Sienna ne mérite pas considération. Au contraire, Toyota nous a habitués à des produits de qualité, et cette fourgonnette s'intègre parfaitement dans la gamme du constructeur nippon.
Deuxième avis : Daniel Rufiange
Vous croyez que la Sienna est excellente simplement parce qu'elle porte l'emblème Toyota. Erreur ! Faire confiance à la seule réputation du constructeur ne suffit pas pour faire le meilleur achat. La Sienna est désolante. Ce n'est pas que sa conception intérieure déçoive, ou que son comportement routier soit déroutant. Cependant, on s'attend à mieux du numéro 1 mondial. Car, dans la même fourchette de prix, l'Odyssey lui est tellement supérieure que Honda peut dormir sur ses deux oreilles. Et pour 10 000 $ de moins, Dodge propose l'éternelle Grand Caravan qui, ma foi, est fort intéressante. De plus, le rapport qualité-prix des coréennes est pétrifiant. À vouloir trop en faire – lire plaire aux Américains – Toyota s'éloigne de ce qui a fait son succès.